Les
humeurs de Toussaint Pothin
Le
bloc-net du 9 avril 2001
Allo,
maman, bobos !
Si
l'on en croit la presse lyonnaise qui aime bien simplifier les choses, la
victoire de la gauche serait due aux "bobos". Quelqu'un pourrait-il expliquer à nos brillants analystes locaux que la réalité
est plus simple : si Collomb a gagné, il le doit avant tout à Millon
qui a roulé l'UDF et le RPR dans la farine, et aux
leaders provisoires de la nouvelle minorité qui se révèlent incapables
de gérer une situation abracadabrantesque qu'ils ont eux-mêmes créée.
A
noter que la presse magazine nationale, dans une analyse non moins
brillante et non moins consensuelle, affirme que si la gauche a perdu sur
le plan national, c'est à cause des mêmes "bobos" que nos prolétaires
d'aujourd'hui exècrent. Comme
les uns et les autres se contredisent et, conséquemment, ne peuvent tous
avoir raison, on peut se dire que les uns et les autres ont tort. Il
ne leur reste plus qu'à gémir sur la légèreté de leurs analyses
superficielles et contradictoires. Allo, maman, bobos !
Un
élu internaute de la Courly me signale que j'ai oublié un surnom
de taille (sic) dont est affublé Jacky Meyer, prétendant à la Courly.
En effet, on l'appelle beaucoup "talonnette", surnom dû
à ses chaussures années 70, faites sur le même modèle que celles de Charles
Aznavour et Michel Sardou.
Cet
appendice, qui n'est pas le seul talon d'Achille de Jacky Meyer,
suffira-t-il à le hisser à la hauteur de la Présidence de la Courly
? C'est une autre histoire.
Il
y a de l'eau dans le gaz entre Grégory Coupet et Dhorasso.
L'autre
jour, le gardien de but de l'OL a critiqué vertement le placement de
Dhorasso qui n'avait pourtant fait qu'appliquer les directives de Santini.
Nos deux antagonistes, au demeurant talentueux, en sont pratiquement venus
aux mains. Ça nous promet une fin de saison particulièrement chaude.
L'UDF,
qui a perdu la ville, s'apprête à céder la Courly au RPR
et à Millon, en échange de quelques hypothétiques vice-présidences.
C'est décidément la fin d'une époque. Mais que fait Mercier ? Jacky
Meyer, prétendant RPR, serait en train de faire signer aux futurs élus
communautaires un engagement écrit leur interdisant de figurer au
prochain exécutif, si la gauche passe. La confiance règne !
Yvan
Maréchal (vous savez,
Worldmarechalonline.com) pousse le bouchon le plus loin possible en
annonçant depuis des mois des chiffres mirobolants, repris gentiment par
des "journalistes économiques" économes en investigation et
peu regardants sur les informations qu'ils fournissent à leurs lecteurs,
puisqu'ils se contentent de servir de "grands collecteurs" (si j'ose
dire) des dossiers de presse subjectifs qui leur sont généreusement
adressés.
Ici même, sur Lyon People, un de mes prédécesseurs
avait mis en doute dans une de ses chroniques, les prévisions de notre
petit-fils d'épicier (je ne sais qui de son grand-père ou de son père
avait attiré ses clients et amis dans une formidable affaire de
"ventes en cascade" prétendument juteuses pour un produit
miracle baptisé Swipe) qui a de qui tenir pour faire miroiter
monts et merveilles à des alouettes écervelées.
Voilà
notre business man qui tente de se relancer sur la vente par
correspondance tout en commençant à licencier et en reportant aux
calendes grecques son introduction en Bourse. Décidément, ces jeunes
loups n'auront pas tardé à se casser ce qu'ils croyaient être des crocs
acérés et qui n'étaient que dents de lait. Décidément, la net-economy
ne porte pas très bien son nom puisqu'elle a un lointain rapport avec l'Économie
et n'est pas toujours très nette.
Après
seulement 15 jours de présence à la Mairie centrale de la nouvelle
majorité, force est de constater que les "marginaux" qui
squattaient les marches de l'Hôtel de Ville et celles du Palais
Saint-Pierre ont disparu. "Prochaine
étape, la rue Sainte-Catherine",
prévient Gérard Collomb. Bigre, ça ne traîne pas ! C'est
Millon qui va être jaloux, lui qui avait fait des voix sur le tout-sécuritaire.
Je
terminais mon papier de l'autre jour par l'évocation du retour possible
de Noir, compte tenu de la ferveur des électeurs pour tous ceux
qui ont maille à partir avec la Justice (Balkany ayant été
choisi comme exemple, mais Nucci, plus près de nous, a bénéficié
lui aussi de la "prime à la casserole"). Le retour de Tapie
à la tête de Marseille où, pourtant, il avait montré ses dons de
"tricheur", laisse augurer les prochaines résurections, non
seulement de Noir mais aussi de Carrignon, de Chabert et
autres Bonnefond, vous savez l'ancien Adjoint aux Sports de Noir.
Il n'y a
que les petits loubards de la Duchère qui ne trouvent pas grâce face à
l'électeur de base. Celui-ci aime ceux qui non seulement jouent gros,
ceux qui dilapident l'argent public mais en plus roulent les électeurs
dans la farine et les prennent pour des cons. Quand on a compris ça, on
est prêt pour une grande carrière politique. Le dernier bouquin sur Mitterrand
montre qu'il était, lui, la star des faux-culs amoraux. Et son fils Jean-Christophe,
avec ses 13 millions de francs, devait paraître bien petit aux yeux de
son père modèle. Quel
monde bizarre, vous ne trouvez pas ?
A
propos de retour, il y en a un qui serait vraiment sur le départ. Je vous
avais pronostiqué il y a quelques semaines sa prochaine mise au placard.
C'est fait ! Même si la rumeur qui l'annonce à la Direction de la
Communication de la Ville est complètement fausse.
On
craignait cette mise à l'écart volontaire ou involontaire de Gérard
Angel du service politique qu'il dirigeait. Son humour, féroce autant
que ravageur, lui valait quelques rancunes et faisait qu'il ne comptait
pas que des amis chez ses confrères.
Voilà
qui ne manquera pas de réjouir les médiocres qui sévissent dans les
salles de rédaction. La nature ayant horreur du vide, c'est Jean-François
Billon qui prendrait la place toute chaude. Il faut dire que l'estomac
de l'illustre journaliste gastronomique du Progrès ne supportait
plus gratons et gras-double. Chacun le sait, la critique gastro, si elle
nourrit son homme, ne constitue pas une promenade de santé. Il devra se
faire désormais les grosses huiles d'une classe politique pas toujours
comestible. D'ici à ce qu'il nous fasse une indigestion !
A
suivre, Le
bloc-net du 2 avril 2001
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