Paul Satis, l'homme de Picardie
Photo © TLM
Par Jean-Marc Requien
Même s'il ne pouvait prétendre rivaliser avec
Yves Calvi, sans doute le meilleur
journaliste du moment, Paul Satis était
sans conteste le plus présentable des
présentateurs de TLM. J'écris « était » car il
s'en est allé. Pour la Picardie. Comme rédacteur en
chef adjoint de FR3 Amiens. Excusez du peu.
Son look de fonctionnaire creusois endimanché
devrait faire fureur là-bas, à moins qu'il ne se
décide à s'offrir un nouveau costume et une
vraie cravate. Je l'ai suffisamment brocardé
pour ne pas reconnaître au moment de son départ
(partir c'est mourir un peu, une nécro élogieuse
s'impose), sa sincérité ou plutôt son
authenticité et sa modestie. Voilà qui nous
change de la valetaille caqueteuse de la rue
Puits Gaillot ou de certains billettistes du
Progrès, aujourd'hui placardisés et néanmoins
aussi pédants qu'épuisés.
Notre nouvel homme de Picardie eut pu sans doute
encore progresser dans notre bonne ville, si
Jean-Pierre Vacher qui fut jadis un
journaliste économique acceptable à Lyon Figaro,
avait su devenir un manager compétent, courageux
et par là même charismatique. Malheureusement, à
l'impossible nul n'est tenu. Il progressera sans
doute, (en tout cas je lui souhaite) en se
refaisant une virginité qui aime le vrai. Il
saura sûrement être lui-même et enfin se moquer
des gardes rouges locaux de la bien-pensanse
labellisée. Peut-être le reverra-t-on un jour
comme quelques uns de ses prédécesseurs sur une
chaîne nationale. Il lui faudra pour cela
s'affirmer et choisir pour modèle les Yves
Calvi, Stéphane Paoli, ou autres Serge
Moatti, journalistes exemplaires plutôt que
les localières du Monde ou les architectes
improbables recyclés dans le journalisme
subventionné.
Bon vent Paul Satis ! Et, si vous croisez la
belle Ophélie Winter sur un quai de
province, embrassez-la de ma part ; elle vaut
beaucoup mieux que ce que vous en avez écrit
sans doute dans un réflexe moitié pavlovien,
moitié panurgien. Vous verrez qu'il faut se
méfier de l'image et de la réputation que
certains médiocres font de vous, histoire de se
venger de leurs frustrations et de leurs
illusions perdues. Il ne faut jamais choisir
pour proie celle que les loups s'entredéchirent
mais plutôt les meutes enragées. Surtout qu'il
n'y a rien à craindre d'elles tant leur
couardise crève les yeux.
Enfin, comme
dirait mon ami Justin Calixte, moi ce que j'en
dis...
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