Simple cohabitation amoureuse
ou union contre nature ?
Par Justin Calixte et Marco Polisson
On se le disait en catimini à la buvette de
l'Assemblée régionale. On se le susurrait dans
les couloirs de l'Hôtel de Ville. On se le
répétait sous le manteau dans les dîners en
ville. Mais personne n'y croyait. C'était
pourtant bel et bien vrai : une idylle existait
bien entre deux personnalités politiques
lyonnaises de premier plan.
La différence d'âge et le fait que les deux
tourtereaux soient politiquement inconciliables
ont fait longtemps douter de la véracité de
l'information. Même leurs amis n'y croyaient
pas. On fut bien obligé de se rendre à
l'évidence quand on reçut le faire-part de
mariage.
Anne-Marie Comparini,
ci-devant ex-présidente de la Région épousant
Hubert Julien-Laferriere, 39 ans, ex-baladin
de Gégé et actuellement maire du 9ème
arrondissement. (voir
portrait)
Incroyable ! On ne vous le fait pas dire.
L'histoire a commencé bizarrement un soir
d'élection à la Préfecture. A la suite d'un
malentendu, Max Vincent, le chauffeur
d'Anne-Marie était rentré chez lui en oubliant
sa patronne. Cousin Hub, toujours galant homme,
s'était proposé gentiment de la raccompagner... On
les revit plusieurs fois ensemble notamment à
l'Auditorium et à l'Opéra. Malgré leur
discrétion, ça commençait à jaser.
La ville en
émoi
Partis en août en grand secret dans un coin
perdu du Lubéron, leur histoire commença à
prendre tournure à leur retour début septembre.
Au grand dam de Gérard Collomb qui fut le
premier à rabrouer Hubert : « Tu as vu la
différence d'âge, ça ne marchera jamais !
». A croire qu'il avait oublié sa propre
histoire d'amour avec Caro ! Raymond
Barre, estomaqué,
eut beau tancer son ex secrétaire, rien n'y fit.
Etienne Tête, qui voit le mal partout,
monta au créneau en alertant ses amis de la
presse lyonnaise. Il était persuadé que cette
histoire d'O cachait une vilaine embrouille de
la Générale des Eaux. On ne se refait
pas. Gérard Angel, vieux loup de mer,
aujourd'hui revenu de tout, y compris d'une
croisière prématurément interrompue, maronna lui aussi
devant cette union contre-nature.
Bijoux de famille
Après avoir pourtant posé 56 cierges à la
Rédemption (soit l'âge de sa fille), Madame
Comparini, menaça de la déshériter. Mais rien
n'y fit ! Même son de cloche chez les Julien qui
refusèrent à leur aîné la bague de la
grand-mère. Dépité, cousin Hub fit le tour de
ses anciennes conquêtes pour récupérer les
bijoux Agatha offerts ici et là. Avec le
secret espoir d'en tirer un bon prix au
Crédit Municipal. Mais même la plus blonde
d'entre elles l'envoya sur les roses ! (ce qui
lui fit penser au fleuriste : Béatrice Collin
ou Franck Hernandez ?) Michel et
Danielle Noir, toujours désintéressés,
firent savoir au jeune ( ?) couple qu'ils le
soutiendraient financièrement. Avec quel
argent ? Mystère ! Mais ne nous attardons pas
sur cette question périphérique... Car le meilleur
est à venir : c'est au cours d'une folle
soirée au Courte Paille de Solaize
qu'Hubert fit sa demande et offrit une jolie
« médaille d'amour » de chez Bacarrat.
L'endroit n'avait pas été choisi au hasard :
entre gauche caviar et droite gastro, peu de
risque en effet d'y croiser des people ou des
élus.
Un secret
mal gardé
Bien évidemment, ce fut Françoise Petit,
la confidente des notables lyonnais qui fut la
première informée du mariage des deux (heureux)
élus. Elle promit de ne rien révéler avant les
échéances électorales, mais ne put tenir sa
langue... qu'une dizaine de minutes ! Un record
selon ses proches ! Après l'avoir passée sur le
grill et obtenu l'info, Nico, patron de
LyonPeople réclama immédiatement
l'exclusivité de la cérémonie. Ce qui mit en
fureur son ami Brunet-Lecomte au point de
se rendre à l'Hôtel de Ville pour tenter de
faire intervenir son ami le Maire. En vain.
(Depuis la veste de dame Gacon aux
cantonales, la presse PouBL n'est plus en cour
place de la Comédie).
Union sponsorisée
Dans la salle des mariages de l'Hôtel de Ville.
Un goût commun pour les ors de la République,
forcément ça rapproche !
Max Chaoul
et Nicolas Fafiotte firent savoir qu'ils
étaient prêts à offrir la robe à la mariée.
C'était compter sans Frédéric Alzra qui,
en sus de la robe, offrit un chèque de 1 500.
Une surenchère qui fut chaleureusement acceptée,
cousin Hub étant « un peu juste » en ce
moment (un brush par semaine, ça plombe un
budget !) Quant à Anne-Marie, elle n'avait sans
doute pas anticipé la défaite de dimanche et la
perte de ses indemnités de présidente. (voir
chronique)
La question de l'officiant a, durant tout le
mois de mars, agité le microcosme. On a beaucoup
discuté dans les états-majors pour savoir qui
allait marier ces tourtereaux improbables.
Barre était volontaire mais il n'est plus
maire de rien du tout. Aucun camp ne voulait
céder. Les Capulet et les Montagut lyonnais
étaient prêts de s'écharper. On pensa alors à
Francisque Collomb (par dérogation) et à
Louis Pradel (par contumace).
Après Henri IV, Anne-Marie et Hubert
Gérard Collomb, toujours soucieux d'apparaître
comme consensuel, accepta finalement de marier
les deux fiancés à l'Hôtel de Ville. C'est bien
sûr Monseigneur Barbarin, l'archevêque
people par excellence, qui célébra la cérémonie
nuptiale en la Cathédrale St Jean. Depuis le
mariage d'Henri IV, Lyon n'avait connu pareil
évènement, on s'en doute. Denis Trouxe
qui prépare un nouveau livre (il cherche
un nouveau « nègre »), et Fernand Galula
qui ne supporte pas de ne pas être là où il se
passe quelque chose firent des pieds et des
mains pour être invités. C'est bien sûr
l'incontournable Pignol qui mit les
petits plats dans les grands pour régaler les 4
000 invités (triés sur le listing de Carole
Dufour). Si vous n'en étiez pas, c'est que
vous ne figurez pas dans les petits papiers des
tourtereaux...
Malgré nos investigations, il nous a été
impossible de savoir si la belle Anne-Marie
portait, pour la nuit de noces, le tee-shirt
noir qu'elle porte la nuit et sur lequel est
inscrit « On va très bien ensemble ». Une chose
est sûre, nos heureux époux ne sont pas près
d'oublier la date de leur mariage : le 1er
avril.
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