Laurent Baffie : chronique d'une « merde »
annoncée
De notre correspondant Arnaud Curt
Venu présenter son premier long métrage, Laurent
Baffie ne semblait pas particulièrement terrifié
à l'idée d'affronter les journalistes lyonnais
dans les salons de l'hôtel Boscolo. Pourtant
l'échange fut glacial et bref ! Récit d'une
rencontre qui tourne mal...
Malgré sa réputation de « sniper du P.A.F », le
complice de Thierry Ardisson souffre
d'une timidité maladive judicieusement masquée
par une agressivité taquine. La conférence de
presse commençait plutôt bien avec une vanne à
l'encontre de l'une des journalistes : « vous
êtes toujours coiffée comme ça ? ». Puis, ce
fût le moment fatidique de la question initiale
posée par le journaliste cinéma de Lyon
Première, un jeune garçon s'autoproclamant
maître du septième art (désolé, tout le monde ne
peut pas être Elizabeth Quin !), élevé à
la sauce « Fogiel », sans aucun savoir
vivre : « Pourquoi avoir choisi de tourner un
navet pareil ? C'est un manque de respect pour
le public ! » lance-t-il à la casquette de
Baffie.
« Vous n'avez rien compris, je ne peux rien
faire pour vous ! » rétorque le réalisateur,
glacial. Ambiance... Moins bon joueur que les
invités de « Tout Le Monde en parle », Baffie
décide alors de se fermer complètement aux
autres interviewers, préférant jouer avec son
portable ou bien répondre à ses coups de fils
perso. A ce petit jeu, nul besoin de préciser
que la rencontre ne s'est pas éternisée. Une
dizaine de minutes plus tard, tout le monde se
retrouve sur le trottoir de l'hôtel ! « Il
est odieux », « C'est un con, pour qui se
prend-il ? »... entend-on de toute part.
Devant de telles réactions, le film risque
de souffrir d'une mauvaise promotion en ce qui
concerne les médias lyonnais !
Laurent Baffie n'est pas François Truffaut...
nul besoin d'être abonné au « cahier du cinéma »
pour s'en rendre compte. Mais il a au moins le
mérite d'être sincère : il traîne son projet
depuis 1995 et faute de trouver un producteur
assez gonflé pour mettre de l'argent dans
l'histoire d'un type « qui cherche ses clés
de bagnole pendant une heure et demie », il
a lui-même assuré le financement via sa propre
maison de production. Si le film ne rencontre
pas son public, il pourrait fort bien se
retrouver au bord de la ruine comme son ami
Jean Marie Bigard après son long métrage
« L'âme sur ». Cependant, il ne perd pas son
sens de la provocation en inscrivant sur
l'affiche « N'y allez pas, c'est une merde ! »,
à l'instar de Luc Besson sur l'affiche du
« Grand Bleu » avec le célèbre « N'y allez
pas ça, dure trois heures », on ne pouvait
rêver une meilleure campagne de pub !
Quoiqu'en
disent ses nombreux détracteurs, le film pose
quand même une épineuse question : « Pourquoi
chercher si loin ce qu'on a à portée de main ? »
car bien entendu les clefs en question se
trouvent dans la poche gauche du héros. Le film
séduira donc les inconditionnels de
l'ex-animateur de « Farce-attaque » et les
amateurs d'ovnis cinématographiques. Quant aux
journalistes arrogants, il ne leur est pas
interdit de passer leur chemin !
|
|
Réagir
à
cet article
|
A
suivre,
A 18 ans, il a quitté sa province...
page
suivante
|