L'actualité
des Start up
Thierry
Bogaty - Stratégies du 9 juin 2000
ArtPrice.com
victime du Net
En
trois mois, le cours a perdu la moitié de sa valeur, après une
introduction en Bourse, il est vrai, particulièrement chaude. Une OPA est
jugée possible.
A
voir son C.V., tout allait bien pourtant. Les dernières annonces de la
société ArtPrice.com étaient plutôt à classer parmi les
bonnes nouvelles. Pourtant, le cours de l'action a chuté de moitié
durant les 3 derniers mois.
Même
si ce dernier, à 28 euros à la fin mai, reste largement au-dessus au
prix d'introduction, la chute est sévère pour le leader mondial des
banques de données sur la cotation et les indices de l'art. ArtPrice.com,
la première « dotcom company » introduite au Nouveau Marché
de la Bourse de Paris, est détenue majoritairement par le Groupe
Serveur. Le groupe de Bernard Arnault détient également
une participation significative et stratégique, au travers d'Europ@web,
avec qui il développe des synergies industrielles.
Le
dernier communiqué financier de la société, à la mi-mai, apportait
pourtant des éléments réconfortants. Le chiffre d'affaires du premier
trimestre y apparaissait, en effet, en hausse de près de 100%.
L'activité multimédia progressait pur sa part de 150%. « La fréquentation
du site a plus que doublé en un an, passant de 505 000 à 1 191 000
visiteurs par mois en moyenne » précisait la société.
L'information précédente faisait état de 5 acquisitions en moins de 2
mois : entre le 15 février et le 3 avril, ArtPrice.com a
acheté Sound View Press, les Editions Van Wilder,
les signatures et monogrammes de Caplan et Creps,
le Dictionnaire des Ventes d'Art en France et à l'Etranger pendant le
XVIII et XIXe siècles et l'Argus du Livre de Collection. Ces
investissements auraient pu choquer en cette période de défiance envers
les sociétés Internet... « Ces opérations ont permis à
ArtPrice.com d'enrichir ses banques de données, d'étendre ses fonds
éditoriaux, d'acquérir de nouveaux fonds de commerce. Et le coût
global des 5 acquisitions est inférieur à 20 MF », précise-t-on
chez ArtPrice.com.
D'ailleurs,
fin mars 2000, la trésorerie nette était supérieure à 120 MF. Quant
aux relais de croissance, ils sont programmés. Avant la fin du premier
semestre, le serveur WAP sera mis en ligne. De nombreux partenariats avec
des sites portails devraient être conclus, de même que des synergies
industrielles avec le groupe LVMH. Les effectifs sont passés
de 20 à 40 personnes en l'espace de 3 mois, mais la masse salariale est
inférieure à 1,8 MF pour le premier trimestre. Et les bénéfices sont
attendus pur 2001.
M
Lyon - juin 2000
Start-up :
95 % de mortalité
Les
analystes sont sans détour : 95 % des start-up (en français :
jeunes pousses) vont disparaître à court terme. Depuis janvier de cette
année, le pronostic se vérifie, avec un impact important surtout dans le
B to C (marché grand public - business to consumer). Le B to B (marché
inter-entreprises - business to business) sera moins touché. Selon une
étude de Partner Group, ce sera le seul véritable marché
porteur. On compte sur les initiatives lyonnaises pour déjouer ces méchants
pronostics.
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