L'Olympique
Lyonnais
Christian Lanier - Le Progrès du 20 juillet 2002
La formidable ascension de Santini
Personnage un peu particulier, qui ne donne jamais
l'impression d'être très sympathique, mais qui est doté d'un énorme cur,
Jacques Santini homme de devoir du football français vient de prendre en
charge le destin des Bleus. Le mode « Santinien » qui a donné le premier
titre à l'OL tâchera de remettre l'équipe de France sur les rails du
succès.
La vie commence à 50 ans. C'est peut-être ce que va en déduire Jacques
Santini dont le parcours a pris hier un énorme coup d'accélérateur.
Encerclé par les médias après le titre de champion de France 2002 raflé
avec l'OL lors de la dernière journée de championnat, Jacques Santini est
passé à la vitesse supérieure hier, s'offrant pratiquement la une des
journaux télévisés. Les habitants de Fesches le Châtel ont dû se frotter
les yeux, en découvrant l'ex-enfant du village, planté là devant un destin
qu'il était difficile d'imaginer il y a quelques temps encore.
Et pourtant, cet homme surprenant, qui par moments agaçait même au plus
haut point les hommes de son staff, a su séduire le président Claude
Simonet, et bénéficier des soutiens sans doute décisifs de Michel
Platini et Jean-Michel Aulas.(...) Homme de caractère, dont le
souci du détail est presque maladif, Santini n'a jamais voulu rien rater.
On l'a vu demander à Lyon les temps de jeu de chaque joueur, presque à la
seconde près, leur récupération, leur poids, comme si la vie de l'équipe
en dépendait, Jacques Santini a toujours su trouver une solution, quand
les jeux paraissaient faits. Ce fut le cas dans son métier d'entraîneur.
C'était déjà le cas en temps que joueur.
Déclaré numéro dix, meneur de jeu, il comprit vit qu'il allait devoir
s'adapter à un autre poste s'il entendait jouer un peu plus longtemps. Le
numéro six allait donc lui convenir davantage. « Je me souviens qu'à
l'entraînement, même Michel Platini ne faisait pas le malin. Je prenais un
plaisir presque vicieux à faire du marquage sur lui, je m'occupais de son
pied d'appui...», dit Jacques, salué au passage par son ex-adjoint à
Lyon, Dominique Cuperly. (...)
L'histoire des Bleus est de nouveau en marche. Et Jacques Santini sera son
intrépide lieutenant, qui n'a pas peur de grand-chose, et dont la
préparation est sa hantise. Hier après-midi, il pensait déjà à ce fameux
match contre la Tunisie dans trois semaines. Homme neuf, sorti un tout
petit peu du sérail de la DTN, même s'il était souvent en contact
avec elle, Jacques Santini semble en mesure de réunir la famille du
football français et en tout cas de défendre les intérêts des clubs, quand
Roger Lemerre a semblé un peu décroché sur ce plan là. (...)
L'ex-entraîneur de Lisieux, Toulouse, Lille, Saint-Etienne, Sochaux et
Lyon a gravi une nouvelle marche. Il admet lui-même que le football l'a
pris par la main, mais ajoute que ce sport est décidément un éternel
recommencement. Désormais, Santini voit la vie en bleu...
A
suivre, Renault Trucks signe à nouveau les maillots de l'OL
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