Faits
Divers
Paul Marzloff - Le Progrès du 6 novembre 2002
Relaxe pour les
héritiers de l'antiquaire parisien
Un amateur d'art
nouveau avait laissé à sa mort une fabuleuse collection et une situation
délicat. Cinq personnes poursuivies pour vol ont été relaxées.
Relaxe pour les héritiers de l'antiquaire parisien : l'issue de l'affaire
était prévisible. En prononçant son délibéré, le tribunal correctionnel de
Lyon a rendu leur honneur aux cinq prévenus de vol dans une affaire de
succession difficile.
L´affaire débute à la mort d´un antiquaire parisien en 1995.
Collectionneur autant que marchand, cet amateur éclairé avait su anticiper
la vague qui avait vu s´envoler les cours en matière d´art nouveau. Du
Vieux-Lyon où il tenait boutique jusqu´à Paris où il avait acquis une
grande renommée, l´antiquaire avait acquis en un quart de siècle, des
pièces d´une valeur inestimable. On se pressait, dit-on, dans les salons
de l'appartement parisien où son compagnon et lui savaient recevoir avec
faste. Les deux hommes étaient fauchés à deux ans d´intervalle par la même
maladie.
C'est à la mort du second que les familles se manifestèrent. L'une, celle
du premier disparu, pour constater que les serrures de l´appartement
avaient été changées ce qui la porta à soupçonner que la fabuleuse
collection risquait de s´évaporer. L'autre famille, frères, surs et
neveux, avait en effet pris les choses en main et commencé avec l'aide
d'un antiquaire parisien des plus réputés à mettre les biens les plus
précieux à l'abri. Les deux frères, deux chefs d´entreprise lyonnais,
étaient placés en détention préventive puis relâchés, la justice confiant
à trois juges d´instruction successifs le soin de mener cet affaire à son
terme.
C'est à l'ultime limite de la prescription qu'elle était renvoyée devant
le tribunal correctionnel de Lyon (lire nos éditions du 26 octobre). Une
audience à juge unique où le volumineux dossier avait perdu de sa
consistance. La famille du compagnon s´étant désistée de sa constitution
de partie civile, restait à purger cette affaire de famille jetée sur la
place publique. Une audience au cours de laquelle chacun put expliquer les
raisons de cette précipitation. Situation d´urgence posée par le problème
de cet appartement dont le dernier habitant n'avait jamais réussi à faire
porter le bail à son nom.
Les huissiers frappaient quasiment à la porte
pour expulsion, expliquèrent les défenseurs des héritiers, et il était
grand temps de mettre la collection à l´abri. L'antiquaire mandaté pour la
revente de quelques objets et poursuivi pour vol avait justifié de sa
bonne foi. Une bonne foi attestée par quelques notes griffonnées et
saisies par la justice.
Relaxe pour tous. L'histoire ne disant pas où la collection art nouveau
estimée à 1,5 millions d'euros a échoué.
A
suivre, Recherche étudiants anglais pour tester capotes allemandes
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