les institutions lyonnaises
Gérard
Corneloup - Lyon Figaro du mardi 14 mars 2000
L'extravagant
Monsieur Fischer
Trop
petite ! Pour son premier contact avec la presse lyonnaise, le chef
d'orchestre Ivan Fischer, futur directeur musical de l'Opéra de Lyon,
n'y est pas allé par quatre chemins : la fosse de notre scène
lyrique, pourtant âgée tout au plus de huit années, est rédhibitoirement
trop petite. Impossible donc, selon le maestro, d'y jouer convenablement
le grand répertoire comme Verdi, Strauss ou Wagner.
Solution froidement
proposée par celui qui ne prendra officiellement son poste que l'été
prochain : construire un nouvel opéra à Lyon. Non pas un autre,
mais un deuxième, plus grand, l'ancien, si l'on ose dire attendu
qu'il vient d'être complètement reconstruit, restant en fonction
pour le ballet, les opéras mozartiens et rossiniens, le baroque, les récitals...
Assis
à côté du maestro, le directeur général Alain Durel, à qui les problèmes
ne manquent pas en ce moment, n'a pas sourcillé à cette singulière déclaration,
dont on peut difficilement croire qu'elle n'était pas concertée. Les
édiles lyonnais, eux, se seraient sans doute passé de ces propos
maximalistes, à un moment où le Grand Théâtre est fermé
temporairement, où le mot malfaçon revient avec insistance...
Stéphane
Lebard - Lyon Capitale du mercredi 15 mars 2000
Fischer
serait-il un provocateur ?
La
réouverture des portes de l'Opéra de Lyon se fait sur un nouveau
visage : Alain Durel, directeur de l'Opéra, organisait lundi 13
une première rencontre avec le chef d'orchestre hongrois Ivan
Fischer,
qui succède à Louis Langrée au poste de directeur musical. Le nouveau
tandem est apparu bien huilé, Ivan Fischer expliquant que l'urgence
dans laquelle il avait pris sa décision de venir à Lyon expliquait sa
faible disponibilité pour la saison prochaine : il ne dirigera
qu'une version de concert de La Traviata de Verdi...
Son seul
problème actuel : la fosse de l'Opéra qu'il juge trop petite (à
raison) et qui ne permet pas d'envisager convenablement toutes les uvres
du répertoire. Sa solution : il faut un nouvel Opéra à Lyon, une
deuxième salle, comme, à Paris, Garnier a sa Bastille ou, à
Montpellier, l'Opéra Comédie son Corum... Un projet qui fait rêver
Alain Durel, qui rappelle que le cahier des charges imposé à l'Opéra
de Lyon, devenu national, ne tient pas dans les murs...
La
proposition apparaît comme une douce provocation, surréaliste même si
l'on repense à la tourmente à la tourmente dont l'Opéra sort à
peine, aux travaux qui en résultent, et dont l'addition s'ajoutera
aux 480 millions déjà dépensés pour l'Opéra tel qu'il fut livré
en 1993 ...
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