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La restauration lyonnaise

 

 

Guillaume Lamy - Lyon Capitale du mercredi 26 février 2003

 

Polémique autour du Chalet du parc

 

 

Tête d'Or. Après le projet de plaine africaine, le Comité d'orientation du parc de la Tête d'Or planche sur l'avenir du pavillon-restaurant. Petits grincements de dents.

 

Raymond Barre était un habitué des lieux, son successeur Gérard Collomb s'y restaure de temps à autre, trois des treize clubs Rotary de Lyon y dressent leur dîner hebdomadaire, de nombreuses sociétés françaises y organisent régulièrement des séminaires, une quinzaine de mariages y est célébrée chaque année... Au total, ce sont près de trente mille couverts que le restaurant du parc de la Tête d'Or, historiquement dénommé Le Chalet, a servis l'an dernier. Pourtant, le pavillon est voué à disparaître, rasé comme un vulgaire mauvais poil dans une moustache de verdure. Hors normes, d'un béton plutôt moche, il attire de nombreuses voitures dans l'enceinte même du parc.

 

Bref, d'aucuns estiment que ce bâtiment, reconstruit en 1963 en lieu et place d'un chalet du XIXe siècle, n'a plus droit de cité dans le poumon vert de Lyon. Chef de file de ce mouvement, Gilles Buna, président du Comité d'orientation du parc de la Tête d'Or, qui opte pour une démolition financée par la mairie (1), suivie d'une reconstruction, dans le parc en face de la Cité internationale, payée par un investisseur privé. “L'idée est de garder une tradition historique de gastronomie, de préserver la fonction d'accueil de mariages et de séminaires du pavillon et de permettre aux futurs clients de se garer dans les parkings du Palais des congrès.” Pourtant, même dans son propre camp politique, l'idée ne fait pas l'unanimité. Étienne Tête, adjoint aux marchés de la Ville de Lyon, conteste un “projet qui n'aura pour conséquence que de bouffer de l'espace vert”. D'autant, dit-il, “qu'avec la création prochaine de la plaine africaine et ses nouvelles espèces animales, de nouveaux bâtiments vont sortir de terre”.

 

Le débat suscite d'ailleurs tellement d'avis qu'en marge de ces petites polémiques entre amis, une poignée d'irréductibles fidèles fait actuellement circuler une pétition de soutien au maintien du chalet du parc, classé “atout incontestable pour le rayonnement international de Lyon”. Régis Neyret, président de Patrimoine Rhônalpin, a même mis la main à la pâte en se faisant l'avocat de ce diable de pavillon, jugeant que “c'est une merveille de pouvoir se restaurer au beau milieu du parc et en bordure de lac”. Et Christian Bourillot, meilleur ouvrier de France gérant du restaurant, d'avouer qu'il rempilerait bien pour quelques années supplémentaires, “sans pour autant juger le projet de mairie”.


Entre démolition, reconstruction à proximité des trois brasseries de la Cité internationale et de la cafétéria du Musée d'Art contemporain, ou simple restauration, le débat sur l'avenir du chalet-restaurant du parc est ouvert. Sous l'œil aguerri d'un architecte des Bâtiments de France qui veille à ce qu'on ne densifie pas les constructions. La Charte de la Tête d'Or ne préconise-t-elle pas, d'ailleurs, de redonner au parc sa “vocation naturaliste”, et “d'orienter le regard de façon absolue vers la nature”...

(1) Selon de premières estimations, le coût de la démolition serait de l'ordre d'1,2 million d'euros.

 

 

A suivre, Jacky Gallmann dirige la PME Brasserie Georges...

 

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