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Business lyonnais

 

 

C.H. - Le Progrès du vendredi 5 juillet 2002

 

Redressement judiciaire pour Bianchini-Férier

 

 

La maison Bianchini-Férier n'a pas pu échapper aux difficultés financières qui l'attendaient (voir Le Progrès du 28 juin 2002). Son Pdg, Pierre Frachon, a été contraint de déclarer la célèbre entreprise de soierie lyonnaise en cessation de paiement. Et mercredi, le tribunal de commerce de Lyon a mis la société en redressement judiciaire, avec mise en observation pendant une période de six mois. Après quoi, si tout va bien, un plan de continuation pourrait être décidé.

 

Comment cette entreprise plus que centenaire en est-elle arrivée là ? Bianchini-Férier employait plus de mille personnes sur les pentes de la Croix-Rousse entre les deux guerres. Aujourd'hui, il ne reste plus que 40 salariés : 30 à Vaulx-en-Velin et 10 à l'atelier de tissage de St-Just-d'Avray.


En fait, l'entreprise est un peu le reflet de la grandeur puis de la décadence de la soierie lyonnaise traditionnelle. L'arrivée des fibres artificielles dans les années 60, mais aussi l'emploi d'autres matières que la soie par l´industrie du luxe, ont porté un coup presque fatal à cette activité séculaire. Les restructurations, les cessions d'actifs et les réductions d´effectifs n'ont pas empêché des marques très connues de disparaître. Bianchini-Férier est l'une des dernières à survivre, avec la société Prelle, qui elle va très bien.

 

Après avoir abandonné son siège de la Croix-Rousse, pour déménager à Vaulx-en-Velin, Bianchini-Férier a été rachetée en 1992 par le groupe Mayor, qui a lui-même déposé son bilan. Pour enrayer son déclin, la société a tenté de relancer les cravates de luxe en 1998, puis a essayé de développer ses ventes aux États-Unis. Mais en vain. Le chiffre d'affaires, qui atteignait 50 millions de francs en 1995, est tombé à 4,8 millions d'euros (31,5 MF) en 2001. Les attentats du 11 septembre, qui ont déprimé la conjoncture économique, et l´afflux d´importations chinoises ont porté le coup de grâce. Mais rien n'est perdu pour autant. La maison Bianchini-Férier espère bien traverser cette épreuve et s'adapter à la demande des clients, qui veulent des délais de livraison de plus en plus courts.

 

 

A suivre, Lagnieu : record de France de l'ISF...

 

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