Les humeurs de Justin
Calixte
Chronique satirique du 28 novembre 2005
PEOPLE CULTURE
J'ai vu, j'ai lu, j'ai entendu
Par
Justin Calixte
A la tienne, Etienne
J'ai vu l'autre jour, un drôle de spectacle à la terrasse
de l'ex-Gorille de St Tropez. « Lyon a du talent » c'était le titre sur 5
colonnes d'un récent numéro de l'Equipe après le match Lyon-Monaco.
Il était amusant de voir tous ces lecteurs transformés en hommes-
sandwichs faisant la pub de la ville de Lyon. Dommage que ce pauvre
Etienne Tête, vert solitaire, besogneux adjoint, visionnaire borné,
tâcheron tatillon de la vie politique lyonnaise, vache sacrée famélique
des journalistes lyonnais en mal de scandale, dommage qu'Etienne Tête
disais-je, qui n'a jamais compris les mystères de la communication n'ait
pas été là, il aurait peut-être enfin admis que l'image de l'OL était
extrêmement bénéfique pour l'image de
la Ville. On peut imaginer qu'aux terrasses de Madrid, Athènes ou Londres, le titre
« Lyon a du talent » a été traduit et répété à l'envi après la victoire
sur le Real. Même si ça rapporte 2 ou 3 sous à Aulas comment ne pas
y voir l'intérêt de
la Ville. Comment le faire comprendre à nos têtes de piaf, petits comptables
égarés à des postes qui les dépassent. Les mêmes avaient sous prétexte de
régler le problème du logement de l'époque, bousillé à tout jamais les
banlieues en construisant tours et barres.
Le pauvre Tête préfère malheureusement la propagande à la
communication et le sectarisme rétrograde à la vision. Dommage car Lyon
devra faire avec jusqu'aux élections. On peut espérer que Gégé le
raye de ses listes pour les prochaines municipales. Sinon, nous devrons
nous résoudre à voter pour Perben.
Le pied dans les plats
Vous souvenez-vous d'Hélène Champion qui cuisinait à
l'Escalier Bis en bas des pentes de
la Croix Rousse. Sa cuisine toute simple, inventive et raffinée à la fois lui avait
valu la fidélité de nombreux aficionados. Seul ce pauvre J.F. Mesplède
dont les commentaires gastronomiques ne valaient pas mieux que ses
articles de la page sportive du Progrès avait massacré la gentille
Hélène dans les ex-Petites Affiches. Mesplède est à la cuisine ce
qu'Etienne Tête est à la politique. Lucidité, objectivité, intuition sont
des mots qui n'ont aucun sens pour eux.
Hélène Champion régale aujourd'hui à St Tropez les têtes
couronnées par les médias. Ca la change de nos petits barons lyonnais.
Tant pis pour nous qui ne pouvons prendre notre pied avec ses petits
plats. Si je vous en parle aujourd'hui c'est qu'elle vient d'inspirer à
Xavier Anthony Btesh (le fils de Richard, oui, oui) un superbe livre
de cuisine avec de magnifiques photos et en arrière plan, des recettes
gourmandes avec la patte d'Hélène. Un régal pour les yeux comme pour les
papilles.
Les petits dîners
de Xavier. Ed Marabout - 15
Préférences
J'ai vu l'étalage de chair fraîche photographié par
Tunik. Voilà qui aurait été audacieux en 68. Aujourd'hui, c'est
ringard. L'Art, dit contemporain est l'art pompier du moment. Dommage que
certains critiques fassent semblant d'être dupes. Surtout que le discours
justificatif de l'artiste est encore plus navrant que ses
« performances ». J'ai été voir les travaux d'agrandissement du Musée Dini
qui passe de 1800 à
3100 m2. Le Musée ne
perd rien de son charme et de sa sérénité. L'exposition consacrée à
Truphémus (du 16 octobre au 19 mars 2006) devrait ajouter à la
quiétude du lien. Ce peintre de la lumière, hors du temps que l'on croit
connaître devrait en ravir plus d'un avec cette rétrospective. La peinture
est loin d'être morte. Truphémus en est la preuve vivante. Sa filiation
avec Bonnard, Vieilly est évidente. On connaissant les
impressionnistes, Truphémus et ses amis sanzistes ont inventé sans le
vouloir une école « sensationniste ». Comment ne pas les en féliciter. Et
comment ne pas les préférer à l'école fumiste qui fait fureur en ces temps
déboussolés...
Musée Paul Dini - place Faubert 69400 Villefranche sur
Saône - Tel 04 74 68 33 70
Musée Dini - 2, place
Flaubert à Villefranche
Belles images
Autre beau livre mais dans un autre registre. Le
porte-folio qui rassemble un vingtaine de monotypes oubliés de l'immense
Pierre Combet-Descombes, artiste lyonnais encore trop méconnu.
Cette réédition, en tirage de luxe, n'est pas donnée puisque les 50
premiers exemplaires numérotés sont en vente à 490 l'exemplaire. Les 250
suivants également numérotés sont proposés à 250 . C'est cher pour un
bouquin mais il s'agit là de pièces de collection.
Pour commander,
s'adresser à Mémoire des Arts
BP 4553 - 69244
Lyon Cedex 04
à
suivre, Chronique satirique du 23 mars 2005
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