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Les humeurs de Justin
Calixte
Chronique satirique du 21 février 2005
PEOPLE CULTURE
J'ai vu, j'ai lu et j'ai entendu
Après une indigestion de chocolats de Bernachon et de Richart, les
Roux-Combalusier de la fève de cacao, les crèches rangées, les sapins
brûlés et les soldes en fin de course, il faut bien en revenir aux dures
réalités et s'apprêter à revenir à ce qui fait le quotidien des citoyens
que nous sommes. Histoire de ne pas replonger trop vite dans le ron ron,
je me suis envolé pour l'Inde qui fait rêver. C'est de là que je vous
envoie ma chronique mensuelle par Internet. On n'arrête pas le progrès.
Que mon percepteur se rassure, je serai bien de retour pour payer mon
tiers provisionnel comme tous ceux qui n'ont pas la chance d'être SDF ou
de résider à Bruxelles.
Ricochet
André Glucksman
est un intellectuel où je ne m'y connais pas. Il est un des rares à avoir
su évoluer depuis sa période soixante-huitarde où, comme ses collègues de
l'époque, il a dit beaucoup de conneries. Son dernier bouquin est un
grinçant réquisitoire contre ses confrères du moment. Glucksman dénonce
entre autres chez les intellectuels français, la « culture de l'excuse »
qui pour lui n'a qu'un but, « justifier l'injustifiable ». Quand comme moi
et sans doute comme vous, on ne se range pas dans l'élite intellectuelle
de notre beau pays, ça met du baume au cur de lire chez un des leurs ce
que l'on n'ose même plus penser. Tant il est inconvenant de ne pas penser
juste, de penser comme il faut. Glucksman nous invite a en finir avec la
haine de l'autre. Comment ne pas l'approuver et en même temps ne pas
sourire de ce nouveau coup d'épée dans l'eau croupissante de notre triste
condition humaine.
Le discours de la
haine -
A.Glucksman - Plon
Phoenix
C'est réglé comme du
papier à musique chaque année ou presque, et longtemps après sa mort,
Pierre Desproges nous revient sous une forme ou sous une autre. Comme
quoi la mémoire des artistes tient souvent à la ténacité (ou la vénalité)
de leurs veuves. Cette fois-ci on nous ressort « les réquisitoires » en
livre de poche. Ca existe également sous forme d'intégrale en CD. Mais les
textes sont tellement »écrits » que les lire est un régal. Il n'y a pas
grand monde pour dire avec un tel talent (excepté Philippe Meyer)
pour dire face à face de pareilles vacheries sans la moindre violence.
Beaucoup des puissants de l'époque et d'idoles préfabriquées en prennent
pour leur grade. On peut se demander si l'ami Pierrot pourrait écrire les
mêmes textes encore aujourd'hui, compte tenu des nouvelles lois dites
anti-racistes et anti-homophobes. Le « réquisitoire » que je préfère est
sans conteste celui qu'il a concocté contre le publicitaire Jacques
Seguela, esbroufeur professionnel, mégalo insupportable, prince du
factice et de l'artificiel. Beaucoup d'autres en prennent pour leur grade.
Y compris Dieu, les footeux et autres socialistes qu'il met à toutes les
sauces dans des diversions de génie. Exemple : « Si j'étais Dieu, je
n'enverrais pas mon Fils sur terre pour racheter les péchés du monde. J'y
enverrais de préférence mon beau-frère Léon qui est laid, footballeur,
socialiste et qui cache assez mal, sous des dehors de sous-doué rural, une
âme de rustre agricole ! » Etonnant non ?
Les
Réquisitoires du Tribunal des flagrants délires
- Ed Points Seuil 335 pages
Incontournable
C'était un joli
cadeau de Noël. Mais c'est bien plus que ça. J'ai oublié de vous en parler
dans ma chronique du mois de janvier. Mais il n'est jamais trop tard pour
faire entrer dans sa bibliothèque cet ouvrage incontournable pour tous
ceux qui s'intéressent peu ou prou à l'histoire de l'Art. Alain
Vollerin, l'éditeur et critique d'Art éclairé vient de rééditer
« l'Ecole moderne de peinture lyonnaise » avec bien sûr, le texte superbe
et généreux d'Henry Béraud accompagné d'un texte très documenté de
Jean Butin. Celui-ci nous fait découvrir qu'Henry Béraud fut, dans
un contexte lyonnais très hostile, (les temps changent mais la bourgeoisie
lyonnaise reste toujours aussi peu attentive à ses artistes) l'un des
seuls à défendre et surtout encourager les peintres graveurs et sculpteurs
qui crevaient de faim dans l'indifférence.
Bien entendu cet
ouvrage est abondamment illustré des uvres d'Appian, Combet
Descombes, Brouillard, Morisot, Ravier,
Pourchet et tous ceux qui ont fait la gloire de l'Ecole lyonnaise et
qui furent les maîtres des Nouveaux et autres Zanzistes. En attendant que
nos adjoints « dracisés » veuillent bien s'intéresser à cette peinture
lyonnaise en lui consacrant un musée dans Lyon intra-muros, ce magnifique
bouquin fera l'affaire.
L'Ecole moderne
de la peinture lyonnaise -
Alain Vollerin
Désintoxication
Si vous êtes de ceux
qui ont joué les moutons empoisonnés en ingurgitant malencontreusement le
«Da Vince Code », retrouvez rapidement vos esprits en lisant « Code Da
Vinci, l'enquête » qui démontre l'inanité des thèses du best seller de
l'année. Avec rigueur et précision mais aussi avec humour et pédagogie,
les auteurs mettent à jour les supercheries de Dan Brown qui, en réalité,
a pompé son histoire rocambolesque dans les élucubrations abracadabrantes
d'un hurluberlu plus ou moins néo-nazi. Belle arnaque !
Code Da Vinci,
l'enquête
- Laffont - MF Etchegoin et F.Lenoir
à
suivre, Chronique satirique du 3 janvier 2005
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