Les humeurs de Justin
Calixte
Chronique satirique du 15 mai 2006
Dominique de
Villepin après avoir avalé son chapeau est revenu faire le fanfaron
sur nos écrans de télé. Comme quoi les énarques imbus d'eux-mêmes ne
craignent ni le ridicule ni la honte. Ségolène Royal énarque de la
même promo a réussi (faute de candidats socialistes présentables) à se
faire une place au soleil. Elle est désormais la chouchoute des médias et
de l'intelligentsia sous le charme, elle est pourtant contre l'adoption
des enfants par des couples homos, elle est pour la discipline, pour
l'effort, pour le respect des maîtres... Nos médias libertaires auraient-ils
viré leur cuti ou leur « haine » de Sarko les pousserait-elle à
faire semblant de tout accepter avant de remettre la pression après la
victoire de Sainte Ségolène ?
Avenir bouché
Dans un récent numéro des Potins d'Angèle que vous
n'avez sans doute pas lu (il ne s'en vend malheureusement pas plus de 700
en kiosque) on peut découvrir « le classement secret des adjoints
lyonnais » (sic). Si pour la première place accordée à Gilles Buna,
il n'y a rien à redire, c'est moins vrai pour les suivants. Notamment les
deuxième et troisième Deschamps et Daclin. Grâce à la
pingrerie stupide de l'un et le manque de compétence de l'autre, les
touristes viennent de plus en plus rares alors qu'ils étaient de plus en
plus nombreux à l'époque de Raymond Barre et Soulier. Et que
dire de la bonne place d'Etienne Tête qui accumule bourdes sur
bourdes ?
Ce palmarès prouve d'abord qu'au royaume des aveugles, les
borgnes sont rois. Chacun le sait,
Gégé souffre d'un
entourage assez médiocre. Si le maire donne quelque crédit à ce classement
il risque de connaître quelques désillusions lors des prochaines
élections. Il serait en effet indispensable pour lui de renouveler son
équipe en attirant quelques jeunes gens talentueux (Ah ! non pas
Julien Laferrière
qui a montré ses limites depuis longtemps). Ah si, plutôt que
Martine Roure ou Pascale
Bonnel-Chalier il
pouvait s'offrir Ségolène.
Désir d'avenir
Comme beaucoup d'autres désireux d'avenir, Gégé
rejoint la belle Ségolène. On le croyait pourtant sous le charme de
Kasanova de Sarcelles, qui croyait avoir séduit de nombreux maires
de grandes villes dont la nôtre. Patatras ! À peine Ségolène Royal est
elle devenue l'icône des bobos de gauche, voilà que notre Gégé, toujours
sensible au charme féminin, grimpe aux rideaux et fait allégeance à notre
princesse Royal. Désir d'avenir exacerbé d'un maire contesté dans son
propre camp ? Coup de foudre ? Déception ? L'avenir nous dira si celui de
Gégé passe par celui de Ségolène.
Aragon
affirmait que la « La femme est l'avenir de l'homme », Ségolène semble
prendre cette prédiction au pied de la lettre. Son site Internet « Désir
d'avenir » invite démagogiquement les quidams que nous sommes à lui donner
quelques idées pour régler les problèmes d'insertion, de chômage,
d'emploi, d'énergie... Le café du commerce a remplacé notre démocratie. On
peut imaginer les moqueries des Guignols et les papiers ravageurs de
Libé si Sarko avait osé pareil stratagème pour gruger les
gogos.
Avenir incertain
Gérard Collomb
plutôt macho que nature a bien changé. En 1996, il avait sans doute perdu
les élections législatives après une prestation calamiteuse sur TLM.
Il s'était imprudemment moqué de Bernadette Isaac-Sibille en
l'invitant à prendre son cabas pour aller faire son marché plutôt que de
prétendre à la députation. C'est lui qui se retrouvera dans les choux.
Espérons que cette fois-ci il aura fait le bon choix.
On peut penser en effet que Collomb va redevenir une cible
pour le monde des Pentes comme pour leur journal officiel. Eux qui
voudraient mettre le cannabis (meurtrier) en vente libre et entraîner tout
le monde dans la gay-pride auront du mal à soutenir le programme (et
conséquemment les alliés) ultraréactionnaire prônant la famille, le
travail et les flatteries.
On peut penser également que l'ultra-gauche et les Verts ne
participeront pas de la Ségolèmania. Même si Marco le rédacteur en
chef royaliste de Lyon People vote pour elle, notre madone des
sondages risque de ne pas dépasser la candidature à la candidature ou de
s'étaler au premier tour. Au point qu'un deuxième pour Besancenot-Le
Pen devient imaginable. On aura touché le fond. Aura-t-on la force de
donner le coup de talon salvateur ? Rien n'est moins sûr.
Avenir derrière soi
Un
dernier mot. Je dis suffisamment de mal de nos élus dans ces colonnes pour
ne pas rendre hommage à l'ancien ministre Evin (dont une stupide
loi porte désormais le nom) qui a décidé à 58 ans de laisser la place aux
jeunes en ne se représentant pas aux prochaines élections. C'est tellement
rare que ça mérite un coup de chapeau. Avouez que ça a plus de panache
qu'un Villepin bouffant le sien ou qu'une égérie des manifestations
estudiantines déguisée en Gavroche d'opérette, la casquette immuablement
vissée sur la tête, sous la pluie comme sous les sunlights.
à
suivre, Chronique satirique du 10 avril 2006
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