Leçons de séduction by Sarko
Photo ©
Robert Sainclair
Par Jérôme Spitz
Comme disait Dalida à propos de Gigi :
« Elles étaient toutes folles de
lui ». Nicolas Sarkozy était en visite
le 21 juin à l'école des commissaires
de police de Saint-Cyr. L'occasion
d'observer la technique... en six
leçons. Une de trop ?
Ma femme aimerait bien se taper Sarkozy. Je
sais, ça fait mal. Le jour du
printemps, l'ex et actuel ministre de
l'Intérieur, était en visite
officielle à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or
pour décorer la promotion Marianne de
l'ENSP, l'École Nationale Supérieure
de
la Police. À la recherche d'indices probants sur
l'attractivité potentielle de l'homme
d'Etat-vedette, je m'y suis rendu en
tenue de camouflage, le doigt sur la
gâchette de mon numérique, bien décidé
à défendre l'honneur de Cécilia,
son épouse, et de prévenir tous les
cocus en puissance, au cas où. Faut
dire que moi, au début, je le trouvais
pas craquant le Nico. Tout petit, les
oreilles en chou-fleur et le nez en
coquillette... à côté j'avais tendance à
me trouver plus de charme. Mais la
technique est là, c'est flagrant,
huilée comme une plage de Saint-Trop'
Se faire
désirer
Il est 11h20, lorsque Nicolas arrive en retard
- c'était prévu pour 11h - à l'école
de police. Évidemment en hélico jaune,
ça pose son homme. Dès l'atterrissage,
Nico fait sa première conquête-flash.
A son passage, nous notons le regard
étrangement troublé de biche
effarouchée - j'adore cet adjectif -
que prend une jeune policière. Que
fixe-t-elle au juste ? Seul le regard
acerbe d'un mari jaloux peut le voir.
Et je m'énerve déjà. Mon appareil
s'est enrayé et Nicolas court devant.
Ministre
gadget
Après s'être enfermé un court instant avec les officiels et
Patrick Joubert, le directeur
de l'E.N.S.P., le ministre ressort en
tendant à l'un de ses conseillers un
objet incontournable de la
techno-drague : un téléphone portable.
L'indécrottable ministre vient
d'écrire un SMS qu'il n'a pas eu le
temps d'envoyer.
Foncer
Quelques flonflons plus loin, l'affaire est
dans le sac. Les bains de foule,
Nicolas adore ! En faisant le tour de
la cour d'honneur en saluant
l'ensemble des recrues et des invités
il se souvient de la phrase de
Talleyrand : " Les femmes
pardonnent parfois à celui qui brusque
l'occasion, mais jamais à celui qui la
manque, " et percute du genou
gauche la plus jolie des apprenties
commissaires. Chapeau bas l'artiste !
Rester
vigilant
Le ministre de l'Intérieur prend place aux côtés du préfet,
Jean-Pierre Lacroix et du
directeur de l'E.N.S.P. Sous un soleil
de plomb, il assiste aux
« translations de drapeau » et aux
remises d'épées. Rien ne lui échappe.
A midi, Nicolas a déjà décoré plein de
monde, y compris les majors de
promotion de l'année. C'est fou comme
il est tactile cet homme ! Nicolas
étreint une des élèves de l'année,
sous le regard amusé du directeur.
Mais c'est ça, encouragez-le !
Parole, parole...
Le discours de Sarko, quelques minutes plus tard (Sarko-discours),
pourrait faire frissonner une veuve
corse : « Quand vous recevez une
victime, n'oubliez pas que cette
victime, ça aurait pu être vous »,
dit-il aux futurs commissaires.
L'empathie, voilà la recette du
succès ! Ça marche ! On applaudit à
tout rompre... enfin plus que d'habitude
dans ce genre de manifestation. Ce
n'est pas l'Olympia non plus. A
l'issue de la cérémonie, le Sarko-show
est à son apogée. Nico fend la foule
et se jette dedans. De retour à la
tribune, au moment de face ses adieux
à la foule en liesse, Nicolas prend de
nouveau la parole pour le « rappel ».
Cela semble improvisé... mais. Il ne
faut jamais rire à ses propres
blagues. J'ai appris cela dans le film
Ridicule et cela m'a aidé à
garder ma femme. Ou plutôt l'inverse.
Le petit ministre, lui, l'a
parfaitement intégré. Il ne fait pas
l'ombre d'un sourire lorsqu'il
affirme : « Vous l'avez compris,
aujourd'hui je n'ai pas seulement été
spectateur, j'ai aussi vécu les choses
de l'intérieur. « Jeu de mots ! »
aurait dit Louis XVI. Aucun doute le
charme agit comme tampon Jex. Une
femme se jette sur lui : « On vous
soutient et on ne vous lâchera pas ».
Et dire que ma femme aurait pu dire
ça !
Savoir partir
Ça sent le sapin. Comme Nicolas n'a pas encore vu les VIP,
il retourne vingt bonnes minutes dans
la pièce réservée. Le carré, ce n'est
pas pour les journalistes. Trop
climatisé sans doute. Le maire de Lyon
déboule en retard : « Il est là
Sarko, demande-t-il, je vais le saluer ».
Comme s'il le ne savait pas. A la
sortie le nuage se concentre sur la
star. De quoi être jaloux !
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