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17 mars 2003


Salammbô : L'avenir est-il aux artistes libres ?

 

 

De notre correspondant Mehdi

 

Les rumeurs grondantes ont fait place à quelques frémissements de la presse et il est connu que les plats réchauffés au micro-ondes refroidissent que trop rapidement. Désormais les néo-stars de la chanson française fabriquées sur mesure pour nos besoins de consécration voyeuriste ont une durée de vie limitée à l'émission d'un tube cathodique.

 

Où est donc passé le talent ? Il suffirait d'ouvrir les yeux - peut-être - sur ces milliers de groupes qui fourmillent dans les petits bars de province ou qui s'activent depuis des années surmontant chaque jour l'adversité et les galères. Trop souvent oubliés des cuisiniers de la real TV qui préfère  concocter secrètement les futurs fast-food de la musique hexagonale. Voici le portrait de l'un de ces groupes qui prépare une comédie musicale - au nom de Salammbô - qui fît beaucoup parler d'elle hier et qui s'érige aujourd'hui comme le cheval de Troyes d'une nouvelle génération d'artistes.

 

A l'origine Pascal Revial, compositeur musical de 33 ans, né en Inde et vivant en France depuis l'âge de 8 ans. Violoniste surdoué, le jeune métisse grandit dans une famille scientifique : deux parents neurophysiologues qui vont pousser les talents d'oreille du petit Pascal jusqu'au conservatoire et enfin à l'ENM de Villeurbanne. Durant ce cursus Antoine Duhamel, compositeur de musique de films, prendra le jeune Indou sous son aile car si le prodige « entendait tout » et il n'en restait pas moins « fumiste ».

 

Pascal Revial s'exile aux Etats-Unis dans une école du type « Fame ». Saint Louis, berceau du blues, le surnommera « the indian frenchy » qui jouera Brel et Féré dans les bars où on vît naître Jazz, Ragtime et musique noire. Le métissage colle à la peau de l'adolescent qui trouvera à force de travail une place dans un lycée «  qui intégrait toutes les ethnies ». Le retour en première scientifique parmi l' « élite » du lycée Edouard Herriot s'inscrit comme le premier décalage de Pascal. Un Bac moyen, puis deux années de Fac et de bringues avec son groupe « Blues Eyes ».

 

22 ans, le caporal Revial est promu officier, responsable des télétransmissions. L'intérêt pour les sonars ne serviront que le temps du service national. En 1994, à sa libération, Pascal Revial monte son école de comédie musicale en Haute Loire. Rockline Opéra forme des ados mais dans un esprit neuf : «  pour moi le talent n'est pas musical, mais ce qu'on est à l'intérieur ». Se suivent des années de professorat et de congrès. L'argent coule à flot jusqu'en 1998 lorsque Pascal arrive à Lyon et tarira difficilement la souffrance dû à la mort d'une belle amoureuse dans les bars de la capitale des Gaules. Spectateurs du milieu de la nuit où « les gens se font et se défont en 3 secondes », il écrit « Salammbô » tiré de l'œuvre de Gustave Flaubert.

    

L'intérêt de départ du mutli-instrumentiste pour cet œuvre vient de sa propre histoire amoureuse : « ce qui m'a parlé chez Flaubert c'est que les personnes que l'on aime aiment toujours quelqu'un d'autre ». Néanmoins « Salammbô » semble être une vision pour Pascal. La vision d'une comédie à laquelle il va consacrer plusieurs années de travail acharné qui lui vaudront le surnom d' « El Diablo ». Pascal Revial change les règles de recrutement : les castings sont ouverts à tous - il y étudie les timbres de voix et les personnalités - infirmière, quelquefois serveuse : la comédie musicale croisera le chemin de Lidy des L5 toute droit sortie de la troupe lyonnaise.

 

La jeune Lyonnaise pas encore passée sous la coupe d'Endemol-M6, est un des personnages principaux du spectacle ce qui lui vaudra les foudres de la presse : « Salammbô » fait mentir « Popstars » censé ne recruter que des compétiteurs néophytes. Episode éphémère pour Pascal qui n'en garde que peut de remord, toutefois révélateur. Deux autres artistes de la troupe passeront les trois premiers tours de « Popstars ». En outre Stéphane Jurkiewiez et Steve Perrin tous deux finalistes deux années consécutives de « Rêve d'un soir », et Natacha Milan à « Graine de Star ». Une véritable oreille pour le talent, Pascal commence à gêner. Le magazine « Voici » publie le scandale, Lidy (ex-Charlotte)  coupe alors tout contact avec son protecteur. Pascal se remettra à une nouvelle édition de « Salammbô », modernisé avec une nouvelle troupe. Une vraie histoire de galère pour cette comédie musicale qui naîtra probablement sous les feux d'une rampe moins préfabriqué que ces camarades...

 

En savoir plus : www.aricksam.com
 


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