REGIONALES 2004
Seconde nuit des longs couteaux à
droite
Hervé Gaymard
et Anne-Marie Comparini avaient
choisi le musée archéologique de Saint
Romain en Gal pour présenter leur
liste commune. Choix éminemment
symbolique pour une famille politique
« qui a entrepris de fossiliser ses
échecs successifs » selon une mauvaise
langue présente sur place en
sous-marin.
Plus jamais ça ! Ils l'avaient juré...
mais aussi incroyable que cela puisse
paraître, la droite lyonnaise -
incapable de tirer les leçons des
Municipales de 2001 qui avait vu la
victoire de Gérard Collomb -
s'apprête à remettre le couvert pour
les prochaines échéances électorales...
Pourtant hégémonique, l'UMP régionale
a été contrainte de passer sous les
fourches caudines de l'UDF. Avec à la
clé, la constitution d'une liste
commune pour faire face au probable
succès du FN. Et qui dit liste
commune, dit deux fois moins de
candidats. C'est mathématique !
Premiers sacrifiés les conseillers
régionaux sortants demeurés fidèles à
Charles Millon. Plus une tête
milloniste ne doit dépasser sous peine
d'être coupée ! Celle d'Amaury
Nardone a été l'une des premières
à rouler dans le panier (il a sans
doute le tort d'être marié à une
aristo). Ses collègues Pascal
Ronzière et Patrick Louis,
d'extraction bourgeoise, ont ensuite
subi le même sort. Seul le plus
populaire d'entre eux, François
Turcas a sauvé sa place... grâce à
l'intervention présidentielle. C'est
ce qu'on appelle la parité
républicaine...
Une humiliation suprême pour les
millonistes qui tels des dealers de
coke avaient accepté l'épreuve de la
blanchisseuse présidentielle et baissé
leurs slips kangourous en fusionnant
avec le groupe UMP au Conseil
Régional. Du coup ces nouveaux
sans culottes fourbissent leurs
gourdins. A défaut d'avoir toute leur
tête, ils ont encore de bonnes jambes.
En une nuit, ils ont sonné le rappel
des réservistes et réactivé leurs
réseaux. En première ligne Nicole
Chevassus va tenter le remake des
Municipales de 2001 à l'issue
desquelles elle avait délogé
Dominique Nachury de la mairie du
6ème. Elle compte bien
désormais la priver de son dernier
strapontin, à savoir son siège de
conseillère générale. Si elle
parvenait à la faire chuter, ça en
serait fini des rêves de sénatrice que
caressait l'ancienne maire. Un énième
combat fratricide qui pourrait faire
les affaires d'une troisième larrone,
Sandrine Frih, candidate de la
gauche unie.
Dans la foulée, il ne
serait pas étonnant de retrouver
Amaury Nardone face à Gaby
Caillet sur la Croix Rousse.
Bénédicte Louis a déjà entrepris
de croiser le fer avec Michel
Havard sur les hauteurs de
Fourvière. Une guéguerre qui se
limitera aux cantonales, les
millonistes n'ayant plus le temps
matériel de constituer une liste
autonome aux Régionales. Un baroud
d'honneur qui « sera sans doute le
combat de trop... » pronostique un
confrère à poigne.
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