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24 fevrier 2003


Un Lyonnais chez les pirates...

 

 

De notre correspondant Mehdi

 

Le sujet semble exaltant - qui n'a pas rêvé en effet d'appartenir aux pirates du Capitaine Crochet - et pourtant... Au 21ème siècle voici que la piraterie, cet art du terrorisme des eaux, refait surface pour apposer de son souffle noir un voile supplémentaire sur la paranoïa mondiale d'une apocalypse toute proche.

 

Que les Lyonnais se rassurent toutefois : il y a peu de chance que l'Hermès, pris en otage par une équipe de nazillons hystériques, vienne accoster le confluent une nuit de brouillard afin d'empêcher la mairie de construire son méga supermarket à Lyon : la résurgence de la piraterie moderne est une histoire asiatique...

 

C'est Eric Frecon, lyonnais de 27 ans, qui dans son ouvrage intitulé « Pavillons noir sur l'Asie du Sud-Est » lève le voile sur les attaques pirates dans l'archipel indonésien, notamment à niveau du détroit de Malacca. Parti avec un ami dessinateur dans l'archipel de Riau, le jeune universitaire va très rapidement pénétrer un repaire pirate : au programme « Thé et bordel » via quelques règles communautaires dignes des fictions de films US vendus au Kilo.

 

Mais ne nous méprenons pas : si Eric Frecon ne semble pas avoir froid aux yeux, il est à l'instar d'un archéologue bien connu nommé Indiana, un chargé d'études tout à fait surprenant du Centre d'Enseignement Supérieur de la Marine (CESM), prix du « jeune journaliste » de la fondation Hachette en 2001 et il prépare en outre une thèse de doctorat à l'IEP Paris. L'inquiétude du chercheur, à propos d'un sujet qui peut sembler anachronique, amène dès lors à s'interroger sur les conséquences éventuelles de cette « nouvelle menace ».

 

C'est le Bureau Maritime International (BMI) qui le 24 octobre dernier plaçait l'Indonésie en tête des pays contribuant à la piraterie dans le monde. La difficulté dans une région qui contient 60% de la population mondiale pour 40% de sa consommation et qui pourrait « être le futur centre géopolitique de la planète », réside dans le fait que 80% des ressources en hydrocarbures de l'Asie transite par le détroit malais. En outre si le fret aérien - malmené par les attaques terroristes - ne représente que 5% des échanges commerciaux, la part du fret maritime représente pour lui seul 80% de ces échanges.

 

Enfin depuis l'attentat du 12 octobre dernier à Bali, les services de renseignement américain semblent craindre que des terroristes puissent détourner des pétroliers ou des méthaniers pour les faire échouer dans un grand port tel que Singapour. Eric Frecon partage cet avis : « ...il est certainement plus facile de détourner des navires chargés d'une cargaison sensible que deux Boeing.(...) Ils (les terroristes) provoqueraient une catastrophe écologique et bloqueraient un passage stratégique du monde entier ».

 

« Pavillon noir sur l'Asie du Sud-Est »

Eric Frecon (préface de Jean-Luc Domenach)

IRASEC - L'Harmattan, Bangkok - Paris, décembre 2002   
 


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A suivre, 150 000 euros pour un sourire !...

 

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