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08 mars 2004

 ELECTIONS CANTONALES
 

 Nardone plaide pour la Croix-Rousse
 

 

De notre correspondant Arnaud Curt

 

Réputé glacial et austère, Amaury Nardone, le candidat milloniste de la Croix-Rousse souhaite donner une toute autre image à ses électeurs. Ces derniers arriveront ils à percer l'homme qui se cache sous la robe de l'avocat d'affaires ?

 

Lorsqu'on se présente aux élections cantonales à la Croix Rousse, on doit apprendre à tourner avec son véhicule ou bien frauder la législation sur le stationnement. Parce qu'être citoyen modèle comporte certaines limites, Amaury Nardone a opté pour la deuxième solution ce qui lui valut un petit passage par la fourrière pour bien commencer la journée ! Ce lyonnais de 36 ans se considère comme un « homme neuf » pour la Croix-Rousse. Petit pic par rapport à la carrière de ses adversaires, le candidat souhaite surtout faire barrage à Dominique Bolliet. Le candidat est un fervent défenseur des valeurs de la droite républicaine et affirme que sa candidature n'est pas en opposition avec celle de l'ancien maire UMP Gaby Caillet car les deux se retrouveront au second tour.

 

Même si on a tendance à l'assimiler à un célèbre glacier, ce qui l'énerve au plus haut point, le candidat n'est pas inconnu des lecteurs de Lyonpeople.com à travers quelques pics lancés par Justin Calixte au sujet de sa froideur. Il est vrai qu'au premier abord, il n' a pas l'air d'être abonné des troisièmes mi-temps et représente plutôt le cliché du pénaliste austère. Son passé nous prouve que les apparences peuvent se révéler trompeuses. A 36 ans, il affiche déjà huit ans de politique au compteur. Alors que pour certains, l'engagement a lieu dès la faculté, Amaury consacra cette époque à des activités plus joyeuses. Membre actif de la Corpo Lyon 3 (il conserve précieusement chez lui sa faluche), il fréquentait d'ailleurs plus souvent les discothèques et les soirées étudiantes que les amphis de la faculté. Mais le pilier de boîte de nuits est loin d'être un cancre comme la plupart de ses compagnons de débauche car son goût pour la discipline et des facilités certaines lui permettront de se classer deuxième de sa promotion. Des études qui lui permettront d'embrasser la carrière d'avocat d'affaire dès l'age de 26 ans. La même année, il passe devant Monsieur Le Maire, avec « le coup de foudre de sa vie » rencontré lors de l'une de ses fameuses escapades nocturnes.

 

Son engagement en politique est lié à l'évincement d'Alain Madelin du gouvernement Juppé ; signe qui lui permit de comprendre que la politique libérale attendue n'allait pas être appliquée. Son soutien à l'ancien ministre de l'économie et des finances l'amena à s'impliquer à travers la présidence départementale de Démocratie Libérale. Mais son premier pas dans la vie politique lyonnaise n'a pas vraiment été heureux ; car sous l'influence du maire du 2ème arrondissement Denis Broliquier, véritable cheville ouvrière des élections municipales de 1995, il milita pour la campagne de Raymond Barre dans le 1er arrondissement. Puis lors des dernières municipales en 2001, il mena une campagne longue d'une année dans le fief de Gérard Collomb dans le neuvième arrondissement en obtenant 40 % des suffrages au second tour. 

 

L'homme se retrouve à la Croix-Rousse pour les cantonales ; peut-être dans le but d'écrire un guide sur les différentes circonscriptions lyonnaises ! Durant cette période intense, il jongle entre son cabinet d'avocats et la prospection dans son canton. Porte à porte, mise en place de ses outils de communication et réunion avec les militants constituent son quotidien. Il évite ainsi les marchés qu'il assimile à un « spectacle désolant où l'on retrouve un militant tous les 20 mètres ». Son autre coup de gueule politique concerne la situation professionnelle : « il est anormal que quelqu'un comme Hubert Julien Laffériere touche un salaire de fonctionnaire pour six heures de travail comme prof dans un lycée alors que d'autres mettent en péril leur carrière professionnelle pour s'investir en politique ». L'avocat ne souhaite d'ailleurs pas abandonner la robe pour se consacrer entièrement à sa campagne, l'avenir nous dira s'il se montre aussi brillant en politique qu'au parquet...
 


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