ELECTIONS CANTONALES
Nardone plaide pour la Croix-Rousse
De notre correspondant Arnaud Curt
Réputé glacial et austère,
Amaury Nardone, le candidat milloniste
de la Croix-Rousse souhaite donner une
toute autre image à ses électeurs. Ces
derniers arriveront ils à percer
l'homme qui se cache sous la robe de
l'avocat d'affaires ?
Lorsqu'on se présente aux élections
cantonales à la Croix Rousse, on doit
apprendre à tourner avec son véhicule
ou bien frauder la législation sur le
stationnement. Parce qu'être citoyen
modèle comporte certaines limites,
Amaury Nardone a opté pour la deuxième
solution ce qui lui valut un petit
passage par la fourrière pour bien
commencer la journée ! Ce lyonnais de
36 ans se considère comme un « homme
neuf » pour la Croix-Rousse. Petit
pic par rapport à la carrière de ses
adversaires, le candidat souhaite
surtout faire barrage à Dominique
Bolliet. Le candidat est un
fervent défenseur des valeurs de la
droite républicaine et affirme que sa
candidature n'est pas en opposition
avec celle de l'ancien maire UMP
Gaby Caillet car les deux se
retrouveront au second tour.
Même si on a tendance à l'assimiler à
un célèbre glacier, ce qui l'énerve au
plus haut point, le candidat n'est pas
inconnu des lecteurs de
Lyonpeople.com à travers quelques
pics lancés par Justin Calixte
au sujet de sa froideur. Il est vrai
qu'au premier abord, il n' a pas l'air
d'être abonné des troisièmes mi-temps
et représente plutôt le cliché du
pénaliste austère. Son passé nous
prouve que les apparences peuvent se
révéler trompeuses. A 36 ans, il
affiche déjà huit ans de politique au
compteur. Alors que pour certains,
l'engagement a lieu dès la faculté,
Amaury consacra cette époque à des
activités plus joyeuses. Membre actif
de la Corpo Lyon 3 (il conserve
précieusement chez lui sa faluche), il
fréquentait d'ailleurs plus souvent
les discothèques et les soirées
étudiantes que les amphis de la
faculté. Mais le pilier de boîte de
nuits est loin d'être un cancre comme
la plupart de ses compagnons de
débauche car son goût pour la
discipline et des facilités certaines
lui permettront de se classer deuxième
de sa promotion. Des études qui lui
permettront d'embrasser la carrière
d'avocat d'affaire dès l'age de 26
ans. La même année, il passe devant
Monsieur Le Maire, avec « le coup
de foudre de sa vie » rencontré
lors de l'une de ses fameuses
escapades nocturnes.
Son engagement en politique est lié à
l'évincement d'Alain Madelin du
gouvernement Juppé ; signe qui
lui permit de comprendre que la
politique libérale attendue n'allait
pas être appliquée. Son soutien à
l'ancien ministre de l'économie et des
finances l'amena à s'impliquer à
travers la présidence départementale
de Démocratie Libérale. Mais
son premier pas dans la vie politique
lyonnaise n'a pas vraiment été
heureux ; car sous l'influence du
maire du 2ème
arrondissement Denis Broliquier,
véritable cheville ouvrière des
élections municipales de 1995, il
milita pour la campagne de Raymond
Barre dans le 1er
arrondissement. Puis lors des
dernières municipales en 2001, il mena
une campagne longue d'une année dans
le fief de Gérard Collomb dans
le neuvième arrondissement en obtenant
40 % des suffrages au second tour.
L'homme se retrouve à la Croix-Rousse
pour les cantonales ; peut-être dans
le but d'écrire un guide sur les
différentes circonscriptions
lyonnaises ! Durant cette période
intense, il jongle entre son cabinet
d'avocats et la prospection dans son
canton. Porte à porte, mise en place
de ses outils de communication et
réunion avec les militants constituent
son quotidien. Il évite ainsi les
marchés qu'il assimile à un « spectacle
désolant où l'on retrouve un militant
tous les 20 mètres ». Son autre
coup de gueule politique concerne la
situation professionnelle : « il
est anormal que quelqu'un comme
Hubert Julien Laffériere touche un
salaire de fonctionnaire pour six
heures de travail comme prof dans un
lycée alors que d'autres mettent en
péril leur carrière professionnelle
pour s'investir en politique ».
L'avocat ne souhaite d'ailleurs pas
abandonner la robe pour se consacrer
entièrement à sa campagne, l'avenir
nous dira s'il se montre aussi
brillant en politique qu'au parquet...
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