Le Marché de la mode : Vintagemania
Photos Johanna Larue
De notre correspondante Laure Delvigo
Pommes d'Amour, Barbes à papa, Austin
Martin et pièces vintage, signèrent
avec succès la seconde édition du
marché de la mode, parrainé par le
célèbre antiquaire de mode Didier
Ludot.
Malgré un vent Sibérien, quelques vols
et quelques lampes cassées plus loin,
l'ambiance fut au beau fixe au marché
de Gros et tout le monde fit ses
affaires... Avec plus de 4000
personnes cette année, dont Felix
Sarrington, Directeur Artistique
du Printemps Paris, Max
Chaoul, chineur fidèle et autres
initiés, focus sur l'évènement qu'il
ne fallait pas manquer.
Il y a quelques années, lorsqu'on
prononçait le mot "fripes", on
entendait souvent les gens Bon Chic
Bon Genre s'écrier : " Ah mon Dieu
! Quelle horreur ! ". Quelques
années et crises économiques post
eighties, il est de bon ton de porter
du "vintage". Ca sonne plus joli que
"fripes": le terme maudit, pour ceux
qui n'appartiennent pas à la tribu
baba cool ! Il n'est en effet pas rare
de croiser des bobos porter un sac
Dior un peu
tout mité avec condescendance,
affichant fièrement le mot magique : "
C'est vintage ". Ca fait
intellectuel ( pseudo-) et surtout
c'est un zéro de moins dans la
balance, pour des pièces pas si rares
que ça... Mais ça on le dit moins.
Cependant l'effet Vintage, le griffé,
(rappelons que les pièces vintage -
d'époque- ne sont pas forcément
griffées) fait des ravages, un
véritable phénomène de masse. Ce n'est
d'ailleurs pas par hasard que de
nombreux Parisiens sont venus dès la
première heure rafler collectors
Sixties et autres pièces uniques.
Pourquoi : " Nous pouvons les
revendre avec une marge conséquente à
Paris et dans les grandes capitales.
Vous savez les Japonais en
raffolent...! ", nous confie un
sympathique acheteur sur le stand de Todo
Y Nada.
La charmante Magali Ortéga,
styliste et responsable de la boutique
Todo Y Nada ne s'y est pas
trompée puisqu'elle a doublé son
chiffre en une journée ! Même si elle
fait sa Caliméro : " A peine,
j'avais déballé la marchandise, qu'on
m'avait déjà volé un sac ! De plus,
c'était "Beyrouth", pour pas mal
d'entre nous, étant donné qu'on était
à l'extérieur, sans préau ! "
s'amuse à raconter cette brune
piquante. Mais si la tempête a porté
bonheur à Magali, pour d'autres, cela
a tourné au cauchemar. Des rafales de
vent ont en effet brisé chez PVC
(Le Palais des Vertueuses Covergirls)
trois sublimes lampes Seventies...
Si certains luttaient contre le vent,
d'autres se sont retrouvés sous le
préau autour de Didier Ludot,
antiquaire de mode, auteur de "La
Petite robe noire", qui présentait ses
somptueux collectors griffés,
recherchés à travers le monde. A ceux
qui se déplacent à Paris, ses deux
boutiques situées au Palais Royal
valent le détour, sans oublier le
Corner's très pointu, que Didier vient
d'inaugurer au Printemps Paris,
avec pour voisins Chanel et
Gucci...
Le Directeur Artistique du Printemps
Paris, Felix Sarrington a d'ailleurs
participé à cette manifestation, en
signant un parcours idéal,
sélectionnant objets et vêtements sur
ses stands favoris. Pendant que les
initiés semblaient médusés par le
savoir de Didier Ludot,
d'autres amateurs vintage chinaient,
comme Max Chaoul, ayant du faire
quatre aller/ retour dans la journée,
les bras chargés de robes et sacs
rétro...! Les esthètes n'ont pu
qu'apprécier le défilé Esmod,
sous le son de DJ Philgood,
sans oublier la sublime exposition
rétrospective 50-90 du mobilier
Kartell, prêté par le musée
Kartell de Milan.
Et si le thème "Lyon, ville de mode"
reste à discuter, le marché de la mode
demeure pour la ville un évènement
positif. On attend qu'une chose : la
troisième édition !
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