Journée Gay... pride d'être homo !
De
notre correspondante Anne-Charlotte
Soyez
in', soyez solidaires, soyez là !
pour la 6ème Lesbian and Gaypride
lyonnaise, la fierté d'être de la fête
semble primer sur celle d'être gay. Homos et
hétéros ont traversé la ville dans une
ambiance aussi chaleureuse qu' humide,
l'occasion de montrer une fois de plus que
rien ne peut les arrêter.
Lorsque
vous disposez d'un jour par an pour vous
exprimer, ce ne sont pas quelques trombes
d'eau qui vont noyer votre enthousiasme.
Gardez le sourire et lancez la mousse :
l'ambiance était à l'excentricité, avec déviance
sur la vulgarité pour certaines post
adolescentes en manque de sorties nocturnes. Mélange
de style, mélange de genres et de gens, les
Lyonnais se sont mobilisés donnant l'image
d'une ville qui évolue, d'une communauté
qui bouge ! Départ 14h sur la place Jean
Macé : du son, du monde, de quoi motiver
le plus morbide des ermites.
Une
ville en effervescence qui a interpellé la
moitié de ses habitants : passants
sceptiques, spectateurs aussi passifs qu'intéressés,
amis solidaires, commerçants abasourdis,
terrasses remplies (sous la pluie !)
automobilistes victimes des dispositions que la
moitié de la police devait gérer.
Direction
le cours Gambetta : la foule s'alourdit
au fil des quartiers traversés et réveillés
par la musique que l'on connaît ! Sans
ironie aucune, le répertoire était bien choisi
et soufflait l'envie de prolonger la fête
jusqu'au bout de la nuit.
Pour l'occasion,
les boîtes les plus branchées du milieu gay
rythmaient les festivités. Le Dark's club,
ambiance vigne vierge, a reconstitué l'atmosphère
de ses nuits les plus folles sur un char bondé
de monde, danseurs enjoués, un verre à la
main. L'UC était également de la
partie, ainsi que le Space (remarquable
de vulgarité !) et le village club.
Radio Espace ne pouvait également
pas rater l'événement, style musical oblige !
Sans oublier les associations telles que contact
Lyon, Aris, Aides, ou encore Actup,
dont le char vibrait sous les percussions
afro-cubaines des tam-tams, contre-balançant
les croisements musicaux de la techno
environnante.
Prétextes
ou réel engagement, quelques 5 000 personnes se
sont déplacées pour se faire entendre.
Mouvement politiques, boîtes de nuit,
associations, radios , l'événement mélange
l'excentricité
au phénomène de société, de quoi dérouter
la horde de spectateurs ahuris.
Mais si l'étonnement
est de mise, la provocation n'aura pas marqué
le défilé aussi hétéroclite soit-il. Est
parce que l'attirail superficiel des drag
Queens ne résiste pas à une pluie dévastatrice (maquillage
waterproof ?). Seuls les danseurs en string
se déhanchant de manière excitatrice
sur les podium enflammés auraient pu choquer le
plus innocent des observateurs.
De
quoi calmer les conservateurs dont l'idée stéréotype
empreinte à leur esprit, alimente les critiques
d'une communauté qui aime à provoquer. Mais
critiquer quoi ? la Gaypride semble plus être
l'occasion de profiter que de réfléchir.
Après
avoir embrasé le pont de la Guillotière, rue Édouard
Herriot et la place des Terreaux, le
cortège s'est dirigé vers le quai
Saint-Antoine. Dernier rassemblement avant de se
disperser dans les endroits aménagés pour la
soirée qui s'annonce beaucoup plus chaude,
comme la
rue Royale, située au cur du quartier du
Marais lyonnais, et devenue piétonne pour
l'occasion.
Place à la Gaypride ! la
semaine de la fierté ne fait que commencer :
rendez vous au parc de la Tête d'Or pour un
pique-nique géant dimanche 17 juin, et moult
manifestations prévues jusqu'au 21 juin placées
sous le signe du célèbre drapeau
arc-en-ciel... pluvieux !
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