Le
défilé de la Lesbian and Gay Pride
stoppé par les CRS
De
notre
correspondante
Joëlle
La
marche de la fière semaine a bien failli tourner
court puisqu'elle s'est trouvée nez à nez avec
une barricade de CRS à l'entrée de la rue Édouard
Herriot. Sans l'intervention des élus, les chars
faisaient marche arrière.
Dernière
minute, samedi 17 juin à 14h. Une seule question est sur toutes les lèvres:
mais où passera donc le défilé de la Lesbian and Gay Pride,
rue Édouard Herriot ou rue de la République ? Voilà plusieurs
semaines que les organisateurs de la LGP se démènent avec les
autorités locales pour que le défilé puisse passer rue Édouard
Herriot, moins fréquentée que la rue de la République, et plus facile
d'accès pour les chars. Question de sécurité donc, mais aussi
histoire d'éviter des heurts plus que probables avec les jeunes qui
zonent rue de la République le samedi après-midi. Un tracé qui semble
par ailleurs logique dans la mesure où toutes les manifestations passent
rue Édouard Herriot. Mais c'est une barricade de CRS qui attendait les
manifestants à l'entrée de la rue en question.
Au
bout de quelques minutes, les questions fusent dans le public. Tout le
monde se demande qui a fait bloquer la rue. L'hôtel de ville, les
commerçants mécontents de voir leurs ventes du samedi après-midi
baisser à cause du défilé ? Les élus se rassemblent en tête du
cortège, se demandant que faire pour forcer le barrage. Apparemment leur
seule présence ne suffit pas à persuader les forces de l'ordre, qui
contrastent de virilité en face de la faune ambiante.
Coincés
entre les CRS et les Drags Queens, Martine Roure
(conseillère municipale du 3è arrondissement et députée européenne), Mireille
de Coster (élue du 7è), Michel
Chomarat (élu du 1er), Jean-Louis
Touraine, (maire du 8è), et son
adjoint, Yvon Deschamp, (également
conseiller régional), ainsi que Gilles Buna,
maire du 1er, qui commence à s'impatienter car il est de
mariage à 16H.
Mais
tout ce petit monde ne semble pas très efficace puisqu'au bout d'une
demi-heure rien ne semble se passer. Le soleil se fait de plus en plus
lourd et il devient de plus en plus urgent de trouver une solution.
Finalement Michel Chomarat prend son portable et appelle Alain
Bideau, de permanence à l'Hôtel
de Ville. L'affaire à l'air bien mal en point puisque c'est son épouse
qui répond, ne sachant pas elle-même où se trouve son mari.
Personne
ne comprend ce qui se passe, mais chacun garde le sourire devant les
journalistes qui les mitraillent en attendant un éventuel dénouement.
Heureusement, Mme Bideau arrive à contacter son époux, et les CRS dégagent
la route. Les applaudissements fusent dans le public, au grand
contentement des élus. Gérard Collomb,
appelé en renfort, arrive alors tout en sueur, pile poil pour profiter
des derniers flashs. Bref, tout le monde est content, et la fête
continue.
Les
gogos du Scream
sont décidément les plus beaux, se trémoussant lascivement dans leurs
costumes d'anges. Ricard arbore également de magnifiques créatures
tout de jaune vêtues. Un vrai concours de gogos dancers.
Les
associations n'arborent pas de créatures fantasmatiques mais leurs
drapeaux sont là pour rappeler que la Gay Pride est avant tout
l'occasion de faire passer un message. Pour la petite histoire, c'est
un contrôle de police qui est à l'origine de la Gay Pride. Un énième
contrôle dans un bar de travestis de New York, le 27 juin 1969. La goutte
d'eau qui a fait déborder le vase c'est que ce soir-là, les habitués
rendaient hommage à la mort de Judy Garland. L'arrivée de la
police a tourné à l'affrontement, plusieurs personnes ont étés tuées,
et le lendemain c'est toute la communauté qui descendait dans la rue.
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