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 19 juin 2000


Le défilé de la Lesbian and Gay Pride
stoppé par les CRS

 

 

 

 

 

De notre
correspondante
Joëlle

 

 

 

 

 

 

 

 

La marche de la fière semaine a bien failli tourner court puisqu'elle s'est trouvée nez à nez avec une barricade de CRS à l'entrée de la rue Édouard Herriot. Sans l'intervention des élus, les chars faisaient marche arrière.

 

Dernière minute, samedi 17 juin à 14h. Une seule question est sur toutes les lèvres: mais où passera donc le défilé de la Lesbian and Gay Pride, rue Édouard Herriot ou rue de la République ? Voilà plusieurs semaines que les organisateurs de la LGP se démènent avec les autorités locales pour que le défilé puisse passer rue Édouard Herriot, moins fréquentée que la rue de la République, et plus facile d'accès pour les chars. Question de sécurité donc, mais aussi histoire d'éviter des heurts plus que probables avec les jeunes qui zonent rue de la République le samedi après-midi. Un tracé qui semble par ailleurs logique dans la mesure où toutes les manifestations passent rue Édouard Herriot. Mais c'est une barricade de CRS qui attendait les manifestants à l'entrée de la rue en question.

 

Au bout de quelques minutes, les questions fusent dans le public. Tout le monde se demande qui a fait bloquer la rue. L'hôtel de ville, les commerçants mécontents de voir leurs ventes du samedi après-midi baisser à cause du défilé ? Les élus se rassemblent en tête du cortège, se demandant que faire pour forcer le barrage. Apparemment leur seule présence ne suffit pas à persuader les forces de l'ordre, qui contrastent de virilité en face de la faune ambiante.

Coincés entre les CRS et les Drags Queens, Martine Roure (conseillère municipale du 3è arrondissement et députée européenne), Mireille de Coster (élue du 7è), Michel Chomarat (élu du 1er), Jean-Louis Touraine, (maire du 8è), et son adjoint, Yvon Deschamp, (également conseiller régional), ainsi que Gilles Buna, maire du 1er, qui commence à s'impatienter car il est de mariage à 16H.

 

Mais tout ce petit monde ne semble pas très efficace puisqu'au bout d'une demi-heure rien ne semble se passer. Le soleil se fait de plus en plus lourd et il devient de plus en plus urgent de trouver une solution. Finalement Michel Chomarat prend son portable et appelle Alain Bideau, de permanence à l'Hôtel de Ville. L'affaire à l'air bien mal en point puisque c'est son épouse qui répond, ne sachant pas elle-même où se trouve son mari. 

 

Personne ne comprend ce qui se passe, mais chacun garde le sourire devant les journalistes qui les mitraillent en attendant un éventuel dénouement. Heureusement, Mme Bideau arrive à contacter son époux, et les CRS dégagent la route. Les applaudissements fusent dans le public, au grand contentement des élus. Gérard Collomb, appelé en renfort, arrive alors tout en sueur, pile poil pour profiter des derniers flashs. Bref, tout le monde est content, et la fête continue.

 

Les gogos du Scream sont décidément les plus beaux, se trémoussant lascivement dans leurs costumes d'anges. Ricard arbore également de magnifiques créatures tout de jaune vêtues. Un vrai concours de gogos dancers.

Les associations n'arborent pas de créatures fantasmatiques mais leurs drapeaux sont là pour rappeler que la Gay Pride est avant tout l'occasion de faire passer un message. Pour la petite histoire, c'est un contrôle de police qui est à l'origine de la Gay Pride. Un énième contrôle dans un bar de travestis de New York, le 27 juin 1969. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase c'est que ce soir-là, les habitués rendaient hommage à la mort de Judy Garland. L'arrivée de la police a tourné à l'affrontement, plusieurs personnes ont étés tuées, et le lendemain c'est toute la communauté qui descendait dans la rue.
 


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A suivre, Défilé Frédéric Alzra au Seven'th le jeudi  8 juin ...  

 

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