La danse du ventre
De notre correspondant Robert de
Lapaire
Attention les dindes, c'est bientôt
l'ouverture de la chasse. En tout cas
aux Halles de Lyon où on a joué aux
commères, déguisé en père-noël...
Les huîtres et les dindes commençaient
à se faire du souci. Où
allaient-t-elles passer le réveillon ?
Il y a des commerçants qui avaient
déjà demandé des devis chez DEMECO, les
plus vieux évoquaient l'exode,
d'autres, comme chez Rolle, la
migration des saumons.
Les halles étaient sensé prendre l'air
dans des régions hostiles, au delà du
Cours Lafayette. Et bien,
contrairement à tous les pronostics,
elles déménagent en restant sur place.
Cela tombe bien, car on se voyait mal
faire nos achats de noël dans une zone
industrielle de Corbas ou quelque part
dans un chantier paumé du confluent.
Et puis acheter du caviar en moon-boots ça casse.
C'est en tout cas
ce que disait dimanche dernier
Françoise Papillote en dévalisant
Bahadourian en compagnie de Bjorn
Cornederen (deux pseudos pour des
vraies stars). Ces deux-là ne trouvent
plus de paniers à leur taille, ils
envisagent le camion-benne. Au milieu
des premiers loden dominicaux, un peu
catho mais totalement
anti-flocons, on est tombé sur
Sébastien Favre de la Cave d'à
Côté, en train de réviser le vignoble
mâconnais au Patio, accompagné de sa
famille traumatisée. Idem pour Fred
du Café and Co et l'architecte
Johan Valla, bénévole au consulat
de Finlande. Le scoop, c'est que ce
dernier est le seul à piger quelque
chose au finlandais et à supporter le
climat. Et certainement aussi le
mâcon.
Car, il faut le savoir, pendant les
fêtes, il y a deux sortes de gens.
Ceux qui on un panier avec la dinde et
des poireaux qui dépassent... et les
autres. Comme par exemple,
Catherine Ricard (CGPME), qui
comme son nom l'indique se rencontre à
l'apéritif, avec Laurent Dupasquier
(Renault Camions) et Fiorele
Costandini. L'Italien est monté
sur ressorts. Il se fait un gros
cadeau sous le sapin : un projet de
resto géant au 147, rue Jean Jaures. "
Genre croisière transatlantique
! " se réjouit-il. On lui déconseille
quand même d'inviter Léonardo di
Caprio à l'inauguration. Pour
l'heure, Eric Giraud, le patron
de Chez Antonin, les incite à
consommer des huîtres en leurs faisant
croire qu'on peut trouver des perles
dedans.
Un peu plus loin, Colette
Sibilia la reine du cochon,
explique que le pied de porc est idéal
pour un menu de gala. Elle n'a pas de
peaux de saucissons devant les yeux,
mais bien des lunettes Christian Dior.
Chez les mères Richard, outre
le fromage, on affine une réputation
chèrement acquise. Tout le monde ne sait
pas qu'elles ont piqué leur prénom au mari
de Céline Dion et leur logo à
Rolls Royce. Et, sous prétexte que
Gwendall Peyzerat, Dhorasso
et Caveglia sont des bons
clients qui gardent la ligne, Renée
junior compte écrire un best seller :
"comment maigrir pendant les fêtes en
mangeant du Saint Marcellin à volonté
".
De son côté, l'ex président Claude
Polidori préfère s'occuper des
nouvelles revendications de
l'Automobile Club du Rhône (oui à
l'essence gratuite et plus d'options
sur les Mercedes) que de sa
boulangerie. Au contraire, Don
Corleone Célérier surveille son
territoire l'oreille aux aguets. Et
Paul Bocuse alors ? " Il vient
vers 7 h du mat, au moment où se
couchent les lecteurs de Lyon people
" nous fait-on savoir. Allez préparez
vos fêtes aux halles, ça vous évitera
de relire tout Astérix.
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