INAUGURATION DES CELESTINS
La
comédie mondaine de Claudia
Par Alexandre Mathieu
Après de longs travaux, intelligentsia
et opposition ont le temps d'une
soirée déposé les armes pour assister
à la renaissance des Célestins.
Claudia Stavisky n'a pas hésité à
trancher : « Il y a ceux qui pleurent
l'abolition des privilèges et ceux qui
regrettent que ne soit jamais venu le
Grand Soir, moi je pense qu'il y a un
juste milieu ! » Une controverse qui a
semblé bien ridicule face à la beauté
de la soirée...
A l'entrée, Denis Broliquier doit montrer patte blanche...
Pour la première fois depuis des mois, on se bouscule à
l'entrée du théâtre des Célestins. A
l'accueil, un jeune bobo portant un
t-shirt bariolé bleu, vert et blanc
sous une veste noire un peu râpée -
mais pas trop- regarde passer les
invités sous ses lunettes carrées
façon pubard des années 90. «
Dépêchez vous, on est en retard !
», lâche-t-il sèchement à la stagiaire
visiblement débordée. Il faut dire
qu'il y a du monde au portillon :
l'élite culturelle lyonnaise ; et
politique, bien sûr. Il s'agit donc
d'apparaître efficace, sous peine
d'avoir à faire son autocritique !
Encore faut-il pouvoir entrer... Le
maire milloniste du 2nd,
Denis Broliquier a eu toutes les
peines du monde à franchir les
barrages. Une fois passé sous les
fourches caudines des gardiens du
temple, il pensait enfin prendre du
bon temps. Peine perdue, Gégé puis
Claudia se chargeaient de le rhabiller
pour l'hiver...
Michel Chomarat et Patrice Beghain ont
beau en faire des
tonnes pour intéresser Gégé, le maire de Lyon est ailleurs...
A l'intérieur, l'atrium ressemble à un grand salon de
discussion. Près du comptoir central,
Carole Dufour et Max Chaoul
se lancent dans un concours de celui
qui serrera le plus de mains, précédés
par Laurence Renaudin et
Joël Madile bras dessus, bras
dessous. Dans un registre plus
nonchalant, Jean-Pierre Zobel,
Jaques Paté, Jérôme Devèze
(nostalgique), Philippe
Vorburger et Yohan Bégot
arborent un air impliqué tout en
conversant gaiment. Notre bobo de
l'entrée se presse vers eux pour
vérifier s'ils n'ont besoin de rien,
si l'on s'occupe bien d'eux, si le
décor leur plait et bien d'autres
banalités qui lui font manquer
l'arrivée du maire de Lyon.
Heureusement, il reste encore
Patrice Béghain,
arrivé au bras de Christian D.
Bref, il ne manquait que Jean-Paul
Lucet qu'on avait oublié
d'inviter.
Marie-Chantal Desbzeille, Jacqueline
Lambron
et Josette Le Sens
Trêve de bavardages, direction la grande salle pour le
début des festivités. Après plus d'une
demi-heure de discours assommants où
Gérard Collomb et Jean-Jack
Queyranne ont rivalisé de
banalités (ce qui a permis à Max de
piquer un petit somme) et une brève
mais efficace allocution de Patrick
Penot (co-directeur des
Célestins), place au spectacle. Des
churs d'enfants, un piano, des écrans
géants ou se succèdent les témoignages
de Jean-Pierre Marielle,
Jean Piat ou encore Philippe
Noiret ou Pierre Arditi, le
tout avec une mise en scène élégante
mettant en avant les nouvelles
possibilités techniques du Théâtre.
Pour conclure cette belle
présentation, il ne manquait que le
discours de Claudia Stavisky. « Difficile
de diriger une institution culturelle
dans une ville comme Lyon lorsque l'on
est une femme, artiste de surcroît et
avec un accent incorrigible ! »
C'est pourtant avec pugnacité que
l'ancienne élève
d'Antoine Vitez tente de donner
vie à son utopie d'un théâtre des
Célestins ouvert « à tous les
Lyonnais ».
Pour clore cette soirée haute en
couleur, le maire de Lyon - meilleur
danseur qu'orateur ce soir-là - a
ouvert le bal populaire donné place
des Célestins avec la belle Claudia,
sur le balcon du théâtre ! Un doux
parfum de dolce Vita flottait du côté
des Célestins.
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