Dominique Perben :
« Tout ça n'a aucun sens ! »
Par Marc Polisson
Le ministre candidat
n'a pas chômé en ce samedi 11 novembre. Après les cérémonies commémorant
l'armistice de 1918, Dominique Perben a enchaîné avec une
uvre de charité et une visite culturelle. Histoire de rappeler qu'il est
plus que jamais sur tous les fronts...
Rue Saint Simon, à Vaise. Sur le seuil d'un ancien garage
reconverti en entrepôt d'antiquités, trois hommes d'âge murs battent la
semelle. En cadence. Nous sommes devant le quartier général des AJD (amis
de jeudis dimanche). Deux fois par an, cette association caritative qui a
pour objet de venir en aide aux jeunes en difficulté organise une brocante
très courue. Dans la droite ligne des ventes de charité chères à nos
grand-mères, on y croise le tout Lyon traditionnel et de nombreux
représentants des vieilles familles lyonnaises. Il est 12h45 quand
Dominique Perben fait son apparition, seulement accompagné de son officier
de sécurité.
Au détour des nombreux stands, « le Marquis » s'attarde
avec les bénévoles de l'association, pour certaines comtesses et
vicomtesses, revêtues - en toute simplicité - d'un tablier et de leurs
chevalières. Le ministre déjeune ensuite au milieu des visiteurs en
compagnie de René Waldmann, président des AJD, de Bernard Guyot et de
Philippe Maxence, respectivement DG et DGA de l'association. Alors qu'il
regagne sa voiture, je ne peux m'empêcher de l'interroger sur les rumeurs
d'abandon entourant sa candidature à la mairie de Lyon. « Je suis tout
le temps sur le terrain ! Tout ça n'a aucun sens ! » me toise le
ministre (agacé). « Qui fait courir ce bruit ? Collomb ? » Je n'ose
lui répondre que cette hypothèse - largement véhiculée dans le milieu
journalistique de droite comme de gauche - est également partagée par
certains de ses propres « amis » politiques. Il ne le sait que trop.
Une heure plus tard, nous retrouvons le ministre (calmé) au salon du
livre, place Bellecour. La manifestation bat son plein et le passage de
Dominique ne passe pas inaperçu. Dans les allées, alors que François
Nicolas d'Alincourt (RCF) fait le camelot (malheureusement pas du
roi), le candidat distribue des poignées de mains. Cornaqué par Jacques
Bruyas, il échange quelques mots avec Marc Lambron et André
Mure, avant de goûter aux plaisanteries d'Alain Vollerin.
L'éditeur de Mémoires des Arts qui, entre les mains expertes de
Monique Nimangue (Association Natsume), vient de tester le massage
assis « Amma » propose au ministre de tenter l'expérience. « Ça vous
ferait une belle photo, c'est ça ? » m'interpelle, goguenard,
Dominique Perben avant de se désister et de repartir tranquillement
(retrouver Corinne ?). Pourquoi le candidat UMP laisse-t-il
systématiquement le rôle de « bon client » à son concurrent socialiste,
dont les bons mots font la joie de ses auditoires (même les plus
respectables). Monsieur le Ministre, si vous voulez l'emporter, il va
falloir très sérieusement songer à vous décoincer !
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