In mémorial
Du gratiné, en veux-tu, en voilà.
L'inauguration du mémorial du génocide
arménien a réuni l'ensemble de la
classe politique lyonnaise place
Antonin Poncet. Une cérémonie
empreinte d'émotion mais pas sans
arrière-pensées...
A une encablure des prochaines
municipales, personne n'aurait songé à
prolonger son week-end. Certes Lyon
n'est pas Décines - où il se dit que
le maire ne saurait être élu sans
l'appui de la communauté arménienne -
mais le sujet est sensible.
Doublement. En raison de la
manifestation négationniste du mois
dernier et de la profanation qui
s'ensuivit, d'une part. En raison de
la contestation soulevée par des
associations de riverains soutenues
par Marie-Chantal Desbazeille
d'autre part. Tous les recours ayant
été épuisés, la cérémonie
d'inauguration pouvait - enfin - avoir
lieu.
Place Antonin Poncet, lundi en fin
d'après-midi. Le ciel gris est
menaçant mais de marbre il resta. A
côté des 36 stèles, un orchestre
particulièrement fourni et une
centaine de places assises sensées
accueillir les délicats postérieurs de toutes
les personnalités. Tellement
nombreuses qu'elles sont contraintes
de jouer aux chaises musicales. Très
gentleman, Hubert Julien-Laferrière
laisse sa place à une jolie
représentante du sexe faible, tandis
que le député Michel Terrot -
dont on murmure qu'il laisserait sa
circonscription à Laurent
Solly, chef de cab de Sarko
à l'UMP et place Beauvau -
s'en prend au service du protocole
visiblement dépassé par les
évènements. Impossible de citer toutes
les grosses légumes politiques,
universitaires et religieuses
présentes.
La foule est dense et motivée.
Applaudissant à tout rompre Gérard
Collomb qui, d'une gestuelle et
d'une voix toute jaurésienne, vilipenda
« les négationnistes turcs »
ainsi que « les hypocrites qui se
cachent derrière des arguments
esthétiques ou juridiques. » Les
oreilles de Marie-Chantal et de
Denis Broliquier ont du siffler
péniblement. Un discours que ne
souhaitait visiblement pas entendre
Jean-Michel Dubernard qui
s'éclipsa le plus discrètement
possible en profitant d'un intermède
musical. Le tout sous le regard
imperturbable de Dominique Perben,
gominé et poudré à souhait.
Représentant le Président de la
République, le ministre des Transports
aura droit lui aussi à son ovation
lors du dépôt de gerbes. En toute
chose, parité doit être respectée.
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