L'allure
Solis
De notre correspondante Laure Delvigo
S'imposant certainement comme le repère le
plus pointu des élégantes Lyonnaises, Solis a su
se démarquer par sa singularité, diffusant en
exclusivité les premières lignes de Yohji
Yamamoto, Issey Miyake, Dries Van
Notten ou Comme des garçons et bientôt
Alaïa, le couturier réputé pour ses tailles
étranglées, ses jupes zippées et ses robes
moulantes " seconde peau ", dont on pourra
admirer les coupes parfaites chez Solis dès la
rentrée. Entretien avec Suzy Wilner, une
esthète comme on en rencontre trop rarement,
défendant les noms qu'elle aime.
Après huit mois de fermeture, subis avec douleur
par les amateurs de mode " pas comme les autres
", Solis crée l'Evènement en réouvrant un
sublime espace de plus de 200 m2, quai Jules
Courmont, " afin de pouvoir respirer ! "
nous confie la charmante Nathalie de
Solis. A l'image des créations qu'elle
diffuse, la boutique reflète un luxe
contemporain par un design épuré avec quelques
touches seventies par des rééditions de
Verner Panton.
Un lieu unique, tout comme les modèles
présentés, dont la modernité séduit encore
beaucoup de monde, avec des créateurs comme
Issey Miyake chez qui Suzy affectionne
particulièrement les Please Peats, dont elle a
l'exclusivité intégrale en France après la
capitale.
Passionnée par l'Art et l'esthétisme sous
toutes ses formes, Suzy Wilner est venue à la
mode presque par hasard. Dans les sixties, le
Prêt à porter dit " créateur " n'existait pas,
" c'était l'époque des grandes maisons avec
Pierre Balmain et Chanel, mais rien ne
d'adressait aux jeunes " nous confie-t-elle.
Heureusement, des gens comme comme Daniel
Hechter ou Jean Bousquet de
Cacharel, qui créant les premières chemises
sans pinces, dont le succès immédiat
révolutionna une mode " poussiéreuse " par un
prêt à porter jeune et accessible.
Rejetant une sorte d'uniformité, Suzy Wilner
s'intéresse à des créateurs proposant une autre
vision de la mode, comme Yohji Yamamoto,
dont l'élégance fonctionnelle et la discrétion
ont conquis beaucoup de femmes, par des pièces
dérivées de la garde robe masculine taillées
dans des formes sobres et des couleurs sombres.
Un style qui se réaffirmera aussi quelques
années plus tard dans Y'S for men. Aujourd'hui
Y'S et Y'S for men (1ère ligne Yohji Yamamoto)
sont positionnés comme " un quotidien au delà de
la mode et des tendances ".
Au delà des tendances, loin des grandes
enseignes et du marketing flamboyant propre à la
nouvelle ère, c'est une similarité qu'on
retrouve chez d'autres créateurs sélectionnés
par Solis tels qu'Issey Miyake, d'abord
préoccupé parce que la peau ressent au contact
du tissu ou Comme des Garçons, dont les
créations attirent et déclenchent le regard par
leur force ou leur différence. Une différence
qu'affectionne particulièrement Solis, en
proposant des modèles " pas conventionnels, qui
font bouger les choses ".
Si les mots " tendance " et " logo " font
horreur à Suzy Wilner, n'en déplaisent à
certains , Solis n'en demeure pas moins une
boutique haut de gamme, diffusant uniquement
les premières lignes des créateurs comme Dries
Van Notten. " On ne mélange pas avec des sous
produits " assure Suzy Wilner. Un
perfectionnisme et une sélection élitiste qui ne
l'empêche pas de découvrir de nouveaux talents
comme Olivier Durbano, créateur Lyonnais
de bijoux, dont le style laissent rêveuses la
plupart d'entre nous.
En attendant la rentrée, avec les sublimes
modèles d'Azzedine Alaïa, dont on attend le
retour avec impatience même si " un styliste
n'est pas une machine à créer " (Azzedine Alaïa,
l'Express 07/02/02), les plus estivales pourront
toujours dénicher chez Solis un bikini
Jean-Paul Gaultier underwear et embaumer leur
patio de parfums et bougies diptyques . Ne
cherchez pas, c'est exclusivement chez Solis
!
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