Franck
Ponsonnet soulage les Lyonnais
A
43 ans, ce Stéphanois est le directeur régional
de JC Decaux. Vous ne connaissez pas ?
Mais
si, les sanisettes électroniques, les sucettes
publicitaires... Des produits qu'on croirait
sortis tout droit d'un catalogue classé X.
Decau...dage !
Rien
ne prédisposait le jeune Franck à s'occuper
de sanitaires et autres vespasiennes. Certes,
pendant sa vie scolaire, a-t-il a certainement
vidangé ses bourses roses à plusieurs
reprises, sur le chemin du lycée, au Puy en
Velay. Comme tout un chacun, ma foi ! Et
s'il optait pour les toilettes municipales,
c'est uniquement parce qu'il est bien élevé,
ses camarades se soulageant directement derrière
les vieux abribus (à la plus grande joie des
mateurs en imper).
Chemin
faisant, il intègre l' école de commerce ISGC
de Saint-Étienne à l'issue de laquelle il
s'exile chez les British pour travail-ler dans
la boisson. En 1983, il dé-couvre l'affichage
en intégrant l'agence nantaise de
l'afficheur Avenir.
L'air marin lui réussit
parfaitement puisqu'il restera 10 ans sur le
port. Après quoi, il est grand temps de rentrer
au pays. Quelques années après avoir rejoint
sa région d'origine, Franck accède à la
direction régionale du groupe. Nous sommes en
1998. Entre-temps Avenir est passé sous
le contrôle du roi du mobilier urbain JCDecaux
(ci-dessus deux produits "phare" du
groupe : l'abri-bus et les toilettes).
Il
s'agit là d'une belle opportunité pour
« Ponso ». La direction régionale
regroupe 300 personnes avec un parc de 240 véhicules.
C'est vrai qu'on en voit partout des
véhi-cules aux couleurs rouges et grises. Et pour cause, il y a
du taff !
Car
il y a affluence aux guichets... Et donc
beaucoup de mobilier à entretenir... Les
Lyonnais se sont peu à peu familiarisés aux
sanisettes électroniques même si, nombreuses
sont celles à ne pas oser y entrer. De peur de
se retrouver coincées ! Des histoires sordides
sont encore souvent véhiculées à ce sujet.
Ce
serait trop réducteur de cantonner l'activité
de Franck aux seules vespasien-nes. Decaux
est également le n°1 de l'affichage. Le parc national d'Avenir
comprend 55 000 faces 4X3 et 1300 réseaux et
sans compter les sucettes. Et la région occupe
une place stratégique. Toutes les affiches sont
préparées à Saint Priest dans un immense
hangar automatisé. C'est là qu'on a pu récupérer
les affiches Aubade qui décorent nos
bureaux. C'est bon pour la quiche.
A
tout seigneur, tout honneur : Franck ne met
pas les mains dans la colle et ne touche pas
à la petite monnaie. Il s'occupe des
relations avec les collectivités. Le deal
qu'il propose à nos édiles est simple :
« Nous fournissons et entretenons le
mobilier urbain en échange des recettes des
espaces publicitaires ». A Lyon, où
les premiers abri-bus ont fait leur apparition
il y a 34 ans, les hommes de Decaux sont bien
implantés (le contrat avec le Grand Lyon arrive
à échéance en 2006). Mais rien n'est gagné
d'avance.
Auparavant
seul sur son marché, JC Decaux doit
maintenant affronter une concurrence agres-sive.
Les marchés sont soumis à une procédure
stricte (appel d'offres...) et certains n'hésitent
pas à faire de la surenchère pour empor-ter tel
ou tel marché. Dans la balance, des prestations
complémen-taires et gratuites (installation de
sani-settes, vélos en libre service). C'est
ainsi que Decaux a perdu le marché de Nîmes.
On
a beaucoup jasé à une certaine époque sur
l'opacité de ces marchés publics fort
lucratifs. « Chez Decaux, c'est
vraiment aseptisé ! » assure
Franck Ponsonnet. Comme dans ses sanisettes ?
Et les fameuses valises de billets ?
« Pour ma part, je n'en ai jamais vu
passer ! » Si la recette "officieuse" s'est amoindrie au fil du temps,
pas de quoi pleurer pour autant. Car dans sa
cabine, je jeune Franck a le sourire : sa
compagnie vient de remporter trois appels
d'offre : Grenoble, Saint Etienne et
Albertville (les sanitaires... une véritable
vocation !)
La
recette régionale, d'un montant tenu secret
lui permet de rapporter à son boss Jean-Claude
de substantiels bénéfices. En
MF. Pas
du genre opération pièces jaunes. |