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28 janvier 2002

 

Franck Ponsonnet soulage les Lyonnais

 

 

A 43 ans, ce Stéphanois est le directeur régional de JC Decaux. Vous ne connaissez pas ? Mais si, les sanisettes électroniques, les sucettes publicitaires... Des produits qu'on croirait sortis tout droit d'un catalogue classé X. Decau...dage !

 

Rien ne prédisposait le jeune Franck à s'occuper de sanitaires et autres vespasiennes. Certes, pendant sa vie scolaire, a-t-il a certainement vidangé ses bourses roses à plusieurs reprises, sur le chemin du lycée, au Puy en Velay. Comme tout un chacun, ma foi ! Et s'il optait pour les toilettes municipales, c'est uniquement parce qu'il est bien élevé, ses camarades se soulageant directement derrière les vieux abribus (à la plus grande joie des mateurs en imper).

 

Chemin faisant, il intègre l' école de commerce ISGC de Saint-Étienne à l'issue de laquelle il s'exile chez les British pour travail-ler dans la boisson. En 1983, il dé-couvre l'affichage en intégrant l'agence nantaise de l'afficheur Avenir

 

L'air marin lui réussit parfaitement puisqu'il restera 10 ans sur le port. Après quoi, il est grand temps de rentrer au pays. Quelques années après avoir rejoint sa région d'origine, Franck accède à la direction régionale du groupe. Nous sommes en 1998. Entre-temps Avenir est passé sous le contrôle du roi du mobilier urbain JCDecaux (ci-dessus deux produits "phare" du groupe : l'abri-bus et les toilettes).

 

Il s'agit là d'une belle opportunité pour « Ponso ». La direction régionale regroupe 300 personnes avec un parc de 240 véhicules. C'est vrai qu'on en voit partout des véhi-cules aux couleurs rouges et grises. Et pour cause, il y a du taff ! 

 

Car il y a affluence aux guichets... Et donc beaucoup de mobilier à entretenir... Les Lyonnais se sont peu à peu familiarisés aux sanisettes électroniques même si, nombreuses sont celles à ne pas oser y entrer. De peur de se retrouver coincées ! Des histoires sordides sont encore souvent véhiculées à ce sujet.

 

Ce serait trop réducteur de cantonner l'activité de Franck aux seules vespasien-nes. Decaux est également le n°1 de l'affichage. Le parc national d'Avenir comprend 55 000 faces 4X3 et 1300 réseaux et sans compter les sucettes. Et la région occupe une place stratégique. Toutes les affiches sont préparées à Saint Priest dans un immense hangar automatisé. C'est là qu'on a pu récupérer les affiches Aubade qui décorent nos bureaux. C'est bon pour la quiche.

 

A tout seigneur, tout honneur : Franck ne met pas les mains dans la colle et ne touche pas à la petite monnaie. Il s'occupe des relations avec les collectivités. Le deal qu'il propose à nos édiles est simple : « Nous fournissons et entretenons le mobilier urbain en échange des recettes des espaces publicitaires ». A Lyon, où les premiers abri-bus ont fait leur apparition il y a 34 ans, les hommes de Decaux sont bien implantés (le contrat avec le Grand Lyon arrive à échéance en 2006). Mais rien n'est gagné d'avance.

 

Auparavant seul sur son marché, JC Decaux doit maintenant affronter une concurrence agres-sive. Les marchés sont soumis à une procédure stricte (appel d'offres...) et certains n'hésitent pas à faire de la surenchère pour empor-ter tel ou tel marché. Dans la balance, des prestations complémen-taires et gratuites (installation de sani-settes, vélos en libre service). C'est ainsi que Decaux a perdu le marché de Nîmes.

 

On a beaucoup jasé à une certaine époque sur l'opacité de ces marchés publics fort lucratifs. « Chez Decaux, c'est vraiment aseptisé ! » assure Franck Ponsonnet. Comme dans ses sanisettes ? Et les fameuses valises de billets ? « Pour ma part, je n'en ai jamais vu passer ! » Si la recette "officieuse" s'est amoindrie au fil du temps, pas de quoi pleurer pour autant. Car dans sa cabine, je jeune Franck a le sourire : sa compagnie vient de remporter trois appels d'offre : Grenoble, Saint Etienne et Albertville (les sanitaires... une véritable vocation !)

 

La recette régionale, d'un montant tenu secret lui permet de rapporter à son boss Jean-Claude de substantiels bénéfices. En MF. Pas du genre opération pièces jaunes.

 


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