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9 septembre 2002


Daniel Perret : le business des dessous chic

 

 

 

 

 

 

 












De notre correspondante Laure Delvigo

 

Certains choisissent le bâtiment, d'autres le Prêt à Porter, Daniel Perret a préféré se tourner vers la lingerie, qui est entre nous pas le pire métier au monde ! : « Je suis bien entouré et Millesia est certainement le plus grand salon d'essayage de la région ! » s'amuse l'enjoué Daniel Perret.

 

Si le cardinal Mazarin fut l'auteur de deux édits contre les passementeries et autres éléments décolletés, Daniel Perret préfère « voir toutes les femmes en transparence... ! » et l'on ne peut pas vraiment donner tort à cet épicurien, lorsque l'on s'arrête sur les somptueux modèles de Millesia et Nina Ricci lingerie, laissant rêveur plus d'un homme, tout autant que les chiffres d'ailleurs... Avec 12 et 13 millions de CA respectifs, on est très loin des débuts de Daniel Perret comme coiffeur visagiste, actuel PDG de BPC (Millesia, Nina Ricci lingerie et Osore). Portrait d'un businessman atypique ayant su rester simple, malgré une ascension fulgurante...

 

Celui qui adore les femmes pour leur charme n'est pourtant pas corsetier de formation. Autodidacte, Daniel avait alors « tout à prouver » et travaille depuis l'âge de 13 ans, d'abord coiffeur visagiste chez Jean Jacques, entre autre, puis comme vendeur chez Citroën en 1966 après son service militaire. « J'avais envie de voir autre chose » explique Daniel Perret, qui s'impatientait jadis de travailler rapidement. Par hasard ou presque, il rencontre l'oncle de sa femme, lui proposant d'intégrer la célèbre maison Scandale en 1968, dans les premiers temps comme représentant puis deux ans plus tard comme chef des ventes et directeur commercial. Un joli pari puisque Daniel reprend la Société en 1975, avec l'aide d'un associé Evan Pantos.

 

Scandale n'est alors pas à ses heures de gloire avec une image éponyme de gaine, en pleine régression dans les Seventies... Progressivement, Daniel Perret et son associé changent le concept de Scandale, en créant des produits haut de gamme sous une nouvelle marque baptisée « Ligne de Rien » ; « Car, rien ne vous habille mieux que Rien... » dit le coquin Daniel Perret ; une phrase qui prête à sourire mais qui signe un succès foudroyant : en 10 ans, le CA de « ligne de Rien » passe de 7 à 50 millions de francs, jusqu'à atteindre 70 millions de francs avec la licence Chantal Thomass acquise en 1992. La même année, les associés vendent leur parts au groupe Top Form, mais Daniel Quittera la société un an plus tard, « car je n'ai pas la même façon de travailler que les Chinois ! » se plaît il à dire. « Nous sommes avant tout des façonniers et aujourd'hui plus de 200 personnes travaillent pour BPC en Rhône Alpes, dont 42 personnes au siège et 45 à la création » explique-t-il.

 

Après l'épisode Top Form, Daniel “tourne en rond” à 48 ans. L'Inactivité prolongée lui convenant fort peu, Daniel fonde une nouvelle Société en 1994, sous les conseils de ses proches ,collaborateurs : Millesia. « Un jour, je buvais un millésime avec ma fille Véronique, s'occupant maintenant du commercial et de la communication puis tout à coup, on a pensé à Millesia, qui ne pouvait être que le meilleur millésime de l'année ! » raconte Daniel Perret.

 

Et comme cru, on ne pouvait rêver mieux, puisque Millesia réalisa un CA de 12.3 millions de francs la 1ère année, doublant ainsi son prévisionnel. Certes, un succès inattendu, mais qui ne s'est pas fait du jour au lendemain : « Je sillonne 2 à 3 pays par semaine (60 à 70% de nos ventes sont réalisées à l'export ), au début de cette aventure, je vendais du Perret plutôt que du Millesia ! Mais je me plais tellement dans ce que je fais ! » nous dit ce passionné de dessous.

 

Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, la mythique maison Nina Ricci lui propose d'acquérir une licence sous le nom de Nina Ricci Lingerie. Celui qui « aime se dépraver au café du Pond » ne s'arrête jamais, puisqu'il vient de racheter une nouvelle marque Osore, destinée au marché moyen de gamme.

 

Cependant, le luxe reste l'une de ses priorités, puisqu'après le premier soutien gorge en aluminium, Millesia innove encore avec une collection cuir et lycra, très tendance pour l'automne hiver 2003. Les pièces couture sont loin d'être oubliées, puisque les guêpières et autres bustiers d'amazone réalisées en collaboration avec Tombé du Ciel opèrent un véritable raz  de marée auprès des Moscovites, où Millesia défile deux fois par an , devant plus de 5000 personnes médusées (25% du CA de Millesia est réalisé en Russie).

 

Et même si les poupées Russes commandent maintenant des soutiens gorge sertis de diamants, Daniel Perret n'en demeure pas moins conquérant vis à vis de Lyon : après un Lyon Mode City applaudi, Daniel assure toujours la présidence du passage Thiaffait, où il souhaite insuffler une notoriété et créer une véritable émulation : « mettre de la dynamite, même si les gens semblent peut être moins ouverts qu'à Barcelone ou dans les pays de l'Est... ». Alors on ne peut que souhaiter le même succès au passage Thiaffait qu'au nu dévêtu...
 


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A suivre, Il n'y pas de Truche sans Fleuret...

 

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