Café-théâtre
: au
cur du " nOmbril " !
De
notre envoyée spéciale Marilyn Thomasson
L'histoire
du " nOmbril du mOnde " pourrait ressembler à une fable qui
commencerait ainsi
: " A l'origine était... Thierry Buenafuente
! " (ci-dessus). La suite ne serait qu'un écrit dithyrambique à l'adresse
de ce monstre sacré du café-théâtre lyonnais, co-fondateur en 1990 de ce
lieu unanimement reconnu. Le récit reflèterait la réalité du passé
respectable d'une vénérable institution ! Aujourd'hui le mentor fête
ses 15 ans de café-théâtre et se flatte moins du succès de ses
nombreuses pièces que de la naissance d'une troupe " home made
". Certes, l'écriture de Thierry et l'exigence de Buenafuente
demeurent les fondements de l association mais Pygmalion passe le flambeau avec les
clés de la salle.
Dans
l'ensemble, il est assez content d'eux ! Au diable la bienséance :
les garçons ont relevé le défi les premiers et méritent donc les
honneurs de l'ordre d'apparition. Christophe, le clown aux traits
souples donc tordants a précédé Damien, Manu et
Sébastien, les " comiques drôles
", comme ils se surnomment, issus des cours de comédie des" acteurs
studieux ".
Il
ne manquait plus qu'Evelyne, Emmanuelle et Cécile, " 3 filles pas comme
les autres ", pour que surgisse cet instinct grégaire de troupe.
Dans un souci d'originalité fracassante digne de défrayer la
chronique, ils l'ont baptisée " La troupe du nOmbril du mOnde
". Bien sûr, les flatteurs argueraient que, sans leur présence,
cette scène aurait, elle aussi, connu les affres de la mélancolie qui
touchent quelques salles lyonnaises. Les mauvaises langues se contenteront
de reconnaître du bout des lèvres que " leur " lieu se porte
bien : 200 000 F de chiffre d'affaires, une moyenne de 90 spectateurs
par représentation, deux voire trois créations par an et un authentique
esprit de famille, convivial et chaleureux.
Loin
de se complaire dans des corvées de seconds, ils ont investi le navire et
redressé la barre pour mettre le cap sur l'avenir. Peu importe les
souris qui l'ont quitté, ils ont trouvé là un rôle à leur déme-sure
: Co dans la dernière invention de l'équipe, " Thierry co-ordonne
". Co-communicant, co-caissier, co-peintres-électriciens-menuisiers
afin de rafraîchir, cet été, la forme et le fond. Côté forme, les
travaux n'ont pas révolutionné le café-théâtre mais personne ne le
souhaitait. Côté scène, en revanche, ils ont rénové car innové. Les
spectacles à sketchs ont cédé leur place à de véritables performances
d'acteurs... Pour le meilleur ou pour le rire ?
Ils
dénigrent leurs trios de l'année dernière et revendiquent une avancée
osée pour les affiches à venir. Dès lors, il devient difficile, même
sous couvert d'une belle citation type " il n'est point d'éloge
flatteur sans liberté de blâmer ", de leur avouer que, certes, ils
apportent la preuve d'une évolution fulgurante dans leur interprétation
mais que certains (dont nous ne sommes pas ?) regretteront les éclats de
rire qu'ils nous offraient... avant ! Ils auraient beau jeu de rétorquer
qu'il s'agit là d'un réflexe conservateur (et alors ?). Une loi
cependant reste immuable : le rideau ne tombe toujours pas à la fin du
spectacle !
Adeptes
de l'humour d'humeur, ils excellent dans l'improvisation à guichets
fermés. Le bar leur invente un univers peuplé de vieux poètes
attachants, la salle vide leur procure de nouvelles tirades, la rue leur
offre une scène grandeur nature et les fins de soirée au
Bistrot des Arènes leur
servent sur un plateau un public d'aficionados. Comble de bonheur : la
troupe va enfin réchauffer l'ambiance ! Si le chauffage défaillant
faisait, jusqu'au creux de l'hiver, régner une température glaciale
qui menaçait les fidèles, une nouvelle installation devrait pallier ce
dernier handicap. L'hiver s'annonce chaud place Chardonnet et il sera
encore plus doux de s'attarder autour de leur " nOmbril "...
A
suivre, Les
étudiants orphelins du renard.com...
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