Le Ninkasi ? Un vrai lapin...
De notre correspondant Mehdi
Petit chef d'uvre de la rue de l'Arbre Sec, le Ninkasi Opéra est le
dernier né de la tribu éponyme - Ninkasi - devenu en 6 ans un OBNI - objet
de breuvage non identifié -lyonnais. Qui aurait parié sur le trio
Pelletier - Fargier - Huffman en 1997 lors de
l'installation des premières tireuses à bière dans le quartier fantôme du
7ème ? Ne nous méprenons pas sur le contenant car une chope
peut en cacher une autre : la stratégie de la petite grimpante qui
inaugure sans complexe une pléiade de petits crabes sur la presqu'île est
bien de devenir une grande entreprise...
Samedi
7 mars, 18h45, rue de l'Arbre Sec. L'enseigne lumineuse prend vie et met
un terme aux mois de travail acharné abattus par l'équipe de Kurt
Huffman qui pour l'occasion boit une bière sortie de la brasserie du 7ème
en compagnie de l'ancien propriétaire du lieu Monsieur jourdain
(ci-dessous). Barbe de quelques semaines, traits tirés, sourire de
soulagement, le directeur anglo-saxon a réussi le pari improbable d'ouvrir
son troisième café presqu'îlien en moins d'une année. Tout n'est pas fini
évidemment, mais le principal est réussi. La réputation de la tribu
Ninkasi n'est plus à faire : rigueur, politique de bas prix, qualité
de service et volonté de positionnement en marge du sacro-saint snobisme
lyonnais sont les fleurons de la holding.
19h, début d'une
inauguration prometteuse... Le cadre est surprenant, entre voûtes mêlées de
rouille et métal illuminé de luminaires fluorescents, le Ninkasi Opéra
s'inscrit parfaitement dans le quartier du 203. Néanmoins le
programme ne sera pas à la désormais classique tendance électro mais à un
esprit neuf inspiré du pub apéro. Ouvert 7/7 jours, de 9h à 1h du matin
les soirées à thèmes se succéderont, du lundi au samedi selon un ordre
bien défini : celte, dub, franchouillarde, Funk, africain et latino avec
mix à la clef et tapas assortie à la couleur de ces nouvelles before
vintage.
« Que
du bien » donc selon la formule consacrée d'un client présent lors de
la première. Le Ninkasi Opéra se fait mousser pour les Lyonnais qui ne
perdront pas une miette des balançoires tabourets de bar ou du luxe de
pouvoir manger de 12h à 23h autour d'une bière maison. Si le champagne ne
coule pas à flot, et c'est dommage, nous ne manquerons sous aucun prétexte
concurrent les premiers apéros « Ethniques » du café des bords de
Rhône. Entre arrogance et talent le Ninkasi défie les lois Lyonnaises du
genre... Une affaire à suivre.
La tribu Ninkasi en chiffres
Moteur de cette politique de développement autour de la musique à Lyon, le
Caf'Conc' Ninkasi Ale House premier-né en 1997, a réalisé un CA de
1 878 000 euros HT en 2002. Autre entité de la SARL Ninkasi, la
salle de concert Kao de 700 places, initiée en 2000, a effectué cette
année un CA de 256 252 euros HT avec 122 concerts gratuits, 39 payants et
30 locations de salles. En parallèle, deux Ninkasi Kafé ont vu le jour en
2002 dans le centre de Lyon.
La structure Ninkasi (cafés, salle de concerts et fabrique de
bière) coproduit des spectacles et développe son activité grâce à la
reconnaissance des pouvoirs publics dans son rôle culturel pour la région.
L'arrivée des subventions (DRAC, Région Rhône-Alpes, Ville de Lyon), dont
130 100 euros attribués à l'association Kao pour 2003, et l'adhésion à la
Fédurock, implique le Ninkasi dans une dynamique de réseau à l'échelon
national.
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