Sandra
Maretti, une griffe très sensuelle
De
notre correspondant Mehdi
Derrière
un visage angélique se cache une véritable
working girl qui jour après jour tient les
cordons coquins de sa société depuis 1995,
exportant ses modèles made in Lyon très
convoités. Sandra Maretti, jeune créatrice
de lingerie fine, se dénude pour Lyonpeople.com !
Effeuillage d'une princesse aux doigts
d'argent.
Imaginez
le désarroi de Lyonpeople.com qui, fort
des dessous Lyonnais, connut la tourmente des
corsets, brésiliens (pas de remarque je vous
prie), et autres créations de la jeune Sandra
Maretti destinés à nous rendre un peu plus
faibles, nous les hommes.
Et dans notre
infortune, la rencontre avec Sandra ne se fit
pas sans mal. Pas d'information sur son âge :
« Je me suis arrêtée de compter à 29
ans ! ». On sait tout juste
qu'elle est fiancée à un directeur
commercial (il n'y en a que pour eux) exerçant
dans l'entreprise maternelle de composants électroniques.
Passionnée
par son art, la vocation de la créatrice
remonte loin. « Déjà ma grand mère
m'interdisait d'utiliser sa machine à
coudre, sinon j'y aurais passé toutes mes
journées. »
Lyonnaise
de souche, Sandra passe son baccalauréat à
Lyon puis intègre la 1ère section Esmod,
rue de Sèze dans le 6ème , où elle
apprend le stylisme et le modélisme. Une 3ème
année à Paris la spécialise en lingerie et
corsèterie où elle montre déjà un réel
talent dans le design de ses modèles.
Néanmoins
les grandes maisons de lingerie ne laissent guère
d'espace aux jeunes créateurs... Rapidement
styliste à Paris puis à Lyon, elle se fait
exploiter puis déprécier par ses pairs.
« Quand ça ne marchait pas, c'était
la faute du styliste et lorsqu'on cartonnait
c'était grâce aux commerciaux. ».
Son ambition ne sera pas freinée pour autant.
Excédée de voir ses idées « prises,
pompées puis jetées », Sandra arrête
tout et se met à son propre compte.
A
25 ans à peine, elle rachète alors Virgina,
une société de fabrication de prêt à porter
à Villefranche-sur-Saône, proche de la
faillite. Endossant 500 000 F (7600 euros) de
dettes de la société, Sandra se jette à corps
perdu dans cette aventure qui est cette fois-ci
sienne. Elle crée et fabrique ses modèles
qu'elle exporte d'abord à l'étranger :
Japon, USA, Suisse, Angleterre et dans les
Dom/Tom. Grâce aux salons internationaux, elle
se fait connaître et acquiert une notoriété
en quelques années.
Les
moments durs se succèdent, les dettes de
l'ancienne société ne se résorbent que trop
lentement, mais à force de travail
24h/24h, 7j/7j les com-mandes se multi-plient et
voici aujourd'hui plus de 60 employés
indirectement au service de sa société.
Grande amoureuse de Lyon, Sandra pense alors
ouvrir une première boutique sur la ville. «
Lyon est pour moi un carrefour de la couture
trop longtemps oublié ». Pour preuve
le salon Lyon Mode City, très prisé des
professionnels (31 Août au 2 Septembre).
La
working girl se porte bien : entre deux
avions, elle a ouvert en septembre dernier une
boutique à son nom cours Vitton (ci-dessus).
Entre deux nuisettes (petites nuits coquines),
elle garde un oeil sur la galerie Tiafait
d'aide aux jeunes créateurs qu'elle a aidé
à créer près des Terreaux. Mais elle nous
livre qu'elle ne croit pas en elle : « C'est
grâce à mon entourage que je ne veux pas décevoir
que je suis encore ici » et qu'elle
n'a pas pris la grosse tête : « Lorsque
des créateurs comme JC Decavelle admire
un de mes modèles je reste étonnée ».
Humble,
irrésistible, travailleuse acharnée, créative,
elle aime les petits restos du 2ème
où elle emmène volontiers ses clients étrangers.
Qui se font rarement prier !...
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