Je suis cyclophile, c'est grave docteur ?
Par Nathalie Drevet
Une petite course à faire ? Envie de faire un
tour dans la ville ? Mais le bus est trop long
et le taxi trop cher ? La solution : le cyclo !
Le 9 mai ce drôle de pousse-pousse occidental
a fêté ses 4 ans. Déjà !
« Un cyclonaute m'a conduit en ville. La
cyclocourse était rapide et vraiment pas
chère. Je crois que je suis cyclophile ! ».
Un nouveau langage se développe du côté de la
Presqu'île ces derniers temps. Mais pour ceux
qui n'ont pas encore été atteints par la « cyclomania »,
une traduction s'impose. Un cyclo est un
tricycle électrique qui se faufile en ville.
Ecologique, pratique comme un vélo, il est
également convivial et confortable comme un
taxi. Il peut transporter 2 adultes et 1
bambin. Grâce à lui, les déplacements en ville
se font sans les bouchons, sans les klaxons,
juste avec le sourire du conducteur, pardon du
cyclonaute. « Nous (les cyclonautes) sommes
tous des étudiants, on aime faire de nouvelles
rencontres, rendre service, discuter »,
précise l'une d'entre eux. En fait, c'est un
peu comme chez le coiffeur mais sans la coupe
ratée ! Elle avoue qu'elle « n'a pas
l'impression de travailler en étant cyclonaute ».
Et pour eux, pas besoin d'avoir les mollets de
Richard Virenque, le moteur est
électrique ! Il faut juste être souriant et
avenant. Les personnes âgées apprécient
particulièrement le cyclo. Elles aiment son
confort, son côté pratique, la gentillesse des
cyclonautes et leurs petites attentions. Pas
question de laisser une
sexagénaire
porter ses courses toute seule, le cyclonaute
lui dépose ses paquets. Un vrai lien se crée
entre conducteurs et passagers. Le trajet
moyen de 800 mètres est apparemment suffisant
pour instaurer un dialogue et mettre de bonne
humeur toute la journée.
Autre possibilité : visiter Lyon en cyclo.
C'est le cyclotour. Les étudiants font
découvrir la ville, tout cela ponctué par des
anecdotes que des clients leur ont raconté.
Les étudiants cyclonautes sont souvent des
étudiants étrangers. Et là, la visite prend
tous son sens, « elle prend un coté
exotique » précise Aurélie Bourganel,
en charge de la communication pour
l'entreprise Cyclopolitain. Loin des visites
guidées barbantes, mais moins sérieux tout de
même, le tour de la ville se transforme en
échanges, en partage, en anecdotes. « Le
tour est interactif, rigolo, convivial ».
Et une jolie chinoise qui vous parle de la
ville de Lyon dans un pousse-pousse
électrique, ça vaut le détour ! Le prix ?
Facile à retenir : 1 euro par personne et par
kilomètre. « Le taxi au prix du bus ».
Avec 3500 passagers par semaine à Lyon, le
cyclopolitain s'est naturellement développé
dans plusieurs villes. Il a déjà conquis Nice,
Grenoble et Nantes. Ses deux inventeurs sont
en passe de réussir le projet qu'ils s'étaient
fixés : inventer un nouveau transport urbain
écologique, rapide et convivial. A l'âge où
tous les autres ne pensent qu'à sortir,
Sarah Dufour et Gérarld Lévy, ont
préféré créer un nouveau moyen de se déplacer
en ville. Chacun ces occupations ! La leur est
beaucoup plus utile. Il manquait effectivement
un type de transport à Lyon. Imaginez-vous, un
jour de pluie, vos achats dignes de Julia
Roberts jouant Pretty Woman dans une main
et votre fille en pleurs parce que ses
chaussures sont trempées dans l'autre main.
Votre voiture est garée loin. Pour sauver
votre journée, le cyclo est la solution. Le
vélo-taxi est couvert, le conducteur agréable
et votre fille ravie de faire un tour dans ce
gros uf à roulettes. Voilà tout s'arrange. Le
bonheur ne tient parfois qu'a un cyclo !
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