Terry Kevin, c'est
l'histoire d'un ...
De notre correspondant
Mehdi (hi hi)
Qu'est ce qui est petit, jaune et qui fait très peur ? Réponse : un poussin avec
une mitraillette. Tout est dit. Et s'il faut beaucoup de talent pour faire rire
ce qui participe au même phénomène que de séduire les femmes d'ailleurs -
l'aptitude à tenir un oratoire dans l'hystérie du fou rire semble innée et liée
au pouvoir charismatique de quelques irréductibles comiques. Terry Kevin
fait partie de ces gens là, ceux que tout le monde adore de part leur capital
sympathie et qui, ce qui ne gâche rien, se sont spécialisés dans l'exercice très
particulier du One Man Show. Portrait d'un humoriste discret à la ville et fou à
lier sur scène.
Demandez le programme : l'histoire démarre il y
a 33 ans à la Bourboule. Papa est conducteur SNCF et maman coiffeuse de métier.
Dans un décor presque tiré d'un Full Monty à la Française le petit Terry - dont
le vrai nom, pour info, nous a été caché - est un jeune garçon très timide,
« fainéant » en cours, plutôt en fond de classe, côté radiateur l'hiver et côté
jardin l'été. Alors que les premières envies du lycéen visent la kinésithérapie,
les contraintes parentales le conduiront vers un CAP chaudronnerie. Tombé alors
dans un chaudron reflétant mal ses aspirations premières, Terry signe pour le
service long dans les casernes de la gendarmerie nationale.
Le prestige de l'uniforme lui apprenant à
surmonter ses craintes de la gente féminine, le « timide maladif »
quitte l'armée avant d'être obligé d'y rester pour de bon. Il obtient par la
suite son permis pour conduire les trains de marchandise et de bétail. Se
succèdent alors 11 mois et quelques semaines de balades dans les campagnes de
France, élevage dans le dos et cheveux au vent. Mais suite à quelques velléités
bovines de pérégrination à travers champs - une histoire de vache qui s'enfuit -
le jeune Terry quittera la route du fonctionnariat et par la même celle des
chemins de fer.
Une déception amoureuse plombe le jeune homme
qui se retrouve DJ au Diam's, boîte de
nuit à Clermont-Ferrand, là aussi un classique. Il ne sait ni parler au micro,
ni mixer mais la menace du père pèse sur ses épaules : un ultimatum qui pourrait
le faire mettre dehors de chez lui. Le jeune DJ travaille alors sans relâche
pour être à la hauteur et devient l'animateur vedette du canton. Un séjour à
Paris et au hasard de rencontres, il se retrouve à un casting du Club Med
pour partir comme GO. Le village de Pompadour accueille celui qui deviendra une
de ces nouvelles stars à l'instar de personnalités ayant suivi ce même
chemin comme Lagaf.
Six années au rythme des bronzés pendant
lesquels Terry Kevin va perdre toutes ses inhibitions. En 1996, il rencontre
celle qui deviendra sa femme, Isabelle que l'on pu découvrir dans nos
colonnes (voir
chronique) actrice de
l'aventure de Richard Tolly et de Scarabée production.
Alors que les autorités du club le destine au poste très recherché de chef de
village, il décide de suivre sa belle à Lyon, sous les conseils avertis de
l'épouse de Jean-Marie Bigard rencontré à Marrakech.
Depuis 1998, Terry est devenu un vrai fan de
Lyon et commence à percer. Repéré par Nathalie Blazin qui l'inscrit aux
Tremplin d'Humour de Villeurbanne, il effectue sa première apparition télévisée
sur la 7ème chaîne lyonnaise dans l'émission CQFD. Laurent Calabro
lui donne sa chance sur la scène du restaurant L'Ane Rouge.
Programmé 15 jours... il y restera 8 mois. Le 18 mars 1998, il obtient le premier
prix du festival du Sud Ouest. S'enchaîneront son premier spectacle « tronche
de vie » et de nombreux classements prestigieux
dans des festivals du soleil.
A Lyon, l'humoriste fait ses armes à
l'Espace Gerson puis Aux pieds dans le
plats qui le co-produit avec TF1
et « fou d'humour ». En 2002, premier pas
sur les planches dans « Lady's Night », pièce inspirée de « The Full Monty » et
qui finit en nu intégral. Mais rien ne sert de décliner tout le personnage, le
meilleur moyen de découvrir les facettes de Terry Kevin étant encore de
découvrir son spectacle étonnant dès les premières minutes. Commençant par un
rappel de l'humoriste et finissant dans ses loges, « Envers et Contre Sens » se
joue de nouveau à Lyon pendant un mois. Courrez-y !
Du 23 avril au 24 mai 2003
L'âne rouge
11, rue Juiverie - 69005 Lyon
Tel 04.78.39.37.55
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