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 4 septembre 2000


Le jardin secret de Guy Darmet
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


De notre correspondant Denis de Montgolfier

Guy Darmet
est un mec gonflé et insupportable ; pour embêter sa maman, il est arrivé un beau jour d'août 1947 quand toute la France cherchait des ventilos, des caves fraîches et des bâtonnets glacés. Le 9 août, en pleine semaine de canicule historique, le “guitou” fait son apparition dans une clinique de la Croix-Rousse à Lyon qui n'existe plus aujourd'hui (Saint Augustin, que les rescapés qui connaissent, lèvent le doigt !). « Ce fut très dur pour ma mère » se rappelle Guy Darmet ; sa maman méritante avait compris : Guy serait le seul chef d'œuvre de sa vie, circulez, il n'y a plus rien à voir.

 

Nous sommes juste après la guerre et 1947 est une excellente année de vin ; chaleur et bonne bibinne, le futur “Môsieur Danse” de Lyon avait montré le chemin : exotisme et festivités. Arrière-petit-fils de soyeux lyonnais, Guy est tombé amoureux avant les autres ; à 4 ans, le fiston débarque avec ses parents au théâtre antique de Fourvière. C'est le coup de foudre devant Rosella Hightower et les ballets du Marquis de Cuevas.

 

Mais, le papa, cadre commercial dans une soierie lyonnaise ne rigole pas ; « Tu feras tes études aux Chartreux, mon fils ! » La danse est vite oubliée et le jeune artiste lyonnais se lance dans un délire noir : les études de droit. Le jeune croix-roussien voulait devenir avocat, on ne rit pas ! Cela va vite lui passer. Quand, au bout de quelques mois, le beau Guy laisse tomber les études de droit, il pousse la porte du Progrès. A la régie publicitaire, il s'occupe de la promotion et de marketing ; « C'est là où j'ai appris beaucoup de choses ». On comprend : cela s'appelle se faire déniaiser, Guitou !

 

Le meilleur est à venir ; le “Guy Darmet swing” travaille après “à chercher des cadres commerciaux pour Destop”. On ne rêve pas, c'est l'horrible produit pour déboucher. Le décapage continue. Un an chez Norev, les voiture miniatures, puis le service militaire. « Pour la première fois, j'ai été confronté à la mort ; j'ai accompagné le corps d'un camarade décédé, en train, d'Allemagne à Rouen ». Son nouveau salut, il le doit à une copine. En octobre 1994, la trépidante Carole Dufour embarque Guy à Résonnance, le bi-mensuel lyonnais. A 27 ans, Mister Swing s'occupe de la publicité, de la promotion et des avant-premières théâtres et cinéma. Le p'tit gars a faim et sent le bon coup. Il devient rédac'chef à Lyon Magazine et commence à écrire sur le ciné, le théâtre et on y arrive enfin : à la danse.

 

Etre journaliste attire parfois les inimités. « Un jour, j'ai écrit un papier sur Louis Erlo que j'ai appelé Le Fantôme de l'Opéra, allusion ouverte aux absences répétées du maître ». Ce dernier lui a tiré la gueule pendant un bout de temps, Guitou grandit.
 

La parenthèse d'une collaboration avec le magazine Danse terminée, le supporter numéro un du projet de la Maison de la Danse peut entrer en scène. Guy Darmet est nommé directeur de cette nouvelle institution.

 

Trois ans après, il devient directeur artistique de la Biennale de la Danse après l'avoir créer. Aujourd'hui, il regarde derrière comme l'élève content de son parcours. « Pas d'enfant, c'est le regret de ne pas transmettre ». « Dieu, je m'interroge sur le fait qu'il soit parfois au abonné absent et qu'il laisse faire des choses qui sont choquantes ». Amen, mais Guy ne va pas en paix. Car le bougre swinguant et insatiable voudrait écrire une fiction sur sa vie et produire un film. « L'écriture, ça me manque beaucoup » gémit-il sans trop s'attarder. Il lui reste à consolider le financement de la Maison de la Danse et à bien orchestrer les 4500 personnes qui préparent le défilé de la Biennale en septembre prochain.

 

Si vous demandez à Guy de répondre à cette question piège : Barre, Collomb et Chabert se présentent à la Maison de la Danse mais il ne reste que deux places assises, qui jetez-vous ? Guitou réfléchit et donne les 2 places à Barre et Collomb et « je propose une marche à Chabert ! » mais il ajoute que c'est parce qu'il sait qu'il acceptera. Ah bon, tu nous as fait peur, Guy...

 

Les 4 que j'aime et admire :

 

Père Bernard Devert, fondateur d'Habitat et Humanisme

Claudia Staviski, co-directrice du Théâtre des Célestins

Sonny Anderson, footballeur Olympique Lyonnais

Michèle Daclin, présidente d'Aralis

 

Les 4 choses que je déteste

la bêtise

l'intolérance

les sonneries de téléphone portable

l'image négative que la France peut avoir à l'étranger
 


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A suivre, TLM, ton univers impitoyable !


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