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/ LES GENS

22 avril 2002

 

Le fabuleux destin de Frédéric Lopez

 

Vous parliez tout à l'heure de la chasse aux médias nationaux. C'est une spécialité bien lyonnaise puisque tout le monde à Lyon envoie ses cassettes à Paris. Comment expliquez- vous votre succès alors que nombre de vos collègues sont encore à se morfondre à Lyon ?




C'est très paradoxal. Quand je prenais l'antenne à Lyon tous les jours en direct pendant 3 ans, j'avais une sorte de fantasme : inconsciemment, j'espérais que la productrice Dominique Cantien (découvreuse de Christophe de Chavanne, de Nagui...) de passage à Lyon, flashe sur moi et se dise « Putain ce mec, il a du talent ». Elle ne m'a jamais appelé. Et l'année dernière, elle a voulu me rencontrer et j'ai cru lui faire un compliment en lui disant : « Vous savez, ça fait 10 ans que j'attends cette poignée de mains ! » En fait, elle l'a très mal pris parce que cela voulait dire pour elle : « Cela fait 10 ans que tu passes à côté de moi, espèce de naze ! ».

 

Les gens qui font ces métiers là, le prennent mal quand ils découvrent les gens après les autres. Et vous n'imaginez pas le nombre de gens aujourd'hui qui me trouvent formidables ! Ceux-là même à qui j'ai envoyé ces fameuses cassettes et qui, soit ne m'ont jamais répondu, soit m'ont envoyé des lettres négatives. Là aussi je vais vous donner des noms : Sabine Mignot qui était directrice d'unité sur France 3, et dont j'avais reçu une réponse excessivement méchante, une lettre où elle me racontait : « Comment pouvez-vous espérer faire un jour ce métier vu la gueule que vous avez ! »  C'était un délit de faciès.

 

Depuis, c'est horrible, je raconte cette histoire et on m'a appris qu'elle était décédée. C'est vraiment traumatisant, et aujourd'hui je reçois les gens pour ces raisons là. Il n'y a pas de barrière, les gens quand ils viennent assister à mes émissions, souvent ils viennent pour une raison très simple, ils viennent me donner leur cassette, ou me donner des CV etc... Mais je regarde tout parce que ces gens là ne font pas vraiment leur métier.

 

Au niveau médiatisation, on ne vous voit pas encore trop dans les magazines people... Comment vous protégez-vous Frédéric ?

Pour le coup, vous êtes mal informés ! Il se trouve que j'ai été dans Voici en janvier. (photo ci-contre NDLR) En maillot de bain avec ma femme et ça a été un drame. Le jour où on s'est mis en maillot de bain, on était en vacances au bout du monde et bon, on s'est regardé, on s'est dit : « On a 35 ans, ça craint faut qu'on fasse un peu se sport ! » Et puis on rigolé, on s'est dit : « On s'en fout on ne connaît personne ! » Et en rentrant - puisque les photos sont arrivées avant nous - on s'est vu en maillot et donc c'était horrible. Au bureau - comme on enregistre plusieurs émissions, je me change derrière un paravent - les gens me disaient « Laisse tomber, c'est pas la peine de mettre un paravent ! » De savoir que tout le monde vous a vu à poil, c'est un truc très très... A la boulangerie, les gens vous disent « Alors, c'était bien ces vacances ? », c'est un truc un peu bizarre. Voilà.

 

C'était pas une paparazade, vous n'avez pas revendu les photos !

Non, non, les attachées de presse qui travaillent pour moi à France 2 ou Match TV sont un peu désespérées parce que leur travail c'est de dégoter des papiers... et à chaque fois qu'elles me proposent un truc je refuse une fois sur deux. Parce que tous les trucs people, ça ne m'intéresse pas. Pour une raison très simple : je côtoie beaucoup de gens très célèbres, beaucoup plus célèbres que moi et qui n'ont pas de travail. Pour ma part, je préfère avoir du boulot et être un peu moins célèbre. La célébrité n'est pas un but en soi, vous connaissez comme moi un paquet de gens célèbres et qui sont très malheureux, qui passent leur temps à se cacher parce qu'ils sont célèbres.

 

Vous n'êtes pas encore tombé dans ce type de parano !

Le public c'est important, mais je sais que le public ne fait pas la différence entre Brigitte Lahaie, moi et Edouard Leclerc. Vous voyez ce que je veux dire, c'est « vu à la télé ». Alors, par contre, la reconnaissance de mes pairs est très importante.
 

Quand un mec comme Paul Nahon qui faisait "Envoyé Spécial" me fait des compliments sur la manière dont j'ai dirigé (puisque je suis rédacteur en chef de ‘Comme au Cinéma'), là ça me fait du bonheur pendant 6 mois. Les rapports avec le public, c'est très agréable parce que les gens sont gentils. Mais c'est pas le but.

 

Pour terminer, quels sont vos projets ?

Aujourd'hui, je travaille beaucoup parce que j'ai deux émissions sur France 2, une émission sur Match TV qui est quotidienne, il y a quelques émissions spéciales de variétés sur France 2, donc très honnêtement j'arrive pas à m'imaginer l'avenir, je vis au jour le jour et j'aimerais juste que ça dure.

 

On sait que ça ne dure pas longtemps dans ce métier, j'aimerais bien que ça dure encore un ou deux ans, juste parce que c'est agréable avant de passer à autre chose, avant d'ouvrir un magasin de photos dans le Gard. Tous les gens de ce métier font croire qu'ils ont autre chose dans la vie mais ce n'est pas vrai. Moi je ne sais rien faire d'autre.
 


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A suivre, Barth, dans la jungle des medias !

 

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