Olivier de Kermel : le
Maroc en capital
De notre correspondante Françoise Petit
Sa façon de communiquer relève de la magie sportive. Dans un match qui n'a
pas toujours été joué sur terrain neutre, ce dirigeant (d'entreprise) managera
une autre équipe dans un pays ami. C'est pour Rabat, qu'Olivier de Kermel,
directeur général du Hilton partira royalement de Lyon...
Ce
nouveau challenge, Olivier de Kermel l'ana-lyse avec beaucoup de philosophie et
d'en-thousiasme. Tout a commencé pour lui fin 1998 sur un chantier du sixième.
Arrêt sur image. Bureaux de fortune dans des bara-quements relookés. Travaux
interminables, incendie, retards, rythment alors la construction du complexe
hôtelier entre Rhône et Parc. Ouvert en 99 mais inauguré avec le Casino du
Groupe Partouche en 2000, le Hilton est promis à un rôle de star : le jour
de l'inauguration les invitations se vendaient au marché noir, plus de 3000
bouteilles de champagne ont été ouvertes, un feu d'artifice a même failli
tourner au drame car les responsables du zoo pensaient que les fusées pouvaient
faire avorter les daims . Drôle de brame ! Madame Barre devra
intervenir pour rassurer les animaux ! Romy, (ci-dessous) le petit bouledogue français
d'Olivier ne s'en souvient pas. Il n'avait pas encore pris place dans le sofa du
salon d'un maître en cérémonies réussies, aux allures princières et méthodes
souveraines.
Aîné
de quatre enfants (deux garçons, deux filles) Olivier de Kermel est né à Paris.
Son éducation plus classique voire sévère- que permissive, lui prévoit des
soirs de lecture plutôt qu'un générique de Zorro qu'il en voit en cachette chez
les voisins. Sa grand-mère maternelle (lyonnaise) qu'il adore accompagne ce
style de vie. Le petit-fils de croquemite comme on l'appelle, épouse alors
l'esprit de famille : nous allions à Parcieux, chaque vacances car nous
avions cinq grandes maisons de famille, c'était formidable de se retrouver avec
tous mes cousins et cousines. A chaque fois on renouait avec le même scénario
sympathique : des tablées de vingt personnes, des pique-niques dans le parc, des
tournois de pétanques, des pêches à la grenouille ou courses d'escargots ...
Lorsqu'ils n'allaient pas dans l'Ain, les de Kermel aimaient l'ambiance marine
de St Malo. C'est là, entre deux épuisettes remplies de crabes que le futur O de
K allait construire ses châteaux qui n'étaient pas de sable. Dans sa tête il y
avait des saveurs : J'ai toujours aimé recevoir et organiser des dîners,
j'aimais faire la cuisine pour la famille ou j'aidais à servir les dîners de mes
parents. A St Malo, j'ai travaillé deux étés dans des restaurants pour voir .
J'avais 14 ou 15 ans, je rêvais déjà de faire l'école hôtelière. J'ouvrais
les huîtres, j'allais chercher des bassines d'eau dans la mer pour la cuisson du
poisson... c'était très dur, et seulement gratifié de 300 francs pour le mois...
Lorsqu'aux
dernières élections municipales, Olivier de Kermel prend ouvertement position
pour Gérard Collomb, bon nombre de ses proches le taxent d'opportuniste.
Pourtant cette élection est serrée et rien ne laisse présager la victoire du
Maire du 9ème. Une audace qu'il résume en une phrase : Gérard Collomb est
plus social que socialiste il a une approche humaniste des choses, c'est pour
cela que je le respecte . Dont acte.
Côté professionnel, ces derniers temps
furent éprouvants : cela fait dix huit mois que la pression est mise sur le
groupe Hilton pour changer son directeur général . La pression retombe
aujourd'hui avec la nouvelle qui s'est propagée comme une traînée de poudre :
Olivier de Kermel nommé au Hilton Rabat. L'Hôtel situé à proximité du Palais
Royal compte 350 employés pour près de 300 chambres et 5 restaurants. Une
promotion qui lui inspire cette réflexion : J'ai participé activement à la
vie de la ville de Lyon et de la région et ai gagné mon pari d'inscrire le
Hilton comme l'Hôtel International reconnu par les lyonnais. J'ai la
satisfaction personnelle d'avoir donné le maximum, je ne suis pas amer, je
souhaite sincèrement au Groupe Partouche d'être en symbiose avec mon successeur,
je garderai toujours une grande amitié à Cathy et Guy Benhamou qui
seront les bienvenus partout où je me trouverais .
Avant de s'installer dans sa villa de fonction (photo ci-dessus), celui qui fut le number one de nos people a encore un printemps à nous
accorder. Son ami Bruno reste à Lyon sachant qu'en moins de trois heures,
il peut rejoindre Rabat. Merci Royal Air Maroc.
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