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19 avril 2004


Gerald-Brice : Lyon - Monte Carlo
 

photo Ó Vincent Curutchet

 

De notre correspondant Ludovic Vilain

 

Gérald-Brice, ex-présentateur de "Tout peut arriver" sur TLM, est devenu Monsieur Viret, directeur des Programmes de TMC Monte-Carlo. A son arrivée à TLM en 1992, le jeune homme a 24 ans et 40 kilos en trop. Aujourd'hui, Gérald-Brice Viret a recouvré la ligne d'un ado  mais n'a rien perdu de son ambition.. Il faut dire qu'après six directions d'antenne à Nancy, Lyon, ou aux Antilles, on ne l'imagine pas s'arrêter là. Et pourtant, il affirme ne pas voir au-delà de cinq ans et croire beaucoup dans le développement de la télé locale... Alors à quand un retour triomphale aux commandes de TLM?

 

Pour l'heure Gérald-Brice Viret est confortablement installé dans un immeuble cossu du XVIIème arrondissement de Paris, à deux pas de la place de l'Etoile. Là, dans son bureau de Directeur des Programmes, il nous reçoit simplement. Ca commence avec une poignée de main ferme et un regard franc. Il attaque, première question:"C'est pourquoi au juste cet article? Qu'est-ce que tu veux savoir? On va parler de quoi?" Chassez le naturel il revient au galop, quand on a été journaliste, on reste journaliste. Je lui propose naturellement de me raconter sa période TLM, de 1992 à 1995.

 

Et à l'évocation de ses souvenirs lyonnais, Gérald-Brice se décontracte, et parle avec un large sourire: "C'était une époque passionnante, avec très peu de moyens on arrivait à créer plein de choses. On a lancé la fameuse émission "Tous les Midis" avec Frédéric Lopez, "Lundi Sports", et le magazine cinéma.  J'ai évidemment rencontré là-bas des gens que j'adore, comme Delphine Pervilhac, une grande réalisatrice. Et évidemment Frédéric Lopez, que j'ai eu plaisir à découvrir." L'entretien se poursuit sur la grande époque lyonnaise, les virées entre copains, les bonnes bouffes aux Négos ou chez La Mère Vittet, et puis Gérald-Brice s'interrompt, sérieux. "On a parlé de Fred Lopez? Non parce que c'est vraiment quelqu'un que j'aime beaucoup. Mais je pense qu'il est allé trop haut, trop vite. Il n'a pas été assez politique au sens relationnel du mot...Mais il va rebondir, je le vois bien sur M6, France 3 ou TF1, mais en troisième choix. "

 

A une époque, Gérald-Brice Viret aussi aurait pu se brûler les ailes. Lorsqu'il était présentateur sur TLM, il ne passait pas inaperçu: "A Lyon, quand tu bosses dans les media tu es quelqu'un parmi 50 personnes, à Paris, tu es un parmi 10 000, c'est toute la différence. Et puis quoiqu'on en dise, moi j'ai toujours trouvé que Lyon était une ville accueillante et tolérante. D'ailleurs il n'y a aucune raison de vouloir quitter Lyon à tout prix. Certains ne l'ont jamais fait et c'est un choix qui leur va très bien: Laurent Natale à un époque aurait pu venir à Paris, mais il a préféré rester à Lyon et je peux comprendre ça."

 

Et puis évidemment, il y en a qui réussissent à Paris comme Christophe Jicquel ou Philippe Teissier. Pour Gérald-Brice, le succès a été immédiat: "J'ai lancé la chaîne Voyages qui était une déclinaison française de Travel. On a commencé avec 27 000 foyers au début du câble et du satellite et  ça a marché tout de suite". Aujourd'hui, notre homme dirige donc les programmes de TMC Monte-Carlo, une chaîne hybride où il a l'air très à l'aise. "TMC c'est le mélange de toutes mes expériences puisque c'est à la fois une chaîne locale, régionale, nationale et généraliste! Et  j'ai un objectif précis: multiplier l'audience par deux". Et pour atteindre son but, Gérald-Brice Viret commence par se faire une amie. Denise Fabre, star de la chaîne avec son émission "Boléro" est remerciée sans plus de ménagement. "TF1, la première chaîne française l'a virée, pourquoi nous on pourrait pas le faire ! TMC n'est pas une maison de retraite, et puis Denise Fabre c'est une image vieillissante pour la chaîne. En plus elle représentait un coup exorbitant avec un niveau d'exigence difficilement gérable. Et puis entre nous, elle s'en tire bien puisqu'elle a négocié un an de salaire." Le ton est donné, Monte-Carlo, ton univers impitoyable!

 

Vitrine pour certains people, les chaînes du câble ressemblent pourtant parfois à un recyclage pour animateur en perte de vitesse, façon Patrick Sabatier ou Bernard Montiel. "On utilise les people pour faire de la com, c'est une vitrine, il faut les exploiter là où ils sont bons. Bernard Montiel par exemple, on l'a pris pour faire du bruit, et ça marche. A côté de ça on peut aussi être révélateur de jeunes talents." Encore jeune mais pas vraiment novice, on apprend d'ailleurs l'arrivée de Gaël Le Forestier en septembre prochain sur TMC Monte-Carlo. Après son échec sur France 2 avec "Qu'est-ce qui se passe quand?", le beau Gaël va proposer une virée nocturne dans plusieurs villes de province. Tournage à Lyon prévu au mois de mai. Et d'ici là Gérald-Brice fera lui aussi un passage à Lyon pour admirer le spectacle du Cirque du Soleil et changer de train à la Gare de Lyon St Exupéry, direction ses Alpes natales. Je me permets de lui faire remarquer qu'il est sans doute le premier voyageur de la magnifique gare sus-citée.

 

Avant de conclure cet entretien chaleureux je brûle néanmoins de savoir qui sont ses nouveaux amis parisiens, et je l'interroge aussi sur les rencontres qui l'ont marqué: "Jérôme Seydoux, une personnalité extrêmement forte, Bernard Montiel, quelqu'un de généreux qui partage beaucoup, et Orlando, le frère de Dalida, c'est quelqu'un d'extraordinaire." Et Gérald-Brice Viret salue et se retire, happé par d'autres obligations. Il dit à bientôt, me confie à son attachée de presse pour les détails techniques et disparaît. Reste une impression. Celle d'avoir rencontré quelqu'un de bien, sincère et honnête. Un homme qui sait d'où il vient et où il va. Un homme, qui avance sans écraser personne. Avec ce parcours tellement riche qu'on oublierait presque, qu'il avait seulement, deux fois dix-huit ans...
 


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