Gerald-Brice : Lyon - Monte Carlo
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Vincent Curutchet
De notre correspondant
Ludovic Vilain
Gérald-Brice,
ex-présentateur de "Tout peut arriver" sur TLM, est devenu Monsieur Viret,
directeur des Programmes de TMC Monte-Carlo. A son arrivée à TLM en 1992, le
jeune homme a 24 ans et 40 kilos en trop. Aujourd'hui, Gérald-Brice Viret a
recouvré la ligne d'un ado mais n'a rien perdu de son ambition.. Il faut dire
qu'après six directions d'antenne à Nancy, Lyon, ou aux Antilles, on ne
l'imagine pas s'arrêter là. Et pourtant, il affirme ne pas voir au-delà de cinq
ans et croire beaucoup dans le développement de la télé locale... Alors à quand
un retour triomphale aux commandes de TLM?
Pour l'heure Gérald-Brice
Viret est confortablement installé dans un immeuble cossu du XVIIème
arrondissement de Paris, à deux pas de la place de l'Etoile. Là, dans son bureau
de Directeur des Programmes, il nous reçoit simplement. Ca commence avec une
poignée de main ferme et un regard franc. Il attaque, première question:"C'est
pourquoi au juste cet article? Qu'est-ce que tu veux savoir? On va parler de
quoi?" Chassez le naturel il revient au galop, quand on a été journaliste,
on reste journaliste. Je lui propose naturellement de me raconter sa période
TLM, de 1992 à 1995.
Et à l'évocation de ses
souvenirs lyonnais, Gérald-Brice se décontracte, et parle avec un large sourire:
"C'était une époque passionnante, avec très peu de moyens on arrivait à créer
plein de choses. On a lancé la fameuse émission "Tous les Midis" avec
Frédéric Lopez, "Lundi Sports", et le magazine cinéma. J'ai évidemment
rencontré là-bas des gens que j'adore, comme Delphine Pervilhac, une
grande réalisatrice. Et évidemment Frédéric Lopez, que j'ai eu plaisir à
découvrir." L'entretien se poursuit sur la grande époque lyonnaise, les
virées entre copains, les bonnes bouffes aux Négos ou chez La Mère Vittet, et
puis Gérald-Brice s'interrompt, sérieux. "On a parlé de Fred Lopez? Non parce
que c'est vraiment quelqu'un que j'aime beaucoup. Mais je pense qu'il est allé
trop haut, trop vite. Il n'a pas été assez politique au sens relationnel du
mot...Mais il va rebondir, je le vois bien sur M6, France 3 ou TF1, mais en
troisième choix. "
A une époque, Gérald-Brice
Viret aussi aurait pu se brûler les ailes. Lorsqu'il était présentateur sur TLM,
il ne passait pas inaperçu: "A Lyon, quand tu bosses dans les media tu es
quelqu'un parmi 50 personnes, à Paris, tu es un parmi 10 000, c'est toute la
différence. Et puis quoiqu'on en dise, moi j'ai toujours trouvé que Lyon était
une ville accueillante et tolérante. D'ailleurs il n'y a aucune raison de
vouloir quitter Lyon à tout prix. Certains ne l'ont jamais fait et c'est un
choix qui leur va très bien: Laurent Natale à un époque aurait pu venir à Paris,
mais il a préféré rester à Lyon et je peux comprendre ça."
Et puis évidemment, il y
en a qui réussissent à Paris comme Christophe Jicquel ou Philippe
Teissier. Pour Gérald-Brice, le succès a été immédiat: "J'ai lancé la
chaîne Voyages qui était une déclinaison française de Travel. On a commencé avec
27 000 foyers au début du câble et du satellite et ça a marché tout de suite".
Aujourd'hui, notre homme dirige donc les programmes de TMC Monte-Carlo, une
chaîne hybride où il a l'air très à l'aise. "TMC c'est le mélange de toutes
mes expériences puisque c'est à la fois une chaîne locale, régionale, nationale
et généraliste! Et j'ai un objectif précis: multiplier l'audience par deux".
Et pour atteindre son but, Gérald-Brice Viret commence par se faire une amie.
Denise Fabre, star de la chaîne avec son émission "Boléro" est remerciée
sans plus de ménagement. "TF1, la première chaîne française l'a virée,
pourquoi nous on pourrait pas le faire ! TMC n'est pas une maison de retraite,
et puis Denise Fabre c'est une image vieillissante pour la chaîne. En plus elle
représentait un coup exorbitant avec un niveau d'exigence difficilement gérable.
Et puis entre nous, elle s'en tire bien puisqu'elle a négocié un an de salaire."
Le ton est donné, Monte-Carlo, ton univers impitoyable!
Vitrine pour certains
people, les chaînes du câble ressemblent pourtant parfois à un recyclage pour
animateur en perte de vitesse, façon Patrick Sabatier ou Bernard Montiel. "On
utilise les people pour faire de la com, c'est une vitrine, il faut les
exploiter là où ils sont bons. Bernard Montiel par exemple, on l'a pris pour
faire du bruit, et ça marche. A côté de ça on peut aussi être révélateur de
jeunes talents." Encore jeune mais pas vraiment novice, on apprend
d'ailleurs l'arrivée de Gaël Le Forestier en septembre prochain sur TMC
Monte-Carlo. Après son échec sur France 2 avec "Qu'est-ce qui se passe quand?",
le beau Gaël va proposer une virée nocturne dans plusieurs villes de province.
Tournage à Lyon prévu au mois de mai. Et d'ici là Gérald-Brice fera lui aussi un
passage à Lyon pour admirer le spectacle du Cirque du Soleil et changer de train
à la Gare de Lyon St Exupéry, direction ses Alpes natales. Je me permets de lui
faire remarquer qu'il est sans doute le premier voyageur de la magnifique gare
sus-citée.
Avant de conclure cet
entretien chaleureux je brûle néanmoins de savoir qui sont ses nouveaux amis
parisiens, et je l'interroge aussi sur les rencontres qui l'ont marqué: "Jérôme
Seydoux, une personnalité extrêmement forte, Bernard Montiel,
quelqu'un de généreux qui partage beaucoup, et Orlando, le frère de Dalida,
c'est quelqu'un d'extraordinaire." Et Gérald-Brice Viret salue et se retire,
happé par d'autres obligations. Il dit à bientôt, me confie à son attachée de
presse pour les détails techniques et disparaît. Reste une impression. Celle
d'avoir rencontré quelqu'un de bien, sincère et honnête. Un homme qui sait d'où
il vient et où il va. Un homme, qui avance sans écraser personne. Avec ce
parcours tellement riche qu'on oublierait presque, qu'il avait seulement, deux
fois dix-huit ans...
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