Dorval : dur dur d'être un bobo !
De notre correspondant Arnaud Curt
Mercredi 26 novembre,
le transbordeur s'apprête à recevoir Tom Mc Rae et sa première partie Dorval.
Rencontre avec la dernière recrue de la nouvelle scène française, produite par
Benjamin Biolay, l'idole des trentenaires dépressifs.
Pas facile pour Remy,
attaché de presse chez Warner de travailler avec une pouliche pareille.
En effet, on a rarement vu une personne aussi peu enthousiaste. Où est donc
passée l'énergie dont faisaient preuve les artistes se produisant avant des
pointures, chance unique de se faire écouter dans une grande salle ? Le
Transbordeur, c'est quand même mieux que de jouer dans une cave devant sa
famille. Pascale, la voix de Dorval, est une artiste éteinte dont
la personnalité est aussi forte que celle d'une tortue au repos. Le nom du
groupe, ils l'ont choisi parce qu'ils étaient obligés d'avoir un nom, alors lors
d'un voyage en passant devant l'aéroport de Montréal ce fut le déclic.
Le parcours de la
chanteuse est tout aussi plat : elle a exercé la danse par passion mais sans
grande ambition avant de se retrouver à se trémousser derrière des chanteurs de
variété au rabais ! Puis elle rencontre Laurent, l'autre moitié du
groupe, qui travaillait dans une maison de disque. Il lui propose de chantonner,
elle répond « pourquoi pas ? » avec l'énergie qui la caractérise. Puis ce fût la
rencontre avec Benjamin Biolay, qui se proposa pour les produire pour augmenter
son équipe de « gagneuses » et rejoindre Keren Ann et Coralie Clement.
Quand on lui demande pourquoi « les choses de la vie », le nom de leur album,
est emprunté au titre d'un film de Claude Sautet, elle répond : « qu'elle
aime beaucoup le cinéma de hasard avec des problèmes de riche ». La perche
était trop belle pour faire allusion à son style musical formaté « bobo »,
qu'elle assume pleinement et revendique. Ce n'est pas de sa faute, si elle a
vécu une enfance heureuse et vit dans un grand appartement ! Petite
contradiction, elle préfère RTL à France Inter ! Quant au fait de
travailler en couple, elle dit aimer les gens avec qui elle travaille. En se
revendiquant comme le contre pouvoir de la génération Star Academy, ces
artistes pourraient au moins faire preuve d'énergie et d'un minimum de charisme
pour arriver à séduire de nouveaux publics au lieu de s'enfermer dans un rôle
ridicule d'artiste maudits !
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