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 17 juillet 2000


Interview DJ Sophie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En parodiant une publicité célèbre, on pourrait dire de DJ Sophie qu'elle met un peu de finesse dans un monde de brutes... Avant de s'envoler pour Ibiza, la plus féminine des DJ lyonnaises s'est confiée à Laure Delvigo.

 

Ton style de prédilection ?

En fait, je marche surtout au feeling. J'aime beaucoup l'électro mais j'ai aussi des influences jazzy-funcky, j'en écoute beaucoup à la maison, pour moi, il y a une différence entre ce que l'on peut mixer ou passer en club et la musique que l'on écoute chez soi. Ca peut surprendre, mais je suis très Rythm & Blues au départ.

En ce qui concerne la musique électronique, de façon générale, je trouve la techno trop linéaire et ce que l'on nomme la « disco-house » trop répétitive. J'aime la véritable house, pas la tendance actuelle à la disco-house constituée uniquement de samples disco-house successifs. Cela ne me fait pas vibrer.

 

Quel est pour toi le son du dance-floor de demain ?

Je ne sais pas si il y véritablement un son à définir ... En tous les cas, il y a une demande certaine venant des puristes qui souhaiteraient retrouver l'esprit des bons petits clubs comme l'on pouvait encore le trouver il y a 4 - 5 ans aux soirées de l'Ambassade où tout le monde se retrouvait. Même si on travaillait, on savait qu'on trouverait de la musique de qualité avec un public qui venait pour la musique. Il y a aussi de la demande en Gospel et R&B, un retour à des choses plus acoustiques comme les caveaux de Jazz. On en trouve presque plus à Lyon et je trouve ça dommage. Mais les gens suivent des mouvements, des modes. A Ibiza, vous ne me trouverez pas au Pacha ou autre usine de remplissage de ce genre car regarder 10 000 « X-tasiés » ne m'intéresse pas. Vous me verrez plutôt à la Funky Room, un endroit sélect et plus agréable.

 

Tes disques préférés ?

Etant donné que j'ai des goûts très hétéroclites, je n'ai pas vraiment de disque préféré mais j'ai des disques cultes comme St Germain qui est pour moi indé-modable. J'aime aussi K.Yost qui mixe de la house avec des sons jazz derrière et DJ Shorty.

 

Tes débuts de DJ ?

(Rires) Alors là, j'ai une anecdote. C'était vraiment le pur hasard. Je tenais le vestiaire du Jardin. Un samedi, un DJ s'est disputé avec le boss puis est parti. Il n'y avait personne. On n'allait pas mettre les barman donc le boss m'a dit : « Sophie, tu vas dans la cabine, à toi d'attaquer ». En fait, j'ai toujours eu une passion pou la musique mais je n'avais jamais pensé faire des mix avant de passer derrière les platines. Ce jour-là, c'était excellent.

 

Quels sont pour toi les ingrédients pour devenir DJ ?

Etre très passionné. Ces dernières années, beaucoup de gens font du Djing pour l'attrait de l'argent. Cependant, il faut un minimum de bases. Le public n'est pas dupe et l'effet est de courte durée.

 

Est-il dur pour une femme de se faire respecter en tant que DJ dans un milieu essentiellement masculin ?

Non, je n'ai jamais eu de réflexion ou quasiment pas. Par contre, les filles sont à la mode ces temps-ci. Ce phénomène a créé un effet d'amusement parce que c'était nouveau. Alors de jolies filles se sont mises à mixer pour de l'argent et le résultat a été décevant car il n'y avait aucune recherche dans les mix. Cependant, les filles ont une sensibilité et une approche différente de la musique électronique.

 

Quels sont tes projets immédiats ?

Actuellement, je suis en pleine production. Je travaille 8 à 9 heures par jour. Je suis très exigeante alors je recommence sans cesse jusqu'à obtenir le bon son.

 

Ta meilleure expérience de DJ ?

C'était certainement à Miami au Mix. C'était 5 heures du matin et 300 personnes sont rentrées d'un coup. Habituellement, en Europe, il faut bien une heure avant que les gens rentrent. Là, au bout de 5 minutes, je me suis retrouvée face à cette foule qui voulait écouter la « french touch ».

 

A propos de Miami, qu'as-tu pensé des States ?

Au niveau du son, c'est le top. Il n'y a pas de limitation en BPM, c'est la perfection technique, le matériel est au top aussi. On trouve vraiment l'esprit de fête, les américains vont au club pour nous écouter. Il y avait aussi l'effet de « DJ française ». Ils étaient curieux, ce n'est pas courant là-bas.

 

Ta pire expérience de DJ ?

La pire, peut-être pas mais celle où j'ai du faire des concessions au niveau musical. C'était à Besançon au Queens Station. Ce club passait de Lââm à la techno. Quelle transition. La clientèle était donc habituée à certains genres. J'ai passé de la house-garage qui datait d'un an et demi car ils préféraient ça à un mix électro. J'emmène toujours un jeu de disques lorsque je vais dans un club où je ne suis pas sûre du style.

 

Ton club du moment ?

Certaines soirées du Rex (Paris) et le Loft Club et l'Electro (Lausanne).

 

Comment trouves-tu le public lyonnais ?

Ce public est demandeur. De bonnes musiques mais aussi de bons clubs avec d'autres ambiances destinés à faire de la qualité. C'est aux patrons de boîte de faire bouger les choses et le public suivra. Pour l'instant, les personnes puristes exigeantes répondent absentes car il n'y a aucun lieu pour elle. Ce qui fait que beaucoup de lyonnais ne sortent pas, c'est dommage.
 


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A suivre, L'élite de la beauté !

 

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