La
ténébreuse visite du Comte de Paris
C'est
dans une relative discrétion que s'est déroulée, ce week-end, la
première visite à Lyon du Comte de Paris et de son épouse. Deux
mois après le passage de Louis
Alphonse de Bourbon, le
contraste est saisissant.
Venu
dédicacer son ouvrage « Le passeur de miroir », Henri
d'Orléans n'aura pas eu droit aux mêmes égards que son parent
espagnol. Il a bien été reçu à l'Hôtel de Ville... mais par une
employée de l'Office du tourisme qui lui a fait visiter les lieux. Raymond Barre
absent, aucun de ses
adjoints ne s'est déplacé pour l'accueillir... Une attitude désinvolte
pour le moins singulière ! C'est sans doute de cette manière que
Lyon prétend rayonner vis à vis du monde... Pour couronner le tout, la
messe prévue dimanche avec Monseigneur Billé a été annulée par
l'archevêché !
Le
protocole a valeur de symbole. Il résume à lui seul la guerre larvée
que se mènent les monarchistes français. A la plus grande joie de la République,
car divisés, les royalistes sont totalement inefficaces...
Pour
résumer - rapidement - la situation, il faut savoir que deux clans
s'affrontent pour la désignation du prétendant au trône de France.
D'un côté « les orléanistes », épaulés par l'Action
Française, qui soutiennent l'actuel Comte de Paris; de l'autre
« les légitimistes » fervents supporters de Louis Alphonse de
Bourbon... (ci-contre) qui compte des soutiens actifs chez les catholiques
traditionalistes et dans le show-biz ( Thierry Ardisson, Didier
Barbelivien...) Mon propos n'est pas de rentrer dans les raisons de
leur querelle... on y serait encore au siècle prochain !
Les
partisans de leurs altesses royales n'en sont jamais venus aux mains. La
lutte est feutrée - à l'image des salons qu'ils fréquentent
mais néanmoins serrée. Tout est une question de réseaux. Et à ce petit
jeu, les légitimistes ont une longueur d'avance. Leur chef de file, Madame
Récamier a ses entrées à l'Hôtel de Ville et au Conseil
Général et s'appuie sur le cercle « Présence du Souvenir
Bourbonien » depuis de nombreuses années. Ce qui explique
l'accueil réservé au prince Louis par les plus hautes autorités
municipales et épiscopales...
De
son côté, l'IMRF (Institut de la Maison Royale de France)
chargée de la promotion du Comte de Paris se met tout doucement en place.
Dirigé à Lyon par Stéphane Blanchonnet, un jeune professeur de
lettres, il aura fort à faire pour redonner du lustre à la famille du
Comte de Paris éclaboussée à la mort de leur chef de file.
La
publication du livre de Jacques d'Orléans, frère d'Henri, sur
les frasques sentimentales et financières de leur père a constitué une
atteinte gravissime à l'image de la famille de France. Faut-il voir
donc dans cette ténébreuse visite la suite logique des désormais
fameuses « ténébreuses affaires » du Comte défunt ?
Beaucoup s'accordent à répondre par la positive !
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