Eric
Cantona, king du beach soccer
De
notre correspondant Julien
Le
Palais des Sports de Lyon accueillait ce
week-end le premier Master Pro Beach Soccer.
Pour promouvoir une telle opération il fallait
une star du football mondialement reconnue. Et
c'est « le king » Eric
Cantona
qui s'y colle !
Ce
marseillais d'origine corse né en 1966,
commence sa carrière sous l'égide du précautionneux
Guy
Roux à Auxerre. Il rencontre Isabelle
Ferrer, soeur de son coéquipier Bernard, à
la même période et multiplie les
allers-retours pour rejoindre sa belle dés que
possible. Eric empêcha même le train d'Isabelle
de partir pour garder sa princesse le plus de
temps possible. Devant cette fougue amoureuse,
Guy Roux transfère Canto à Martigues en 1985.
Après de belles performances, il rejoint
Marseille en 1988 pour 22 Millions de francs et
un salaire de 400 000 francs par mois. Un must
à l'époque !
Cantona
obéit à ses impulsions bonnes ou mauvaises,
ainsi il n'hésite pas à traiter Henri
Michel de « sac
à merde ». Le sélectionneur n'apprécia
guère et le joueur vedette prit un an de
suspension. A Nîmes il s'insurge contre une
injustice de l'arbitre et lui envoie le ballon
dans la figure avant de quitter le terrain tête
haute. Le conseil de discipline qui suivra
connut des déboires similaires car « le
king » ne put s'empêcher d'en
insulter les membres. A la suite de ces
nombreuses suspensions, Eric « le
fou » souhaite arrêter le football.
C'est effectivement ce qu'il fera en
France...
Un talent qui ne sera pas perdu pour
tout le monde. Ces félons d'Anglais lui
ouvrent alors grandes les portes de Leeds puis
de Manchester United ou il brillera de tous ses
feux.
En
cinq ans il collectionne les trophées (quatre
titres de champions et deux victoires en cup).
Manchester demeure une source d'inspiration
pour notre tête brûlée, il pourra ainsi
s'illustrer avec un magnifique Karaté-kick
administré à un supporter d'Arsenal qui osa
insulter « le king ».
Il écopera d'une
suspension de huit mois et 120 heures de travaux
d'intérêt général. Un retour triomphal est
annoncé dans la presse en 1995, mais des résultats
décevants inciteront notre trentenaire à tout
arrêter en 1997. Cantona,
qui a été sacré meilleur joueur du siècle
par les supporters de Manchester United, ne
s'est pas illustré uniquement sur un terrain
de foot. Un artiste sommeille en lui, ses
frasques en étant le meilleur révélateur. Qui
n'a jamais entendu les cours de philo façon
Canto: « Quand
les mouettes suivent le chalutier c'est
qu'elles pensent que les sardines seront jetées
à la mer ».
Le cinéma se penche sur
son cas : « Les
enfants du marais » (ci-contre),
« Mookie »
où il incarne un boxeur au cur tendre ou
encore « Les collègues ». Pour l'alimentaire (comprendre la pub), il
incarne un nouveau type de « philosophe-footballeur »
qui gagne toujours pour Nike,
Sharp
et bien d'autres. C'est toujours bon pour le
tiroir-caisse !
Peu
à peu, l'artiste-joueur s'efface au profit
du businessman. La mode ( Agnés
b. fut séduite par le molosse au cur
tendre, tout comme l'imprévisible Paco
Rabane) et l'édition (élaboration de
livres autobiographiques) viennent compléter
une panoplie business bien remplie.
En
acceptant de « parrainer » les
matches de Beach Soccer, il espère incarner ce
nouveau sport qui devrait faire fureur dans les
prochaines années. L'engouement du football a
engendré un nouveau sport dans les années 90
sur les plages. Le Beach Soccer se joue dans le
sable entre deux équipes de 5 joueurs, ce jeu
rapide comprend trois périodes de douze minutes
et les 37 mètres de terrain ne laissent aucune
chance pour le match nul. Se jouant
traditionnellement sur les plages, son évolution
l'amena au centre des villes. Avec Lyon pour
point de départ.
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