LES HOMMES DU L.O.U.
Cadario, un président sans
poudre aux yeux
De notre correspondant Mehdi
Tribune présidentielle
du stade Villermet. Jacques Cadario, président du LOU Rugby, côtoie Gérard
Collomb et Anne Marie Comparini, entre nord et sud. Le président de 48 ans est
un challenger qui est « né sous une bonne étoile » et la reconstruction du club
de rugby Lyonnais a trouvé un meneur d'envergure. Rassemblant autour de lui les
valeurs sûres du monde sportif, il a su réanimer un club au bord du dépôt de
bilan. Portrait d'un chef qui affiche sous une tranquillité déconcertante ses
ambitions sportives.
Originaire du 6ème,
Jacques est issu d'une famille immigrée italienne. Papa est entrepreneur de
travaux publics. Brillant Lycéen de l'institution Foucault, math sup & spé aux
Lazaristes, il intègre ensuite l' ECAM et dévient ingénieur des Arts et Métiers
à 23 ans. Son parcours sportif toutefois sera parallèlement semé d'embûche.
Gymnaste tout d'abord, un accident aux agrès lui laissera un bras brocheté. Mis
« aux arrêts », il intègre l'équipe du LOU en cachette en 1974 au poste
de 3ème ligne aile : « un poste dans lequel il faut courir vite
avec intelligence ! ».
En 1977, il est promu
capitaine du LOU qui évolue en première division. A une finale de champion de
France suivra le titre de champion en deuxième division à Nîmes. Les troisièmes
mi-temps se déroulent au GT Club, au Milk Bar et au Comedia.
Le LOU fera des pieds et des mains pour rapatrier le jeune Jacky appelé au 27ème
bataillon des chasseurs alpins d'Annecy. Mais le destin en décidera autrement :
deux mois plus tard Cadario rentre à Lyon et intègre l'hôpital Desgenette à la
suite d'une blessure.
Une nouvelle saison suivra
mais de nouveau le sort s'acharne : une rupture des ischio-jambiers met fin à sa
carrière. En 1983, Jacques Cadario constitue son premier bureau d'études et se
tourne coté sport vers la montagne. Une fois de plus rien n'arrête la volonté du
trentenaire : en 1990 il monte une ascension de l'Anna Purna ouvert à tous les
chefs d'entreprise. C'est dans ce cadre qu'il rencontrera celui qui deviendra un
ami : François Turcas.
« Il en a bavé ! »
raconte Jacky. « François était responsable de l'intendance du camp de base
mais c'est celui qui par sa volonté est allé le plus loin ...» et les
anecdotes sont de taille. « La première sortie sur le mont Combin - 4260m -
je portais les affaires de François qui malgré une bonne préparation lors de son
ascension du Mont Blanc pensait que cela serait aussi simple qu'une sortie au
Cintra ! ». Le groupe de tête prend alors de l'avance à 12h et à 18h tout le
monde s'interroge : « On avait perdu François ! On l'a retrouvé quelques
heures plus tard qui pleurait...il avait construit un igloo de la taille de sa
tête ».
La rentrée se fait sans
heurts. François Turcas restera au refuge. Au retour de ses acolytes, il a pris
position dans son nouveau logis et met l'ambiance de fête près des cimes du
sommet du ciel : « il avait mis le feu au refuge. Ensuite il restera couché
quelques semaines et retournera à force de volonté faire un sommet. ».
L'amitié nouée sur le toit du monde se prolongera au niveau de la mer. En 1994,
lorsque les affaires du bureau d'étude de Cadario vont mal, Turcas lui ouvrira
l'export au Liban et en Algérie.
En 2000 lorsque le L.O.U
crie famine, Jacques Cadario fera partie des actionnaires de la SASP qui
rachètent le club. Il accepte d'intégrer la société à condition de ne pas être
président. « C'est raté...(rires) ». Il fait déposer le bilan au LOU
Omnisport en avril 2000. La section rugby devient le LOU Rugby. En parallèle,
son entreprise ITTEE continue sa forte croissance. Cadario sait qu'il va
devoir travailler jours et nuits et surtout qu'il n'y a pas de stratégie sans
homme. Tubert, Cazemajou et Fort seront autant d'appuis qui
suivront le nouveau président. Les résultats suivent dès la deuxième année. Le
LOU est en marche vers le sommet.
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