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26 mai 2003

 

Jacotte Brazier : jamais seule pour déguster
la vie !
 

 

De notre correspondante Françoise Petit


Son célibat est un bonus qui lui donne l'assurance de vivre pleinement. Forte de cet optimisme Jacotte fréquente les agences de voyages plutôt que les salons de thé. Quitter la routine pour ailleurs est en fait sa véritable tasse de thé ! Dans son appartement jouxtant le restaurant, Mademoiselle Brazier ne fait que passer. Confidences.

“ J'adore aller au Maroc car j'adore le soleil ”. Dévorant tous les guides pour s'informer des dernières attractions touristiques du pays, Jacotte Brazier compile les meilleures recettes locales pour réussir son séjour. Avec Annie de Boissieu, une de ses amies, notre célèbre lyonnaise revient tout juste de Marrakech. Cuisine marocaine, shopping, piscine, maillot et paréo... Cette tenue de plage, Jacotte l'affectionne particulièrement, et pour cause. Chez les Brazier naissaient de belles idées en été : “ notre plage à nous, c'était l'herbe et le gravier de notre maison de campagne tout près de Lyon. Mon père avait fait confectionner des matelas recouverts de tissu éponge. Allongés, simplement heureux on profitait un maximum du bon air et du soleil. Cela nous donnaient bonne mine, j'ai toujours aimé avoir bonne mine ”.

 


Aujourd'hui la maison de campagne de Jacotte c'est celle des autres : “ dès que j'ai un jour, je pars... souvent en train, c'est formidable le train, mieux que de conduire sur l'autoroute avec ma petite voiture ”. Ce train de vie simple comme les horaires de TGV Lyon-Paris, met à quai son humeur et son cœur. Direction : le Vaucluse chez une copine, la piscine-musée de Roubaix ou Marseille pour le plaisir de déguster une bouillabaisse...


Aux contraintes d'une vie de restauratrice, Jacotte Brazier répond par la liberté de faire ce qui lui plait. L'appartement qu'elle partage avec sa mère, à l'angle du restaurant est celui d'une femme indépendante. A chacune son espace, sa place, ses repères. La proximité de la cuisine rue Royale explique l'absence de réceptions at home.

 

Pourtant l'adresse mériterait quelques séances de bavardages ou dînettes entre copines. “ Je ne suis ici que pour dormir ”. Il est vrai que sa chambre ressemble à une suite d'hôtel, room service non compris. Meubles, objets, livres, cadeaux, photos et tableaux (d'Eugénie à ses neveux et nièces) peuplent cette grande pièce avec salle de bain digne d'une star. Star ? Jacotte se souvient qu'à l'époque de ses études en Suisse (Ecole Hôtelière de Lausanne) elle prenait des cours de coupe : “ j'étais la reine de la machine à coudre ” ! Pour un grand dîner chez les Berliet notre styliste en herbe s'était donc confectionnée une robe inspirée d'un modèle Givenchy. Le résultat fut selon elle et les témoins : c a t a s t r o p h i q u e .“ Personne n'a compris que j'avais voulu porter la même tenue qu'Audrey Hepburn ” !

 


Jacqueline que sa sœur rebaptisa rapidement Jacotte était une élève assez studieuse. Le cours privé Pontet-Chenevièvre que fréquentaient les filles de bonnes familles était une institution sévère, mais qu'importe, il paraissait normal que l'autorité soit aussi évidente que la prière du soir.  Sévère mais souriante : “ ma matière préférée c'était la rigolade ! Je n'étais pas la meilleure pour faire rire, plus malicieuse qu'impertinente d'ailleurs et quand il fallait sévir, le professeur n'hésitait pas à vous mettre quelques minutes à la porte... ”

Pour éviter de croiser la directrice l'élève Brazier se réfugiait à la chapelle, s'asseyait sur un Prie-Dieu, invoquant le ciel que personne ne l'a voit. Coquine la Jacotte ? Oui elle le confesse. “ Je crois que j'ai toujours eu un cœur d'artichaut ” ajoutant même “ je suis jalouse et possessive ”. Quelques fiancés çà et là beaucoup d'amies et d'amis, des parents formidables, un chagrin d'amour la réduisant à 47 Kilos sur la balance, ponctuent une adolescence sans problèmes majeurs. Sportive au point de monter sur les podiums (vice-championne de Curling), Jacotte Brazier se donne toujours les moyens de franchir d'autres étapes. L'inventaire de ce qu'elle aime augure de ses chances à réactiver ses rêves en lisant, voyageant, se cultivant, jouant aux cartes, dormant dans de grands hôtels, aidant les malheureux, riant avec ses amis... A 60 ans Jacotte oublierait-elle Brazier ?
 


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A suivre, JFV, un p'tit homme vert dans le ciel lyonnais
 

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