La
sexy touch de Bob Sinclar
Entretien
avec Lucien de Vipoville, chroniqueur mondain.
La
soirée du mois c'était celle-là et j'y étais,
les copains j'y étais :Bob Sinclar,
« the maître of the music super branchée »
a offert un set (rien à voir avec le tennis)
à un public de privilégiés mercredi dernier
au cercle àKGB. Par l'odeur alléché, un grand
nombre de happy-clubber-few a convergé vers
ce lieu unique du 7ème arrondissement
qui est passé roi dans l'organisation de happening-hype-tendance !
Et bien heureusement, le ramage de Chris (le
vrai nom de Bob Sinclar), se rapportait à son
plumage...
Résultat,
une piste de danse bondée, des corps presque dénudés et une ambiance
surchauffée. Au milieu de tout ça difficile d'approcher la star, et il
a donc fallu attendre deux bonnes heures avant de pouvoir lui tirer
quelques mots (du coup les miens avaient du mal à sortir tellement
j'avais abusé du champagne)...
On
a l'impression que ta musique est très kitsch et on se rend compte en
l'écoutant souvent, qu'elle est vachement élitiste ; est-ce
qu'elle s'adresse uniquement à un public averti ?
Tout
le monde pense a priori que je ne suis qu'un artiste de variétés parmi
tant d'autres et qu'en plus je me contente de piller des vieux
morceaux des années 70. Mais en fait, c'est vrai que j'essaye de
faire une musique sophistiquée, c'est le cas avec Champs-Elysées,
ce dernier album :je me suis entouré d'une grosse équipe parce
que je voulais un résultat qui dépasse largement le ton de mon précédent
disque. J'avais pas envie de faire juste 14 chansons qui soient écoutables,
je voulais qu'on puisse découvrir à chaque fois quelques choses de
nouveau sur tel ou tel morceau, j'espère que j'ai réussi.
Concrètement,
quelle est ta technique ?
Je
fais comme tous les autres producteurs, genre Norman Cook (Fat Boy Slim,
NDLR) qui achète des centaines de C.D à un dollar pour trouver le bon
sample. Sauf que moi, je prends des vinyls parce que j'essaye des mix
tout de suite. Mai c'est vrai que ça ne m'intéresse pas de sampler
des trucs archi-connus, je préfère essayer de remettre au goût du jour
des musiques que les gens connaissent mal ou plus trop bien comme la
blackmusic ou la funk.
Qu'évoque
pour toi la French Touch ?
D'abord
je dirais qu'on en sort et c'est tant mieux : en Angleterre que
vous vous appeliez Modjo, Daft Punk ou Sinclar, on vous met tous dans le même
panier. Sinon, c'est vrai que ça a eu un effet positif, ça a créé
une sorte d'émulation, une dynamique qui a stimulé tout le monde.
C'est bien parfois cet esprit de compétition et finalement ça profite
à tous les producteurs.
Tu
parles de producteurs, mais au fait tu te consi-dères comment toi :
comme un musicien, un pro-ducteur, un D.J ?
A
la base je suis D.J, j'ai fait ça pendant 10 ans, et aujourd'hui la
con-sécration c'est d'être reconnu comme un auteur-compositeur à
part entière, sauf que ma matière première à moi c'est la musique
des autres que je remets au goût du jour. Je pourrais très bien remixer
Henri Salvador par exemple puisqu'il est pas mal à la mode en ce moment ! »
Bob
Sinclar c'est Belmondo dans Le Magnifique ; dans ton clip « Feel
for you », tu fais Minos, le tueur de Peur sur la ville ?
Ah
la la, grosse lacune, je vais être obligé d'arrêter l'interview :le
personnage du clip est inspiré du film de Brian de Palma, Phantom of
Paradise...
Mon
Dieu oui, qu'est-ce que je suis cruche ; je me déteste quand je
sors des conneries plus grosses que moi !...
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