Charles Berling : humilité calculée ?
De notre correspondant Julien
Charles Berling
débarque à Lyon pour assurer la promotion de « Père
et fils » en compagnie du réalisateur
Michel Boujenah.
Cet acteur connu mais pas encore star accuse déjà quarante films au compteur.
Charles compte bien diriger sa carrière comme il l'entend. Gare à celui qui le
contredit !
Né en 1958 d' un père
médecin et d'une mère professeur d'anglais, il découvre le théâtre à l'âge de 15
ans avec la troupe du lycée. Il enchaîne plus tard sur une formation d'acteur à
l'Insas (Institut
national supérieur des arts de la scène)
de Bruxelles. Il intègre alors « Les
Mirabelles »,
une troupe d'acteurs travestis. Sa
carrière théâtrale se
poursuit au théâtre de Strasbourg avec "L'école des femmes" de Molière, "Roberto
Zucco" de B.-M. Koltès , "Entre chien et loup" de
Christophe Hein. Il met en scène, à cette époque, son premier spectacle
comique : « Ça ».
Charles franchit
difficilement le pas vers le cinéma. Il le trouve ennuyeux et la caméra le
terrorise. Sa carrière démarre au début des années 80. Il lui faudra une dizaine
d'années pour percer. Le film « Ridicule » de Patrice Leconte le
révèle aux yeux du public en 1996. Les nominations aux Césars vont bon train,
cinq en six ans ! Il ne décroche cependant aucune récompense. Il intensifie les
tournages et les rôles principaux. Auprès des spectateurs, il garde une image
figé de comédien. Il n'incarne pas le club fermé des grands acteurs français de
cinéma, ce qui explique son absence des colonnes de la presse people. Le
parcours théâtral de Charles y est peut être pour quelque chose.
Le comédien cultive un
aspect modeste et philosophe : « Ne
jamais verser dans un excès d'indignité, ni dans un excès d'honneur ».
Après tant d'humilité, le cinéma français culpabiliserait certainement de lui
décerner la moindre récompense. Il n'obtient donc aucun trophée et reste dans
l'ombre du 7éme Art malgré un talent certain. Mais cette apparence modeste ne
serait-elle pas une forme de communication ? Pratiquement une marque de
fabrique pour l'acteur qui attend désespérément son label. Il tente de
développer sa notoriété. Le site Internet officiel à la gloire de ce brillant
personnage le prouve. Il n'évite pas les émissions de télévision pour afficher
sa frimousse et vendre son film. Choisir le cinéma équivaut à un penchant
certain vers la reconnaissance et la sacro-sainte notoriété. Quand on lui
reproche sa médiatisation, il dégaine sa maxime favorite prête à l'emploi : « On
ne fait pas l'acteur pour rester dans sa chambre et ne pas être vu ».
Premier rôle du film « Ridicule » oblige.
Notoriété ou pas, Charles
Berling reste un passionné de cinéma et de théâtre. Il offre sans problème sa
nudité dans le film « L'ennui ». La passion vire même à la boulimie avec
ses 40 films au compteur. Pour aller plus loin, il a créé sa société « HB
Production » qui vient de produire trois clips de lutte contre le Sida.
Entre coup de pub et coup de cur, Charles peut ajouter sur son CV, réalisateur
et producteur. Seul importe la qualité du résultat final, patience.
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