Serge Coulas
Ecoutez...la voix des sages !
Photo © Saby Maviel
Par Christophe Magnette
Pour ses amis c'est
« l'Africain blanc », réminiscence d'un amour passionnel pour le continent noir.
En apparence, un triptyque résume notre homme : automobile, musique, Afrique. En
apparence seulement car Serge Coulas est avant tout chef d'entreprise. Un patron
qui, au côté de son frère Alain, a fait d'ATS Studios le n°1 français de
l'enregistrement vocal téléphonique et des constructeurs d'attente musicale.
Pour comprendre Serge Coulas et expliquer la
réussite d'ATS Studios il faut revenir en arrière. Flash-back et morceaux
choisis : quitte le bahut à 16 ans (sic), fait du porte-à-porte comme vendeur
et... sillonne les pays francophones en tant que musicien, avec son frangin qui
lui a quand même obtenu son Bac ! : « Entre 1975 et 1985 nous avons arpenté
principalement la France, la Suisse et le Québec avec un groupe qui a compté
jusqu'à 14 « musicos ». Nous passions tous les courants musicaux en revue.
Moi-même j'avais trois casquettes : la guitare, les percus et le chant ».
Trois 33 tours et un 45 tours ont d'ailleurs enrichi cette
aventure. Une épopée que les deux frangins décident d'arrêter « nous
recherchions un peu plus de stabilité ». C'est donc l'heure des vacances,
chacun de son côté. A leur retour, ils ont une idée : la même ! Créer une
société proposant des attentes téléphoniques ! En tant qu'anciens musiciens, ils
disposent déjà des studios. Reste à trouver le concept. Et voilà le destin qui
frappe à la porte, ou plutôt le téléphone qui sonne « une entreprise nous
appelle pour nous demander une attente musicale ». ATS Studios était né.
Croissance à deux chiffres
Trois
studios d'enregistrement situés quai Jaÿr (Lyon 9è), le siège administratif à
Vaise, une agence à Bordeaux, une dizaine de commerciaux externalisés dans les
principales régions de l'hexagone, ATS a su tisser sa toile. Une soixantaine de
salariés, 6 millions d' de chiffre d'affaires, plus de 200 000 clients, la PME
lyonnaise dont les frères Coulas sont les seuls actionnaires, repart à plein
régime en cette année 2007. Vous avez dit « repart » ? « Nous avons eu une
stagnation au cours de ces trois dernières années mais j'ai totalement repensé
la stratégie commerciale de l'entreprise» explique notre homme. Une
réflexion payante au regard des objectifs affichés pour l'exercice en cours :
une croissance à deux chiffres « de 15 à 20% », avec à moyen terme « d'ici
3 à 4 ans dixit le boss» le souhait à peine voilé d'atteindre la barre des
10 millions d' de chiffre d'affaires. Une croissance supportée en grande partie
par l'activité développée avec les installateurs en téléphonie : « Concrètement
nous avons trois types de clientèle : les grands-comptes multi-sites, les PME et
donc les installateurs en téléphonie. Ces derniers représentent aujourd'hui
entre 25 à 30% de notre activité, or très vite, ce pourcentage est amené à
monter à plus de 70% ». Il faut dire qu'ATS a du coffre ou plutôt de la
...voix : quatre comédiennes / speakerines sont salariées « mais nous avons un
panel d'une vingtaine de personnes qui travaillent en voix en free-lance
renchérit ce papa de deux garçons de 12 et 15 ans ». Car les trois studios
carburent : des centaines de milliers d'enregistrements sont réalisés chaque
année ; les automates de téléchargement - unique en France - n'ont-ils pas une
capacité de 10 000 téléchargements « nuit » ? Bref d'aucuns diraient « qu'il
y a du matos » (sic) ! En attendant, à 46 ans, « l'Africain blanc » semble
avoir gagné en sérénité. Son frangin toujours à ses côtés - chargé de la
comptabilité et de la production - cet autodidacte amateur de gros 4x4 (voir de
très « gros » comme en ce moment) se plaît à demeurer « l'ambassadeur de sa
boite ». En matière de communication, notamment de sponsoring, Serge Coulas
a cependant changé son fusil d'épaule : « On a tourné la page des sports
mécaniques » admet t-il bien que son bureau regorge de posters, maquettes
et accessoires en tous genres relatifs à ses années « Dakar ». Depuis un an et
demi, il est président pour la France de la Fondation Little Dreams,
créée en 2000 par Phil Collins et son épouse Orianne. La mission de la
Fondation ? Réaliser le rêve d'enfants et de personnes handicapées ayant un don
ou un talent dans des domaines artistiques ou sportifs. Voir, écouter, donner,
peut-être est-ce la voix de la sagesse... ?
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