Ronan Frémondière
Du Comoedia à la Croisette
Photo
© Fabrice Schiff
Par Thomas Saupique
Qui est-ce sur la photo ?
A-t-il monté les marches au moins ? Au bras de qui ou plutôt - de quelle -
blonde évanescente ? Etait-il à la soirée « F me I'm Famous » organisée par
Cathy et David Guetta au
Nikki Beach, la boîte du
Carlton ? - Non,
Ronan Frémondière n'y était pas. Il avait d'autres chats à fouetter.
Les fêtes, c'étaient bon il y a quelques années lorsqu'il
mettait moins de temps pour s'en remettre. Il y a ces lendemains douloureux.
Quand il faut attendre dans les interminables files d'attentes à 8H du matin,
devant le Palais des Festivals, en espérant avoir une place pour la première
projection de la journée. Car le fraîchement nommé directeur du Comoedia n'a pas
de temps à perdre la tête coincée sous l'oreiller. Une responsabilité nouvelle
l'appelle : repérer les films les plus alléchants pour les programmer à leur
sortie dans une des 6 salles du cinéma qu'il dirige. En plein travaux
actuellement, - il y a qu'à regarder la façade complètement démolie en face du
Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation - le complexe devrait
rouvrir à l'automne si les aménagements avancent normalement. Ancien responsable
d'une salle devenue culte pour les aficionados du cinéma Art&Essai de
Clermont-Ferrand, le Rio, Ronan Frémondière se retrouve en attendant
l'ouverture du Comoedia chargé de la programmation d'un réseau de salles
des Alpes. Normal vous me direz, son nouvel employeur est aussi le propriétaire
de ces écrans : il s'agit de Marc Bonny. Pour remonter la mythique salle
de l'avenue Berthelot, le gérant de la société de distribution
Gebeka films
(« Kirikou et la Sorcière ») s'est associé à
Marc Guidoni,
le producteur (Fondivina Films)
à l'origine du cluster « Image Rhône-Alpes » : un « cluster » c'est quoi ? Un
mot très tendance pour désigner ce qu'on pourrait qualifier « d'agence ».
Celle-ci ayant pour objectif de
fédérer et de soutenir le développement des entreprises du secteur de l'image de
la région.
Mais
revenons à Cannes. Ha Cannes ! Les affres des soirées et des invitations qu'il
faut aller mendier aux V.I.P bien introduits pour se voir jaugé, nargué, invité
ou ... refoulé ! Hé oui : être un People ça se mérite ! Et sur la Croisette encore
plus qu'ailleurs. Pour boire une coupe de champagne avec Ardisson,
Besson et consort, vaux mieux se lever de bonne heure ! Heureusement, le
Festival de Cannes c'est aussi et surtout, l'un des plus grands marchés du film
du monde. Alors pas dodo mais au boulot ! Ronan Frémondière ne montera pas les
marches cette année, il a mieux à faire. Voir des films et encore des films, -
jusqu'à cinq par jour ! - pour mieux satisfaire la demande des Lyonnais en mal
de V.O et de perles rares, à la marge des blockbusters hollywoodiens déjà hyper
diffusés par les multiplexes. D'autant plus que pas moins de trois projets sont
en cours dans l'agglo.
Pathé
s'installe dans le quartier de l'Industrie à Vaise (14 salles - 3000 places)
ainsi qu'au Carré de Soie (15 salles !) et UGC au Pôle Loisirs de La
Confluence (3400 sièges répartis dans 14 salles)... Avec ses 6 salles dont la plus
grande compte 300 fauteuils, le Comoedia fait office de Petit Poucet dans
l'affaire. Mais en offrant un niveau de confort comparable ainsi qu'un bar à vin
et qu'un lieu d'exposition, le public ciblé est ailleurs. Amis lyonnais vous
aurez donc bientôt l'embarras du choix pour vous prélasser - ou réfléchir ! -
dans une salle obscure. Mais n'oubliez pas : pendant ce temps, à Cannes certains
programmateurs font bien des renoncements pour satisfaire votre bon plaisir.
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