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16 octobre 2006


 Le vent en poupe pour Jean-Noël Delettre
 

 Photos © Jean-Luc Mège
 

Par Brigitte Guardi

 

A quinze ans, devant les navires en flamme de Turner, il décide de devenir peintre. Quinze ans après, son agenda est surbooké. Il annonce pour 2007 deux expositions au restaurant l'Oxalys à Val Thorens, une autre à la Galerie Dorée dans le Vieux-Lyon, une participation au Salon de Printemps de Lyon, une exposition en août à l'Abbaye de Talloires. Sans tenir compte de sa participation en mars au festival international de nomades de mOhamid qui devrait déboucher sur une exposition à Lyon sur le thème du voyage. Mise sur orbite d'un artiste paradoxal aussi discret qu'ambitieux.




Ce bavard impénitent (dès qu'il se sent en confiance) est un homme heureux. " Je sens une montée en puissance dans mon travail, une énergie créatrice qui se traduit par un épanouissement personnel. Je n'ai aucun doute et sais que je suis en train de me trouver moi-même et aussi de réussir professionnellement. Les deux choses sont liées et ma carrière suit inexorablement mon évolution créatrice. Si je sais remettre en question mon travail, je ne doute pas un instant de moi ". Cette recherche acharnée aussi bien dans la connaissance de soi que sur le chevalet évoque parfois une thérapie. De fait, Jean-Noël a vécu une histoire douloureuse dont il a réussi à sortir la tête haute et plus fort qu'avant. Un gravissime accident le laisse, il y a presque une décennie dans un coma profond. Durant sept longues années, il réapprend à penser, à parler, à marcher, à peindre, à vivre. Il reprend ses pinceaux, il y a deux ans et expose en 2005 son travail sur la tauromachie avec des œuvres anciennes et récentes. La puissance, le souffle de ses toiles traduisant son retour à la vie étonne, séduit. Il enchaîne ensuite les expositions, est remarqué au Salon d'Hiver de Lyon, obtient le prix du thème 2006. Son énergie semble inépuisable : " Quand on a frôlé la mort, on déguste chaque miette de vie et cela se traduit dans mon œuvre ".



 

Il y a de la boulimie chez cet homme-là qui veut rattraper tout le temps perdu. Son inspiration est éclectique puisque après les taureaux, il aborde une calme période influencée plus ou moins par les impressionnistes avec des paysages, une nature envahissante et un beau travail sur la lumière. Comme Monet, il peint la même église à différentes heures de la journée. Succèdent alors des portraits (bien souvent des commandes), les nus féminins, le Maroc, la montagne. Ça marche pour lui : à l'exposition de paysages sous le grand dôme de l'Hôtel-Dieu au profit des enfants atteints du cancer, il vend dix-neuf toiles en une heure. Ses maîtres se nomment Frans Hals, Degas, Renoir, Cézanne et surtout, l'américain Hopper. " Je ne cherche pas à plaire, je travaille uniquement dans l'émotion et la sensation que je tente  de traduire sur la toile. Je ne crois qu'à l'expression personnelle et suis persuadé que c'est la clé du succès. Telle est ma manière de voir les choses ". En 2008, tel Rastignac, il part à l'assaut de Paris et songe déjà à une carrière internationale : New York, Londres, Berlin, Tokyo... Il ne doute pas. Il vit seul, travaille comme un forcené, s'éclate dans le sport. Son énergie n'est pas sans rappeler un certain " homme pressé " du grand écrivain français Paul Morand.

Pour en savoir plus, consulter le site www.delettre.org

 


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A suivre, Thibault Ruchon

 

Jean-Noël Delettre
 

 

 

 

 


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