L'écharpe de maire ne vous
suffit plus et vous bataillez pour obtenir celle de député ! En quoi cette
écharpe va vous aider dans votre action au quotidien ?
Je crois qu'en fait, on doit à la fois agir localement et penser globalement.
Quand on est maire d'arrondissement, le pire serait de focaliser uniquement sur
des enjeux locaux qui sont complètement liés aux politiques nationales. Moi, je
ne peux pas imaginer une action locale déconnectée des enjeux nationaux.
Où allez-vous trouver le temps pour aller à Paris et siéger à l'Assemblée
nationale si vous êtes élu ?
Si je suis député, je ne serai plus prof. Parce qu'aux 6 heures de cours, il
faut rajouter la préparation et les corrections de copies. De plus, dans le TGV
on travaille. J'adore prendre le TGV, parce qu'un aller-retour en TGV ça me fait
4 heures où je peux faire mon courrier, mes mails... A l'Assemblée Nationale, on
participe aux politiques nationales qui sont évidemment déterminantes pour les
décisions locales.
Dans votre combat contre
Pierre-Alain Muet pour obtenir l'investiture PS dans la seconde circonscription,
votre adversaire a marqué un point en obtenant le soutien de Nathalie Perrin,
maire du 1er arrdt. Soutien que vous recherchiez aussi...
Je n'ai pas de secret, j'ai dit à Nathalie Perrin
ouvertement que je trouvais qu'un ticket maire du 9ème et du 1er,
2 personnes qui représentent le renouvellement politique à Lyon un homme, une
femme, 2 maires de terrain, je trouvais que ça avait de la gueule. Mais Nathalie
Perrin n'a pas pensé que ce ticket était le bon ticket, j'en prends acte.
Vous étiez très proche de
Nathalie depuis la campagne de 1995. Pourquoi vous abandonne-t-elle
aujourd'hui ? Avez-vous fait votre examen de conscience à ce sujet ?
Pour vous faire une confidence, qui sera dans le journal, Pierre-Alain Muet est
quelqu'un que j'apprécie beaucoup. Je ne fais pas la langue de bois, il le sait
et je lui en ai encore parlé hier !
Pourtant les noms d'oiseau
ont fusé de toutes parts... Dans la grande tradition de la camaraderie socialiste
semble-t-il...
Je suis honnête là-dessus, il n'y a pas eu de noms
d'oiseaux. Mais j'avoue que j'aurais aimé me passer de cette concurrence-là ! Il
se trouve que le Parti socialiste est organisé en sections locales et que
Pierre-Alain est dans le 4ème et Nathalie dans le 1er, et
il se trouve qu'il y a une même section pour le 1er et le 4ème
arrondissement. Nathalie m'a expliqué qu'elle a appris à travailler à
Pierre-Alain, qu'elle a appris à l'apprécier. Le fait que Pierre-Alain ait été
conseillé de Jospin et bien ça, ça le fait !
Déçu d'avoir été lâché par
Gégé dans cette affaire, on vous dit prêt à rejoindre le centre où vous avez de
nombreux amis...
Qui a dit ça ? Je n'étais pas au courant. Non. J'ai des
copains qui sont plutôt proches de José Bové, j'ai un copain qui s'appelle
Gilles Vesco, j'ai des copains qui votent vert, j'ai gardé mes copains baba-cool
qui rêvent que José Bové soit président de
la République,...
Si vous n'avez pas l'investiture du parti socialiste, quelle sera votre
décision ?
Si je n'ai pas l'investiture du Parti socialiste, je
soutiendrai l'autre candidat du parti socialiste.
Vous soutiendrez Pierre-Alain Muet ?
Oui, bien sûr. On est comme ça au PS, on est discipliné !
Si le candidat Perben
gagne en 2007 et que le vent tourne, que deviendrez-vous ? Gigolo ? Vieux beau ?
Maire du 9ème encore quelque temps, mais je
pense que vous m'écrivez un film avec Thierry Braillard, une fiction... Je
l'apprécie beaucoup, mais je ne l'imagine pas. Ça ne marquerait pas un coup
d'arrêt, mais de nouvelles aventures.
On vous sait un adepte du
trekking. Une réelle passion ou une façon d'exorciser une possible traversée du
désert ?
Une réelle passion qui a commencé à m'habiter bien avant
que j'imagine une carrière politique même si c'est une passion qui m'est arrivée
assez tard. La montagne est une vraie passion, comme le trekking, l'alpinisme,
le ski de randonnée, l'attrait des sommets. J'ai du mal à l'expliquer, mais
j'aime bien être tout seul sur mes skis de randonnée, ou avec mon sac à dos dans
l'Himalaya ou ailleurs.
Vous pourrez toujours tenter de devenir alpiniste professionnel. A ce sujet,
beaucoup se demandent si oui ou non vous avez franchi le sommet du Mont Blanc...
Qui se demande ça ? Oui, j'ai échoué la première fois mais
le challenge était de manifester mon soutien à la constitution européenne,
c'était de planter un drapeau au sommet du Mont Blanc. J'ai fait une première
tentative qui a échoué car nous sommes arrivés à
4200 mètres où il y avait 100km/h de vent... Donc le guide m'a dit que ce n'était
pas possible de continuer, une cordée avait déjà rebroussé chemin. Dix jours
après, et 3 jours avant le référendum, j'y suis retourné avec une météo beaucoup
plus clémente et j'ai réussi ! Certes en mettant plus de temps que les
alpinistes confirmés, c'était un peu dur, mais je suis arrivé en haut du Mont
Blanc ! Je n'aimerais pas qu'il y ait des doutes là-dessus parce que j'y suis
arrivé et s'il faut que je fasse venir mon guide du Mont Blanc...
Seconde solution, vous
reconvertir dans la chanson. Guitariste hors pair, vous excellez dans
l'animation des maisons de retraite. Pouvez-vous nous interpréter votre tube
« la complainte du phoque en Alaska »...
Je vois que vous êtes bien renseigné parce que
ça fait très longtemps que je ne l'ai pas chanté !! (Rires) |