P E O P L E n e w s
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11 septembre
2006
LES LYONNAIS
DE SAINT-TROPEZ
Henri
Peruchon, Tropézien de Lyon
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Photos
© Jean-Luc Mège
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Par Justin Calixte
L'ours
slovène ayant du mal à être accepté par les populations autochtones et néanmoins
pyrénéennes, on pourrait craindre le pire lorsqu'un de nos ours lyonnais choisit
de s'installer en terre varoise. Surtout qu'Henri Peruchon (c'est de lui qu'il
s'agit), massif, imposant, bougon, jouant volontiers les ours mal léchés et
parfois susceptible, est difficilement apprivoisable.
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Et bien, croyez-nous ou non, notre ours a parfaitement réussi à s'intégrer chez
les Tropéziens, à qui pourtant on ne la fait pas. Au point qu'on se demande
aujourd'hui, s'il n'est pas plus Tropézien que Lyonnais. Il faut dire que notre
homme vient ici depuis plus de quarante ans et qu'il a acheté sa maison il y a
une vingtaine d'années à un Tropézien. C'est important. La demeure n'a rien de
tape-à-l'il. Nichée dans un écrin de lauriers roses d'où émergent quelques
palmiers, elle est à moins de 5 minutes à pied du port. Un petit paradis. En
2000, fidèle à la promesse qu'il s'était faite tout jeune, il s'installe
définitivement avec Jacqueline, sa souriante épouse, trouvant enfin la
sérénité qu'il appelait de ses vux. In ne regrette plus grand chose de Lyon,
sinon ses copains qu'il ne voit plus assez. Heureusement les chambres d'amis
font souvent le plein dès que les beaux jours arrivent. Gros mangeur, il
regrette aussi les restaurants lyonnais qu'il fréquentait notamment l'Habit
Rouge qui lui manque cruellement ou le Knox qui nous manque, à nous
aussi. Longtemps supporter assidu de l'OL au club des Cent, il remonte moins
souvent à Lyon voir son équipe, regrettant que la convivialité qui régnait à la
fin des années 90 ait cédé la place à un m'as-tu-vuisme mondain moins plaisant.
Rançon du succès !
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Il reçoit toujours, bien sûr, Jean-Michel Aulas et « Les Tropéziens de
Lyon », association qu'il a fondée et qui organise chaque année un tournoi de
boules en mémoire de son ami Jean-Claude Morel. « Elle est lourde à
porter l'absence de l'ami », chantait Becaud. C'est terriblement
vrai. Henri Peruchon, comme beaucoup, ne s'est jamais remis de la disparition de
J.C Morel. Il va moins désormais Place des Lices jouer à la pétanque. Il faut
dire qu'un combat mi-Clochemerle, mi-Pagnol a opposé pendant quelques temps
intégristes de la Boule Tropézienne et progressistes. Henri qui trouva que
certains poussaient le cochonnet un peu loin, prit les boules et finit par
démissionner. Longtemps pape de la piscine, il a construit avec son ami
Lefebvre, les piscines de plusieurs stars et de VIP installés à St-Tropez,
au premier rang desquels son ami Eddie Barclay qui l'invitait chaque
année à ses fameuses soirées blanches. « Depuis qu'il n'est plus là, la Place
des Lices n'a plus le même goût », explique notre retraité de luxe.
Aujourd'hui, sa journée type commence par un petit déjeuner sur sa terrasse. Il
fait le plein d'infos avant de descendre au marché aux poissons et à la
Brasserie tropézienne où il retrouve ses amis pour commenter l'actualité. Nos
papes de St-Tropez n'ont rien à envier aux Brice de Nice. Ici on « casse » tout
ce qui bouge et même ce qui ne bouge pas. On « taille. On « chambre ». On
« habille »... Henri Peruchon, qui adore déstabiliser l'adversaire conteste
systématiquement ses interlocuteurs. Les jours de très grande forme, son esprit
de contradiction est tellement développé qu'il lui arrive de se contredire
lui-même. Un spectacle à ne pas manquer.
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Il passe le reste de la journée à s'occuper de son jardin et de sa piscine. Il
bouquine aussi beaucoup. Notre homme est curieux. Il passe d'ailleurs énormément
de temps sur Internet, une « extraordinaire bibliothèque documentaire » que
dévore notre ex-ingénieur, toujours avide d'apprendre et de savoir. Il continue
également de collaborer, à son rythme, pour « Eurospapoolnews.com », un journal
professionnel au titre imprononçable, qu'il a créé il y a quelques années. Il
jette un il de temps en temps - il ne peut s'en empêcher - sur Shine, la
société multiservices fondée et dirigée par sa fille Sylvie. Shine
est surtout connue pour ses commandos de superbes hôtesses que l'on croise à la
Foire de Lyon ou au Club des Cent, mais la société offre de nombreux services,
le secrétariat, assistanat, domiciliation de sièges sociaux, téléphone, prises
de rendez-vous... Pour chaque Ascencion, Henri accueille sa bande d'amis pour sa
« bouillabaisse » qui est à Saint-Tropez ce que les « dîners-bécasse » d'Albert
Constantin sont à Lyon. Un must où il est difficile d'être invité. Notre
ours, on le voit, sait faire patte de velours quand ses amis sont là. Il les
couve. Quelques fois trop. Ce qui déclenche des joutes oratoires
croquignolesques. Avec lui, on ne s'ennuie jamais. |
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A suivre, Les Lyonnais de
Saint-Tropez : Jean Leandri
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